L'usure surprenante des batteries de la vieille Tesla Roadster
L’évolution de l’état des batteries du premier modèle de Tesla, commercialisé entre 2008 et 2012, représente sans doute un bon indice pour mesurer la fiabilité à long terme des voitures électriques. Il y a une bonne et une mauvaise nouvelle à ce sujet.
Avant de devenir le grand constructeur automobile qu’on connait aujourd’hui avec ses berlines et les SUV, Tesla a commencé en commercialisant une Lotus Elise convertie à l’électricité. Vendue à partir de 2008 avec un petit rythme de production, la toute première Roadster avait permis à la marque chère à Elon Musk de se lancer grâce à ses performances et des qualités alors inconnues chez les voitures électriques à l’époque. La Tesla Roadster n’a été livrée qu’à 2 680 exemplaires au total, mais elle a permis à la marque de convaincre les investisseurs d’injecter beaucoup d’argent dans ses projets pour développer ses modèles plus grand public.
Alors que certaines Tesla Roadster de première génération s’échangent désormais à prix d’or sur le marché de la collection, il est aussi intéressant d’étudier la fiabilité à long terme de leurs batteries alors que les premiers exemplaires existent depuis déjà quinze ans. On sait que cette fiabilité de la batterie constitue le plus gros risque des autos électriques et avec ses accumulateurs de 53 kWh, la Tesla Roadster est la plus ancienne des voitures électriques utilisant de grosses batteries lithium-ion « modernes » actuellement en circulation. C’est exactement sur ce sujet que s’est pensé Gruber Motor Company, un spécialiste américain de l’entretien des Tesla, avec quelques surprises à la clé.
Gruber Motor Company explique que grâce au nombre d’exemplaires de la première Tesla Roadster qu’il a pu étudier, il parvient désormais à diagnostiquer la fin de vie d’une batterie de voiture électrique. Il remarque toujours les mêmes symptômes dans ces cas : une perte progressive de la puissance avec d’abord une sensation de pédale d’accélérateur un peu molle, jusqu’à l’impossibilité totale de dépasser une vitesse de 100 km/h puis carrément d’avancer en montée. Avec une batterie dont les cellules se mettent à défaillir, il n’y a ensuite plus rien d’autre à faire que de les changer.
Les premières Tesla Roadster marchent toujours !
Mais la grosse surprise des cas étudiés par Gruber Motor Company, c’est que ces symptômes de la batterie en fin de vie ne touchent d’après lui que les modèles de Tesla Roadster équipés du pack de batteries « 3.0 », proposé aux propriétaires à partir de 2016 et promettant une autonomie bien meilleure (540 km au lieu de 370 km) grâce à une capacité agrandie à 70 kWh. Les Tesla Roadster déficientes qu’il a vues sont toutes équipées de ce kit d’amélioration proposé par le constructeur longtemps après la commercialisation de la voiture. Quant aux autres Roadster dotées de leurs « petites » batteries originelles, elles fonctionneraient encore très bien aujourd’hui après parfois près de quinze ans de vie !
Gruber Motor Company estime ainsi qu’il y a peut-être un problème de fiabilité inhérent à ce kit 3.0 de 2016, dont les cellules de batteries étaient différentes de celles des premières Roadster. Quant à la longévité de ces Tesla Roadster dans leur configuration d’origine, elle pourrait signifier qu’une voiture électrique n’est pas forcément bonne à jeter après 15 ans. On manque toujours un peu de recul à ce niveau, mais il s’agirait évidemment d’une très bonne nouvelle si elle se confirmait pour les Nissan Leaf, Renault Zoé et autres Tesla Model S du début des années 2010. En la matière Tesla avait déjà communiqué sur des chiffres rassurants en 2019. Certes, on parle dans ce cas précis d'un véhicule sportif qui aura tendance à moins rouler qu'une berline familiale ou un SUV. Le faible kilométrage moyen de ces autos doit probablement aider à la conservation des batteries.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération