Le pic pétrolier, conséquence de la demande plutôt que de l'offre ?
En septembre dernier, le géant pétrolier BP annonce que le fameux "pic" est actuellement atteint, et que l'on se dirige désormais vers une pente descendante douce de l'or noir. Mais cela pourrait avant tout être la conséquence de la demande, plutôt que de l'offre.
Les grands champs pétrolifères s'épuisent, c'est un fait. Découvertes pour la plupart durant la première moitié du siècle dernier, ces immenses réserves de pétrole "facile" ne sont par définition pas infinies. Mais cela fait bien cinquante ans que les spécialistes parlent du fameux "pic pétrolier", ce moment où la courbe bascule d'une augmentation à un plateau, voire une diminution de la production de barils.
En septembre dernier, le géant pétrolier BP enfonce le clou de certaines estimations récentes. L'entreprise annonce que la demande ne fera désormais que baisser dans les prochaines années. Le gaz fera un peu plus de résistance, mais ce secteur sentira également le ralentissement dans un avenir proche.
Pourtant, ce n'est pas forcément l'épuisement des réserves qui pourrait amener le pic, mais plutôt une vraie baisse de la demande. BP précisait en effet qu'en raison de la crise mondiale du Covid, de la baisse des déplacements et de l'essor des véhicules électrifiés, le pétrole n'atteindra plus jamais son niveau d'avant pandémie.
De leur côté, OPEP et Russie viennent tout juste de parvenir à un accord : atteindre une augmentation de 2 millions de barils jour en 2021... mais pas d'un coup. Plutôt progressivement, par pallier de 500 000 barils. Histoire de voir si la demande continue de baisser ? Si tel était le cas en 2021, le prix des carburants pourrait à nouveau baisser en station, mais ce n'est pas forcément une bonne nouvelle pour les grandes entreprises qui dépendent encore fortement du pétrole et pour lesquelles les gisements rentables se font plus rares.
Rappelons à ce sujet que le Danemark vient juste d'annoncer la date de fin d'exploitation de ses gisements en mer du Nord. La sortie du pétrole se fera finalement plus par les réorientations politiques que par une vraie pénurie des gisements.
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