Les gendarmes ont recalculé sa vitesse, malgré le floutage de la vidéo

Cette affaire pourrait montrer à quel point le floutage peut être inutile dans une vidéo, si les forces de l'ordre se mettent réellement à enquêter. En début d'année, nous vous parlions de ce motard et de cette conductrice de Mercedes AMG GT S qui se suivaient à vive allure sur autoroute. Le motard, qui filmait, avait pris le soin de flouter le compteur de vitesse avant de publier la vidéo sur Youtube. Malheureusement pour lui, ça n’aura pas suffi. Plusieurs mois après cette petite course-poursuite, les gendarmes sont venus récupérer leurs engins respectifs pour les mettre en fourrière.

Aujourd'hui, c'est le moment du procès. Leurs avocats vont mettre en avant le fait que les gendarmes n'ont fait que des "estimations", et n'ont pas pris les deux en flagrant délit. Entre temps, la conductrice de l'AMG GT S a pu récupérer son auto qui était une LOA : "ils ont saisi la voiture de ma cliente alors qu’elle appartenait à une société de prêt. Ils n’en avaient pas le droit et le savaient. Mais ça faisait bien de la publier sur le compte de la gendarmerie. J’ai dû faire une demande pour qu’elle récupère sa Mercedes. Et c’est le contribuable qui a réglé la facture de la fourrière" (Source : Le Parisien), a commenté l'avocat de l'intéressée. 

Du côté de la gendarmerie, on explique que ce n'est pas parce qu'une personne n'est pas prise sur le fait en délit routier qu'elle ne peut pas être poursuivie, surtout en cas de partage sur Internet.

Comment les gendarmes ont-ils alors fait pour estimer la vitesse ? Avec deux méthodes : la première, toute bête, est de chronométrer le temps mis entre deux bornes kilométriques à l'écran, et de faire un simple produit en croix. Le second est le régime moteur : un véhicule qui est engagé dans un certain rapport et à un certain régime moteur ira toujours à la même vitesse (sous réserve d'approximations liées aux pneumatiques). Si vous avez ces deux données, vous pouvez ainsi retrouver la vitesse...