La Renault Zoé ZE40 R110 jusqu'à la panne : la norme NEDC dépassée de plus de 160 km !

Pour rappel, la manière de procéder de cette rubrique n'a pas changé : la batterie de notre canditate du jour est remplie à ras bord, nous nous élançons sur le périphérique parisien et l'objectif est alors d'exercer tous nos talents d'écoconducteur pour en extraire la plus grande autonomie jusqu'à la panne. Ceci étant dit, pourquoi laisser une seconde chance à cette Renault Zoé dans cette nouvelle version R110 ? Parce que c'est la seule à ne pas être parvenue à dépasser le chiffre de sa norme NEDC depuis le début de la rubrique et c'est vraisemblablement plutôt de la faute de la température extérieure et à l'inexpérience de son conducteur. Nous avions en effet réalisé le test en février 2017, par une température moyenne de 12 °C, ce qui est loin d'être idéale pour un véhicule électrique, et nous découvrions pour ce premier épisode le périphérique en temps que « circuit d'autonomie ». Cette fois-ci, nous sommes début août, les températures annoncées pour la journée sont supérieures à 35 °C et j'ai eu le temps de m'entraîner sur plus d'une centaine de tours pour connaître chaque recoin, chaque relief du périphérique afin de l'utiliser de façon optimale.

Ajoutez à ça un trafic estival en accordéon absolument parfait, c'est-à-dire sans arrêt total (ou presque) et où il n'y a qu'à entretenir délicatement la vitesse et il y a du record dans l'air. Plusieurs même. Celui de la température constatée d'abord, avec un maximum de 38 degrés affiché en début d'après midi. Puis de la vitesse moyenne, avec 50,5 km/h enregistrés au moment de sortir du périphérique avant d'aller, comme d'habitude, finir de vider la batterie autour de notre quartier général près de la Gare Saint Lazare. C'est quasiment deux fois plus rapide qu'habituellement. Ensuite, nous descendrons notre consommation moyenne jusqu'à à 7,7 kWh/100 km, ce qui fait de la Zoé la voiture la plus efficiente de cette rubrique à égalité avec la Ioniq. Enfin, dernier chiffre extraordinaire, les 564,9 km réalisés en une seule charge annoncés par l'instrumentation quand la Zoé finit enfin par rendre l'âme. Plus de 170 km de plus que notre première tentative et plus de 160 km de plus que la norme NEDC.

---

Avant qu'elle ne soit remplacée sur les plaquettes publicitaires à partir du 1er septembre prochain par les 300 km plus réalistes de la norme WLTP, cette dernière, de 403 km, est donc la même que celle de la R90. Et pour cause, si Renault est donc parvenu à extraire 110 ch du moteur de la Zoé, ce qui a une influence certaine sur les performances avec presque deux secondes de moins gagnées sur le 0 à 100 km/h et les reprises de 80 à 120 km/h par rapport à la version 90 ch, il a conservé la même batterie à la capacité confortable de 41 kWh. Une fois la batterie vidée, la procédure de recharge reste la même, avec 25 heures réclamées sur une prise domestique 2,3 kW, 15 heures sur une wallbox 3,7 kW et, dans le meilleur des cas, 2h40 sur une borne 22 kW, la charge rapide à 43 kW restant l'apanage de la version Q90. Branché sur secteur, notre modèle totalement à plat annonce un temps de 26 heures et 35 minutes.

On n'est pas dépaysé non plus à son volant puisque le fonctionnement reste strictement le même, c’est-à-dire des plus basiques : un mode éco et de la récupération d'énergie au lever de pied et au freinage, et c'est tout, quand les voitures électriques plus récentes se montrent bien plus généreuses à ce niveau. On pense notamment aux palettes des Hyundai Ioniq et Kona ou du levier de la Volkswagen e-Golf permettant de régler finement de la décélération. Cela n'a pas qu'un côté ludique, cela permet aussi de soulager la cheville droite qui sans cela doit être constamment mise à contribution, même pour la roue libre dont la course très réduite se trouve entre celles de l'accélération et de la régénération.

Niveau suspensions et silence de fonctionnement, la Zoé reste toutefois très plaisante, mais après quelques heures à son volant, elle montre les limites de la polyvalence. Sa position de conduite façon chaise d'arbitre n'est déjà pas la meilleure mais les sièges, que ce soit l'assise ou le dossier, sont durs, tout comme l'accoudoir, ce qui finit par devenir franchement désagréable.

Outre la puissance supplémentaire, le plus gros changement depuis l'année dernière pour la Renault Zoé, c'est qu'il est enfin possible de l'acheter totalement sans avoir à louer les batteries, pour un minimum de 34 800 € en finition Intens pour cette version R110, avec 6 000 € de bonus à déduire. Et ce n'est pas donné, puisque pour 500 € de plus, vous pouvez avoir une Nissan Leaf Acenta de la catégorie au dessus, mieux équipée, avec un confort largement supérieure et une autonomie - en conditions réelles - presque aussi bonne.