Laurent Petit, Alphabet France « C’est urgent et nécessaire de passer à l’électrique ! »
Laurent Petit, Responsable Marketing & Business Development de la filiale France d’Alphabet, loueur et fournisseur de solutions de mobilité à destination des entreprises, nous livre son point de vue sur l’accélération du verdissement des flottes.
Caradisiac : En quoi l’accélération du verdissement des flottes est-elle nécessaire, qui plus est, aussi vite ?
Laurent Petit, Alphabet France : Elle est nécessaire aussi vite d’abord pour bénéficier à plein des avantages fiscaux que met en œuvre le régulateur. Ce qui permet d’amortir, d’une certaine manière, le poids en ressources et en monnaie sonnante et trébuchante de la transformation qui doit se mettre en œuvre. La transformation, il faut savoir que cela coûte cher dans toutes les entreprises et que c’est difficile à mener. Nous, nous sommes là pour accompagner nos clients dans cette démarche.
2035, trop tard pour réagir ?
Caradisiac : Il y a donc urgence ?
Laurent Petit : Oui, il y a cette urgence car demain, lorsque nous serons en 2035, on peut imaginer assez aisément qu’il n’y aura plus de bonus sur les véhicules électriques, qu’il n’y aura plus de bénéfices à faire cette transition et à être aidés pour la faire. Nous serons alors passés hélas à côté d’une opportunité de transformation qui aurait pu coûter moins cher.
Caradisiac : Quels sont vos arguments pour convaincre les flottes de passer à l’électrique ?
Laurent Petit : Alors moi je n’ai pas d’arguments pour les convaincre. Je n’ai pas à avoir d’arguments… C’est urgent et nécessaire de passer à l’électrique, c’est cela mes arguments. Ce qu’il faut dire aux flottes, c’est plus tôt vous allez engager ce changement et plus vite vos collaborateurs seront enclins à circuler avec des solutions de mobilité plus durables.
Caradisiac : Quelles solutions alternatives à la voiture Alphabet France propose-t-il ?
Laurent Petit : A proprement dit, dans nos offres, nous avons des partenariats par exemple avec Betterway sur la partie crédit mobilité, qui permet l’allocation d’une somme sur une carte de « crédit ». Celle-ci permet d’acheter sa mobilité comme on le souhaite : cela va du taxi au train en passant par la prise de vélo en partage, entre autres. C’est finalement une grande flexibilité qui est offerte aux collaborateurs qui bénéficient de ce genre de système.
« La préférence pour la voiture va durer »
Caradisiac : Dans un récent Baromètre que vous avez réalisé avec l’IFOP, 75 % des actifs Français disent continuer préférer la voiture pour se rendre au travail. Qu’en pensez-vous ?
Laurent Petit : Oui, et cette préférence va encore durer et de toute façon, l’automobile reste synonyme de liberté et de plaisir, et cela le sera encore demain. Quand on voit les efforts que nos partenaires constructeurs font pour améliorer le confort des véhicules, leur autonomie (pour les véhicules électriques), leur capacité à accepter de la recharge rapide pour immobiliser le moins longtemps les voitures, etc. Ces actions sont faites pour engager l’acceptation du véhicule électrique.
Caradisiac : Que dites-vous, en tant qu'utilisateur d'une voiture électrique, des capacités de recharge réellement nécessaires ?
Laurent Petit : Moi qui suis utilisateur d’une voiture électrique depuis un an, je peux vous dire que je m’arrête toutes les deux heures sur autoroute lorsque je fais un long trajet. Le temps de faire ma pause, j’ai le temps de faire ma recharge et pour moi, c’est complément transparent. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, avoir 500, 600 ou 700 km d’autonomie est quelque chose qui rassure, certes, sauf que moi, je ne sais pas faire 700 km d’une traite… La vérité elle est là ! Cela signifie qu’un niveau d'autonomie ne serait-ce que de 400 km (et c'est le choix que font certains constructeurs ), compte tenu des capacités de recharge rapide actuelles sur le réseau autoroutier, coïncide tout à fait avec les usages qui sont faits des voitures particulières
Caradisiac : Dans votre Baromètre, il est précisé que 57 % des actifs interrogés ne sont pas encore prêts à passer à l’électrique. Comprenez-vous ces réticences ?
Laurent Petit : Oui, je les comprends à 100 %, pourquoi ? Parce qu’on a la chance, par l’intermédiaire de l’Alphabet Business Club, de beaucoup discuter avec nos clients de ces problématiques là pour trouver des solutions. Il ressort notamment de leur expérience de terrain qu’un collaborateur qui n’a jamais essayé un véhicule électrique ne sait pas à côté de quoi il passe. Généralement, il a en fait des priori qu’il n’est pas capable de lever par l’expérience... Car, selon nos clients, lorsque leurs collaborateurs acceptent d'avoir à disposition une voiture électrique pendant un mois, celle-ci correspond en définitive, pour 90 % d’entre eux, à leurs usages quotidiens.
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