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La Renault 9, cette voiture aux premières loges du crime dans l’Affaire Simone Weber (Partie 1/2)

Retour sur « l’Affaire Simone Weber », ce faits divers qui a tenu la France en haleine entre 1985 et 1991. Au cœur de cette enquête criminelle, deux Renault R9 ont joué bien malgré elles les premiers rôles. Appartenant pour l’une à l’accusée, pour l’autre à la victime, elles ont contribué à terme à faire avancer l’enquête. 

La Renault 9, cette voiture aux premières loges du crime dans l’Affaire Simone Weber (Partie 1/2)

L’histoire remonte à l’été 1985. La Renault R9, la jeune compacte vitrine de la marque au losange en France comme à l’international, devient soudain la protagoniste involontaire d’une des enquêtes criminelles les plus médiatisées de la fin du XXe siècle.

Cette affaire sordide, c’est « l’Affaire Simone Weber », du nom de cette femme de 55 ans (à l'époque des faits) reconnue coupable d’avoir assassiné son ex-compagnon Bernard Hettier.

L’accusée et la victime s’étaient rencontrés deux ans plus tôt dans un jardin. Simone avait prétexté une panne de tondeuse pour faire connaissance avec Bernard, du même âge qu'elle, et le séduire à petit feu.

Ils s’étaient mis ensuite « en ménage » quelque temps, avant que Bernard ne mette un terme à leur relation. Simone se montrait d’une jalousie maladive et qui plus est, très menaçante. C’en était trop pour cet homme divorcé, père de deux enfants, qui voulait retrouver sa liberté.

La Renault 9, icône des années 80

La R9 a été l'un des modèles emblématiques de la marque Renault dans les années 80 - Crédit Renault
La R9 a été l'un des modèles emblématiques de la marque Renault dans les années 80 - Crédit Renault

Hasard ou coïncidence, tous deux roulaient en R9, l’une des voitures françaises les plus populaires des années 80. Ce modèle de berline à quatre portes avait été élu Voiture européenne de l’année en 1982, puis désigné en 1983 Voiture de l’année aux Etats-Unis, par un célèbre magazine américain.

C’est à bord de cette carrosserie tri-corps de 4,07 mètres de long et d’1,65 mètre de large que Bernard Hettier comme Simone Weber avaient pris l’habitude de fouler l’asphalte. La Renault 9, qu’on avait baptisé la « Macadam Star » outre-Atlantique, était un véhicule pratique à vivre. Elle était dotée d’un habitacle plutôt spacieux et d’un large coffre de plus de 400 litres, logeable pour le coup…

Cette voiture, qui sera produite à plusieurs millions d’exemplaires jusqu’en 1988, en solo puis en duo avec la Renault R11, représentait une véritable innovation pour le constructeur au losange.

Dès son lancement, la Régie la destine en effet à une carrière internationale. Elle inaugure avec elle une base technique inédite. La R9 est notamment le premier modèle 100 % Renault à intégrer le moteur en position transversale.

Elle laisse en outre le choix parmi plusieurs propositions essence et diesel réputées frugales, des blocs 4-cylindres 1.1 à 1.7 litre distillant en moyenne entre 48 et 70 chevaux (hors version turbo), assortis d’une boîte manuelle (une variante automatique est également lancée) à 4 rapports et de cinq ou sept niveaux de finitions.

En voiture Simone !

Au volant de la compacte au losange, Simone Weber traque sans relâche son ex-compagnon Bernard Hettier - Credit - France TV
Au volant de la compacte au losange, Simone Weber traque sans relâche son ex-compagnon Bernard Hettier - Credit - France TV

Lorsque Bernard Hettier n’est pas dans sa Renault 4 de fonction, c’est bel et bien au volant de sa fringante R9 bleue qu’il aime se déplacer, ne serait-ce que pour aller passer le week-end dans les Vosges, dans sa maison de campagne située à Charmois-L’Orgueilleux.

Simone Weber, quant à elle, a opté pour une Renault 9 blanche. Ce modèle récent lui permet d’effectuer avec aisance tout type de parcours, les longues comme les courtes distances, et notamment les 6 km qui séparent le centre-ville de Nancy de Maxéville. Son seul objectif : espionner Bernard.

D’ordinaire, cette parfaite autodidacte, qui avait travaillé dans la vente et se disait « philosophe » retraitée, préférait pourtant acheter des voitures d’occasion bien supérieures à trois ans d'âge et kilométrées au-delà des 150 000 km. Sa grande passion : les bricoler, puis les revendre. Elle se plaisait à les inspecter, en glissant dessous pour contrôler le châssis, comme le faisait son père, mécanicien de métier.

Ce petit bout de femme austère et déterminé se plaisait surtout à les personnaliser à sa sauce, maquillant souvent d’adhésifs les bas de caisse, et parfois même les plaques, grossièrement. Rien de surprenant pour celle qui avait été poursuivie par la gendarmerie dès 1981 pour faux et usage de faux.

Elle traque Bernard au volant

Quoi qu’il en soit, ces deux banales Renault 9, qui auraient pu continuer leur vie dans l’anonymat, se sont brusquement retrouvées au centre de toutes les attentions.

Nous sommes le 22 juin 1985. A 5 heures du matin, Bernard Hettier quitte son travail à l’Usine Solvay de Dombasle pour rejoindre sa maison située rue Sainte-Barbe, à Maxéville, à environ 30 minutes plus au nord.

Devant chez lui, une mauvaise surprise l’attend. Il aperçoit en effet Simone dans sa voiture blanche. Ni une, ni deux, il tourne les talons et appuie sur l’accélérateur pour se réfugier chez des amis. En vérité, il se sent menacé. Il pense même qu’elle est venue armée d’un fusil...

Voilà désormais des mois qu’elle le traque, qu’elle lui demande des comptes, qu’elle veut tout savoir de ses faits et gestes. Elle va jusqu’à relever le compteur kilométrique de sa R9 pour lui démontrer qu’il a effectué beaucoup plus de distance que ce qu’il prétend. Puis elle a pris une autre malsaine habitude, celle de s’introduire chez lui par la fenêtre, afin de fouiller dans ses effets personnels pour savoir avec qui il sort, et s’il a retrouvé une nouvelle compagne.

De la dispute à la disparition

Stationnée face à l'immeuble de Simone Weber, la Renault 9 bleue s'est volatilisée subitement, comme l'employé de chez Solvay - Crédit Autoencyclopédie
Stationnée face à l'immeuble de Simone Weber, la Renault 9 bleue s'est volatilisée subitement, comme l'employé de chez Solvay - Crédit Autoencyclopédie

La matinée de ce 22 juin se passe. Bernard prend finalement son courage à deux mains et décide de retourner chez lui à la mi-journée. Simone n’a hélas pas bougé d’un pouce… Elle descend de sa voiture et lui emboîte le pas. Une dispute éclate, et même des menaces de mort : « Je te tuerai, je te tuerai », lui aurait-elle lancé. 

Vers 13 heures pourtant, tous deux quittent les lieux, chacun dans leur R9, pour se rendre au 158 Avenue de Strasbourg à Nancy, où réside Simone. Celle-ci, pour amadouer son ex-amant, lui avait vraisemblablement demandé de jouer les plombiers autour d’un évier bouché. Il avait accepté, sans doute pour avoir la paix...

Sauf qu'à partir de ce moment-là, de ce début d’après-midi du samedi 22 juin, plus personne ne reverra Bernard Hettier. Sa R9 bleue s’évaporera tout aussi subitement…

Une semaine plus tard, le 1er juillet, convaincue que Simone Weber est liée à la disparition inquiétante de son père, Patricia Hettier, 27 ans, se rend au commissariat de Nancy pour un signalement. Elle insiste également auprès du journal l’Est Républicain pour publier un appel à témoins.

En cette veille de grand départ en vacances, le doute ne cesse de grandir. Un faux arrêt de travail au nom de Bernard Hettier, établi par un médecin d’Epinay/Seine (93), à quelque 400 km de Nancy (ndlr : dans la ville où réside la fille de Simone Weber), vient d’arriver sur le bureau du chef de personnel de Solvay.

Patricia est stupéfaite. Elle en informe la police, qui commence désormais à prendre l’affaire au sérieux. Le 9 juillet, une information judiciaire pour séquestration est ouverte et le juge Gilbert Thiel est saisi de l’affaire. Il ordonne la placement sur écoute téléphonique de la principale suspecte. Mais Simone Weber s’en doute et va jouer les anguilles…  (la suite à lire demain, dimanche 13 octobre)

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