Le salon de Paris la nuit : voyage dans les coulisses du Mondial

Il est 22h, en ce jeudi de nocturne au Mondial de Paris 2018. Les portes se sont fermées, les cadenas sont en place partout, et le seul moyen de continuer à rester dans les murs est de posséder le badge magique "Service Nuit-Night Shift", sans quoi vous serez mis dehors (ou pas, on le verra plus tard).

Le brouhaha de la journée s'estompe progressivement. L’ambiance est bien plus feutrée, le volume sonore a baissé d’une dizaine de crans, le boum-boum des flashmobs des hôtes et hôtesses sur les stands s'est éteint, les lumières sont tamisées.  Le salon la nuit, c’est reposant pour les yeux et les oreilles.

Mais dans cette atmosphère étrange, pour qui a l’habitude de l'ambiance "jour", on croise de drôles d’oiseaux, dont le rôle est en réalité capital pour les stands.

En passant devant Suzuki, on capte une phrase « il faudra passer un coup de polish sur la portière arrière gauche de l’Ignis. Du coup, Jean-Pierre nous explique. Il est chargé de repérer les défauts sur les voitures, les accessoires cassés, les coups et bosses sur les carrosseries, bref, les bobos petits ou gros survenus pendant la journée. Et ses équipes passent ensuite réparer, remplacer, polir, lustrer, afin que tout soit parfait le lendemain.

Illustration également chez DS de cette volonté d’avoir des voitures parfaites. Nous y croisons des « retoucheurs », dont Nicolas. Sa mission, cette nuit, sera de remplacer un intérieur complet de DS7 Crossback, usé par le passage de milliers de séants durant les premiers 8 jours du salon. Il nous confie qu’en 10 jours, les voitures vieillissent de 10 ans. Il reste tant qu'il y a du travail, donc potentiellement, de 22h à 10h cette nuit.

Nous croisons également sur le stand DS un quidam, qui à ma question "quel est votre rôle la nuit sur le stand" me répond du tac au tac "ah mais je n'ai aucun rôle, je suis un visiteur lambda". Coup d'œil à ma montre, il est 23h... Je lui fais remarquer qu'il a bénéficié d'une bonne heure de rab. "Ah bah moi, tant qu'on ne me dit rien, je reste..." Cocasse...

Ambiance toujours, nous déambulons avec mon cadreur dans les allées, il fait plutôt sombre, la pénombre nous fait perdre nos repères, nous sommes bien loin des spotlights et des animations de lumière de la journée. Certains stands laissent leurs voitures à découvert, d'autres les recouvrent toutes de bâches de protection. Un intervenant chez Alpine galère d'ailleurs à recouvrir une A110 bleue, tellement la carrosserie est polishée et donc glissante...

Chez Peugeot, après la fermeture des portes, on fête la bonne journée en termes de ventes. Vincent, responsable social Media, nous fait l’article… Les ventes sont bonnes, le lion du stand rugit d'ailleurs à chaque fois qu'un commercial annonce la signature d'un bon de commande. Le public s'étant éclipsé, il est alors temps de s'offrir une petite coupe. Mais chez Peugeot aussi, au-delà de la fête, on prépare, nettoie, répare, remplace les pièces nécessaires sur les modèles exposés. Comme chez tout le monde en somme.

Mais il n’y a pas que les voitures dont on prend soin. Chez Renault, une société prestataire s’occupe des animations à thème. Et il faut chaque nuit changer ce fameux thème ! On doit donc démonter entièrement l'animation du jour, avant de remonter l'animation du lendemain, complètement différente et nouvelle. Le travail d'une nuit.

De 20h ou 22h, donc, jusqu'à quelques minutes de l'ouverture à 10h, les stands et les voitures seront remis en état. Vers 6h du matin, ce seront aussi les équipes de nettoyage qui seront à pied d’œuvre. Je dois vous avouer qu’après une journée de 12 heures, on ne sera pas là pour les voir travailler. Mais tous ces bosseurs de la nuit sont indispensables pour qu’à l’ouverture, le salon soit nickel, comme au premier jour.