L'association 40 millions d'automobilistes veut sauver les platanes
La présence des platanes sur nos routes secondaires est un peu le marronnier de la sécurité routière. Et lorsque c’est l’association 40 millions d’automobilistes qui se saisit de la thématique, elle aurait tendance à nous montrer l’arbre qui cache la forêt. Décider de maintenir ses arbres au nom de l’écologie ou les abattre au nom de la sécurité, c’est mettre le doigt entre l’arbre et l’écorce. Pour peu, on prendrait racine car le débat est ouvert depuis au moins quatre décennies.
Faut-il abattre les platanes le long des routes ? Une question toujours sans réponse de la part des autorités qui se raccrochent aux branches lorsque l’on aborde le sujet. Parfois, le passage d’un convoi exceptionnel résout le problème. Mais pour l'association 40 millions d'automobilistes, il faut sérieusement en discuter. Du coup, elle a lancé une campagne demandant à l'Etat de privilégier l'installation de glissières de sécurité le long des routes afin de préserver les arbres.
On rappellera que c’est le Conseil national de la sécurité routière qui a suggéré en 2015 de supprimer les platanes. Une solution radicale que refuse l’association qui reconnaît cependant que 9% des personnes mortes sur la route l'ont été en percutant un platane de pleine face. Mais "abattre les platanes coûterait à l'Etat des milliards d'euros", et "ne ferait que déplacer le problème de sécurité sur ces routes". Du coup, dans son communiqué, l'association propose d'installer des glissières de sécurité avec écran moto devant ces arbres afin de réduire la mortalité sur les routes bordées de platanes.
"Si le danger vient des obstacles latéraux, alors mettons des glissières là où il y a un danger pour les usagers de la route", estime Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d'automobilistes par ailleurs surpris de certains dispositifs sur nos routes. Ainsi cette route départementale 910 entre Chartres et Paris où aucune glissière de sécurité ne protège les automobilistes des platanes, alors qu'une glissière existe quelques kilomètres plus loin pour protéger un radar installé au bord de la route.
La question des platanes sur le bord des routes peut, enfin, être déclinée à l’infini. A cette aune, il faudrait peut-être ainsi enlever tous les cours d'eau parce que des voitures peuvent finir dedans. Et les montagnes parce qu'on pourrait finir dans le fossé. Enlevons aussi le soleil qui peut nous éblouir. Et la nuit et la pluie qui dégradent notre visibilité.
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