Le rodéo motorisé va devenir un délit.
C’est un fléau qu’il est difficile de juguler puisque la démarche n'est pas de jouir de l’objet mécanique. Il s’agit plutôt d’une appropriation du territoire, d’un défi à l’autorité et à la paix sociale. On y recherche même l’accident pour prolonger ensuite le désordre. Bienvenue dans le monde des rodéos urbains que nos dirigeants ont néanmoins identifié comme souci. Ils viennent en effet d’en alourdir la sanction. Oui, mais après ?
Politiquement, le message est clair et l’élu aura de quoi répondre à ses électeurs. En effet, après l'Assemblée Nationale, le Sénat vient d'adopter le texte d'une nouvelle loi renforçant la lutte contre les "rodéos motorisés". Le législateur définit le "rodéo" par "le fait d’adopter, au moyen d’un véhicule terrestre à moteur, une conduite répétant de façon intentionnelle des manœuvres constituant des violations d’obligations particulières de sécurité ou de prudence prévues par les dispositions législatives et réglementaires du présent code dans des conditions qui compromettent la sécurité des usagers de la route ou qui troublent la tranquillité publique".
Se livrer à une telle activité sera bientôt un délit, et non plus une contravention de cinquième classe. Un distinguo qui se ressent sur la peine encourue. D’un maximum de 1 500 euros d’amende, on passe à un autre niveau : un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende pour le simple fait de s'y adonner, et jusqu'à cinq ans et 75 000 euros si des circonstances aggravantes se cumulent (alcoolémie, stupéfiants, défaut de permis…). Des peines complémentaires peuvent être prononcées, telles que la suspension du permis de conduire ou l'interdiction de le passer, la confiscation du véhicule… La loi sanctionne également le fait d'inciter des individus à commettre ce délit ainsi que ceux qui organisent des rassemblements de ce genre. Elle vise aussi ceux qui en font la promotion "par tout moyen".
On se félicitera que l’ensemble du spectre de ce phénomène est pris en compte. Cependant, on souhaite bon courage aux représentants de l’ordre pour concrétiser ses nouvelles mesures dans un environnement hostile qui sait que l’intimidation fait plier nos caciques. D’ailleurs, si ces mesures ont été adoptées par la représentation nationale, la loi, elle, n’est pas encore promulguée…
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