L’interdiction des véhicules thermiques en 2040 sera "une casse sociale sans précédent" selon Force Ouvrière
La semaine dernière, les députés ont fait un pas vers la fin des véhicules thermiques en France en 2040. Une décision qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour l’emploi selon le syndicat Force Ouvrière.
Il y a quelques jours, les députés ont adopté en commission "la fin de la vente des voitures particulières et des véhicules utilitaires légers neufs utilisant des énergies fossiles, d’ici à 2040". Un amendement qui ne permettrait donc même pas la poursuite de la vente de véhicules hybrides.
En clair, les acteurs du secteur automobile auraient seulement 20 ans pour basculer l’ensemble du marché sur une technologie électrique (à batterie ou hydrogène) qui ne représente à ce jour en France même pas 2% du marché.
Même si cette décision n’est pas unique en Europe d’où le peu de réaction de la part de la filière automobile, le syndicat Force Ouvrière a tenu à rappeler les conséquences concrètes de cette disposition avant le débat public qui aura lieu le 3 juin prochain. Incompréhension, inquiétude et incertitude, voici les trois mots d’ordre du syndicat.
Pour Laurent Smolnik, secrétaire fédéral FO métaux en charge de l’industrie automobile : "2040, il ne faut pas rêver. Ce n’est pas parce qu’on décide que 100% des véhicules seront électriques que les clients vont suivre. Dire qu’en 2050 on va tout décarboner c’est d’une violence que l’on n’imagine pas. On va vers une casse sociale sans précédent en France si nous ne faisons rien".
Même si les déclarations du responsable syndical peuvent être jugées alarmistes, force est de reconnaître que le déclin des ventes de véhicules Diesel qui a pris de court beaucoup de constructeurs, ce qui devrait engendrer une vague de suppressions d’emplois chiffrées entre 10 000 et 15 000 postes. L’arrêt total des ventes de véhicules thermiques pourrait avoir des effets nettement plus importants et « entraîner la suppression de 70 000 emplois en France d'ici 2015-2030 », selon FO.
Pour FO, le débat à l’Assemblée Nationale « doit être l’occasion de revenir à la raison et de stopper cette course idéologique à marche forcée vers le tout-électrique ». « La mobilité durable implique l’innovation et l’intelligence collective, ce qui demande du temps. Loin des objectifs fixés comme des totems politiques ou électoralistes, il faut privilégier une approche réfléchie, sans exclure des solutions parfois imparfaites ; c’est notamment le cas du Diesel...mais aussi de l’électrique. Ne mettons pas la charrue de l’électrification avant les bœufs de l’industrialisation de la filière auto", résume Laurent Smolnik.
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