Les bilans 2024 - Alan Froli : "je pourrais passer à l'électrique si… mon budget n'était pas consacré aux thermiques de mes rêves !"
Journaliste-essayeur de la rédaction de Caradisiac, Alan Froli dresse son bilan de l'année écoulée, avec ses bonnes et mauvaises surprises, tant en matière d'actualité produit que de politique en lien avec l'automobile.
- Ma voiture coup de cœur
La Hyundai Ioniq 5 N : c’est la seule voiture électrique qui a su me faire vibrer. Sans doute parce que, pour moi, le plaisir automobile reste indissociable des bruits qui me prennent aux tripes depuis ma plus tendre enfance : celui des prises de régimes par un moteur essence et des changements de vitesses qui les rythment. Durant l’essai, je n’ai pas pu m’empêcher de rester sur le mode de conduite façon thermique, en passant moi-même les rapports via les palettes au volant pour trouver des bas régimes imaginaires (mais gras…). Bien sûr, cela reste de la simulation : mais un bon soda n’est-il pas en mesure de remplacer des breuvages alcoolisés ? Je ne dis pas que la fête est alors plus folle, mais je me suis pris au jeu, et surpris à imaginer une citadine électrique capable de faire cet effet pour bien moins cher, avec un poids plus contenu.
- La voiture qui t'a déçu
Après avoir lancé sa citadine C03 puis créé une coentreprise avec Stellantis pour mieux s’implanter en Europe, Leapmotor a lancé cette année le C10 : un SUV électrique format e-5008 affiché à partir de 36 400 € seulement. Sa consommation autoroutière n'a rien de scandaleuse pour la catégorie, avec 23,5 kWh/100 km relevés durant notre essai. Mais sa batterie ne stockant que 67 kWh utiles, difficile d'imaginer plus de 250 km d'une traite, ou 200 km avec 80 % de batterie. Pire : la puissance de charge maximum sur bornes rapides reste limitée à 84 kW. Soit au moins 40 minutes pour repasser de 10 à 80 %. Rien de tel pour donner du grain à moudre aux anti-électriques !
- Le modèle 2025 que tu attends avec impatience
La Mercedes CLA électrique : le modèle actuel étant déjà le véhicule à vocation familiale qui me plaît le plus esthétiquement (j’aime les berlines profilées) et à bord, je suis curieux de savoir ce que peut donner la future version 100 % électrique que notre Manu a déjà pu voir en vrai, et que la marque l'annonce d’ores et déjà capable d’une autonomie tutoyant les 700 km.
- Dans l’actualité auto, qu’est-ce que t’a le plus agacé ?
La limitation du périphérique parisien à 50 km/h : non seulement parce que ne pas pouvoir dépasser cette vitesse quand la circulation y est fluide peut être pénible pour ceux qui bossent en décalé (souvent tôt ou tard…), mais aussi parce que cela rend les motards adeptes de l’inter-file (dont je fais partie) hors la loi, la circulation des deux-roues entre les deux voies les plus à gauche n’étant permise que sur les axes dont la limitation de vitesse est égale ou supérieure à 70 km/h.
De fait, pas sûr que mon assurance me rembourse les organes vitaux que je serais susceptible d’y laisser. Bien sûr, rien ne m’oblige à continuer cette pratique, mais ce serait bien de légiférer fissa pour ceux qui tentent de fluidifier le trafic et de préserver un peu leur temps perso : à moto, je gagne mon lieu de travail en 50 minutes alors qu’il me faudrait 1 h 30 en transport en commun.
- Anne Hidalgo va partir : ton commentaire…
Puisque son programme a su satisfaire les Parisiens, qui logiquement défendent en priorité leur qualité de vie au détriment de ceux qui viennent bosser en Île-de-France, j’imagine qu’elle sera remplacée par un maire dans la même lignée, en l’occurrence Rémi Féraud. Donc pas de quoi me réjouir : Paris va devenir un musée à ciel ouvert, tant mieux pour ceux qui y habitent. Je n’irai plus pour le plaisir puisque c’est compliqué et cher de s’y rendre, seulement pour le boulot. Je continuerai à rouler à moto pour y rester le moins longtemps possible et regagner ma cambrousse.
Le départ de Tavares : dommage ou tant mieux ?
J’avais nourri beaucoup d’espoir à l’arrivée de ce patron passionné d’automobile chez PSA. Mais sa stratégie court-termiste qui consiste à réduire les coûts pour améliorer son bilan m’a vite agacé, de même que ses salaires quasi insultants en temps d’inflation, de crise, de ventes en berne, et de casseroles en termes de qualité. Quand on pense qu’il proposait des fermetures de lignes de production et d’usines pour l’année prochaine… A priori, je dirais donc tant mieux, mais cela suggère que son successeur tienne tête à des actionnaires qui dictent leur loi. Mais Noël étant l’occasion de faire des vœux, je souhaite à Stellantis, comme à tout constructeur Français d’ailleurs, une stratégie qui permette de préserver, voire créer des emplois dans l’Hexagone. Vu les prix des produits maison désormais, cela me paraît envisageable…
Quand passeras-tu à l'électrique ?
La conduite des électriques étant reposante, je pourrais remplacer une thermique du quotidien peu passionnante par un véhicule dit « zéro émission » sans aucun problème, d'autant que le budget d'utilisation s'en trouverait fortement réduit. Pour cela, je serais capable d’accepter quelques arrêts supplémentaires en vacances, à condition que les relais autoroutiers durent au minimum 300 km : difficile d’imaginer moins sachant que je couvre généralement 2 500 km l’été.
Mais il y a deux problèmes. Déjà, aucune familiale électrique ne me fait craquer, hormis la déraisonnable Hyundai Ioniq 5 N citée plus haut ou la future Mercedes CLA qui devrait également exploser le budget. Mais surtout, je consacre encore tout mon budget auto à des véhicules thermiques anciens qui m’ont fait rêver. Peut-être une électrique d’occasion pas trop chère sinon, à condition que la fiabilité de la batterie à long terme soit avérée.
Mon souhait auto pour 2025
Comme l’an dernier : des carrosseries plus variées. Les berlines profilées reviennent grâce à l’électrique mais j’en souhaiterais davantage, et à des prix plus « populaires ». J’aimerais aussi que des roadsters et cabriolets viennent rejoindre la MG Cyberster dans sa démarche de découvrable sans émission, mais aussi d’élégants coupés deux portes.
Et enfin qu’Alfa, Bmw et Mercedes entre autres, imaginent des systèmes d'hybridation simples qui permettent de proposer des moteurs six cylindres sans gros malus (comme Lexus il y a quelque temps), plutôt que des systèmes rechargeables hors de prix qui n’ont aucun sens sur une sportive comme la M5. Je rêve encore…
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