Les Peugeot 9X8 ont besoin d'un miracle aux 24 Heures du Mans

Lors de sa présentation officielle à l’été 2021, la Peugeot 9X8 a foudroyé tout le monde par son design spectaculaire. Répondant à une philosophie technique particulièrement audacieuse avec une partie arrière dépourvue d’aileron fixe, la nouvelle voiture de course de la marque au lion s’inscrit dans la réglementation Hypercar du championnat WEC (World Endurance Championship) et vise comme la 905 et la 908 diesel la victoire aux 24 Heures du Mans. Un sacré challenge dans une catégorie reine de l’endurance où Toyota défend ses titres face à de nouveaux arrivants comme Porsche, Ferrari ou Cadillac.

On s’attendait naturellement à ce que les premiers tours de roue en compétition de cette nouvelle 9X8 soient compliqués, un phénomène logique pour une voiture de course en plein développement (surtout après plus de dix ans d’inactivité pour Peugeot Sport au sommet de l’endurance). Comme prévu, l’équipe française a essuyé les pots cassés en 2022 lors des trois premières épreuves couvertes par la Peugeot 9X8 en guise de baptêmes du feu. Victime de gros problèmes de fiabilité, les protos de la marque au lion laissaient tout de même entrevoir un certain potentiel de performances.

Hélas, rien ne va plus depuis le début de la saison 2023. Désormais fortes d’une petite expérience, les Françaises ont continué de collectionner les gros problèmes de fiabilité. Pire, elles restent très loin des meilleures autos de la catégorie en termes de performances pures. Après des courses catastrophiques à Sebring puis Portimao, elles ont enfin réussi à éviter les soucis mécaniques aux Six heures de Spa-Francorchamps ce week-end. Mais elles terminent à deux tours de la Toyota victorieuse, derrière toutes les autres voitures d’usine en dehors de celles ayant connu des accidents pendant la course.

Un miracle au Mans ?

La conception très particulière de la Peugeot 9X8, optimisée au maximum pour les longues lignes droites du tracé du Mans comme le rappellent les journalistes d’Auto Hebdo, explique en partie la méforme des protos français sur des circuits très particuliers comme celui de Sebring. Mais le rythme des 9X8 à Portimao et Spa, sur des tracés au profil moins diamétralement opposé que celui du Mans, a de quoi inquiéter les fans des lionnes. Créeront-elles la surprise une fois lâchées dans les célèbres Hunaudières au mois de juin ? C’est tout ce qu’il reste à espérer pour l’équipe de Peugeot Sport, qui pourrait bénéficier après Le Mans d’un petit coup de pouce de la FIA via une modification de la BOP (Balance de Performance) en sa faveur, histoire de la rendre plus rapide face à ses concurrentes. Mais pour que la Peugeot 9X8 triomphe des Toyota dominatrices ou des Ferrari déjà rapides et fiables le dimanche 11 juin prochain, il faudrait un véritable petit miracle. Certes, ni la Peugeot 905 ni la 908 n’avaient réussi à s’y imposer dès leur première participation. Espérons juste pour Peugeot que le concept technique de la 9X8 soit valide. La dernière marque à s’être cassé les dents avec une approche très audacieuse en endurance, c’était Nissan avec la GT-R LM Nismo aux 24 Heures du Mans 2015. Le constructeur japonais avait ensuite piteusement jeté l’éponge, les performances de son prototype ayant été jugées trop mauvaises pour espérer des résultats encourageants avec davantage de développement