KYT KR-1, Aleix Espargaro: l'essai longue durée
Après avoir fait ses armes en Moto3 et Moto2, KYT déboule dans la catégorie reine avec Aleix Espargaro. Nous avons essayé son casque. Voici nos conclusions sur le KR-1 après 10 mois de service...
Après avoir passé au crible le casque de Romain Febvre (retrouvez ici notre essai complet) c'est sur un autre terrain de jeu que nous emmenons le haut de gamme sportif type racing made in KYT: le KR-1. 18 mois de développement dans un centre de l'autre côté des Alpes ont été nécessaires pour donner naissance à trois modèles orientés haut de gamme: le ThunderFlash, le NF-R et le KR-1 dont nous vous parlons aujourd'hui. Affiché à 409 euros en version de base (comptez un billet de 459 euros pour notre heaume d'essai) l'indonisien s'attaque à la concurrence...
DES PÉRIPHÉRIQUES QUELQUE PEU PAUVRETS
Le fabricant soigne une nouvelle fois sa copie côté design avec une peinture flatteuse qui ne passera pas inaperçue. Beau, le casque l'est assurément, soigné, il l'est tout autant même si on est surpris par le choix du fabricant concernant la garniture interne. Certes démontable, mais les joues restent en place, seule la coiffe passera par la case lavage... un réel point faible sur le papier qui n'en sera pas un réellement. En effet sur un panel de 100 motards interrogés 90% d'entre eux s'orientent vers un intérieur démontable et lavable lors de l'achat mais uniquement 10% avouent le démonter. On retrouve le même constat chez les équipementiers qui témoignent du peu de casques entretenus... notamment avec un intérieur négligé!
Idem concernant les extracteurs d'urgence de joues, de plus en plus répandus, mais ici aux abonnés absents.
On ne lui en tiendra pas rigueur d'autant plus que la présence d'un système démontable fait obligatoirement revoir le poids à la hausse. Sur ce point le KR-1 affiche 1 401 grammes vérifiés (taille S équipée avec déflecteurs de nez et de cou sans Pinlock) ce qui est loin d'être un exploit. Au contraire puisqu'il se trouve dans la moyenne haute de la gamme avec pourtant une concurrence mieux fournie côté périphériques (système de démontage complet, d'extraction d'urgence).
TYPÉ RACING ET NON PAS RACING
Si l'image que véhicule cette version Espargaro est résolument sportive au quotidien l'intégral est clairement moins orienté racing. Certes le fibre se veut sportif avec de nombreuses prises d'air, une fermeture de jugulaire de type double D ou encore un écran thermoformé de type 2D mais il suffit de l'enfiler pour lui trouver confort plutôt civilisé.
Confortable l'intérieur l'est assurément avec un placement immédiat, un bon dégagement pour les oreilles ou encore une garniture douce qui manquera de maintien au niveau des joues pour un usage pistard pur et dur.
Si la garniture est un mélange de fermeté et de douceur les 10 mois de test ont eu raison du premier point, ne gardant que le confort du tissu. Normal en somme avec un niveau d'usure pas plus marqué qu'une autre marque. On gardera en mémoire un textile qui tient la distance et une peinture qui gardera son éclat (avant l'essai nous avions un peu peur du rendu du fluo après exposition prolongée au soleil. Nos craintes se sont totalement évaporées...)
L'aération a su nous convaincre tant côté efficacité que manipulation (hors curseur frontal interdisant toute variation une fois le casque sur la tête) avec une mention spéciale au niveau de la prise d'air inférieure et son débit plutôt impressionnant. Revers de la médaille le casque est bruyant nécessitant des bouchons d'oreille après quelques heures de roulage. On se rassurera avec le bon équilibrage, la neutralité de l'ensemble ou encore la bonne stabilité générale. Le champ de vision sera quant à lui dans la moyenne haute de ce que l'on propose actuellement pour un casque sportif routier. Attention, l'écran demandera un ajustement au niveau des curseurs (kit platine) pour faciliter son clipsage. Bonne nouvelle nos roulages sous la pluie n'ont pas été synonymes d'infiltration. Rien à signaler côté buée avec une aération inférieure qui prend son rôle au sérieux et si ça ne suffisait pas la lentille Pinlock prendrait la relève sans vaciller.
On aimera enfin de déflecteur de cou bien pensé et efficace limitant grandement les remontées d'air et autres remous intempestifs.
BILAN
Si le haut de gamme off-road a les arguments pour s'imposer face à la concurrence, ce KR-1 est quelque peu moins bien armé. Outre une surcharge pondérale qui heureusement ne se fera pas ressentir en dynamique, l'intégral est quelque peu faibard côté périphériques avec des joues non démontables ou encore un système d'extraction d'urgence oublié.
Neutre et bien équilibré le KYT fera néanmoins le boulot avec une bonne stabilité générale ou encore des ventilations dignes de ce nom mais à savoir si ce sera suffisant pour s'imposer face aux standards actuels et aux marques de bonne renommée, rien n'est moins certain... d'autant plus que le prix est comparable...
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