La mythique Peugeot 205 Turbo 16 a failli être… une 305 !
Au début des années 80, Peugeot a imaginé se relancer en rallye avec une 305 hypertrophiée, la brave berline étant alors son grand succès. Mais le projet n’a pas abouti…
On l’a totalement oubliée, la Peugeot 305. Pourtant, cette jolie familiale dessinée par Pininfarina a connu un grand succès dès sa commercialisation, en 1978. A l’époque, le sochalien envisage un retour au plus haut niveau en rallye, et la 305, sa plus grosse vente alors, semble être la base idéale, du point de vue de la communication. A cette période, on commence à plancher sur une bête de course qu’on devra engager dans la future catégorie-reine du rallye, le Groupe B entrant en application en 1982.
La 305, une traction n’ayant aucune motorisation de pointe, doit être complètement revue. Elle devient une propulsion et surtout reçoit le V6 PRV. Préparé et alimenté par des carburateurs, celui-ci développe près de 250 ch. Nantie par ailleurs de voies élargies, la 305 Rallye se pare d’ailes renflées qui lui confèrent une allure très agressive. Un premier proto est assemblé en 1981, et Heuliez est contacté pour éventuellement le fabriquer à 200 exemplaires, commercialisés pour un usage routier, comme le stipule le règlement du futur Groupe B.
Seulement, à l’époque, Peugeot vient de racheter Chrysler Europe, ce qui comprend Sunbeam et Simca, rebaptisée Talbot. L’entité PTS, pour Peugeot Talbot Sport est créée, avec à sa tête un certain Jean Todt. De conception anglaise mais aux couleurs françaises, la Sunbeam Lotus gagne le championnat du monde des rallyes 1981 : il faut donc rationnaliser les activités en course. Ce que fera Jean Todt. Si une 2ème 305 de Groupe B est assemblée en 1982, avec l’avant restylé, le projet en restera là.
PSA est alors dans de grandes difficultés financières, la 205 n’est pas encore sortie, donc l’avenir reste incertain. Pour renforcer la notoriété de la future citadine, on décide d’en créer une variante de course, qui cumulera ce qui se fait de mieux : transmission intégrale, moteur central, recourt à la suralimentation et aux 16 soupapes. Cela sonne le glas de la 305 Rallye, au potentiel très inférieur à celui de la 205 T16, qui connaitra une fantastique carrière en compétition.
Dommage pour la 305, qui passera totalement à côté de la mode des familiales sportives. Alors que Renault offre un 1,6 l suralimenté de 125 ch à sa R18 Turbo, la Peugeot ne dépassera pas les 105 ch dans sa variante GTX de 1983…
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