Les tops/flops de la rédaction 2021 (4/10) - "Accueillir des électriques incroyables mais dire adieu aux 5 en ligne et flat4"
La fin d’année est l’occasion de jeter un coup d’œil dans le rétro. Chaque jour pendant cette période des fêtes, les journalistes de la rédaction de Caradisiac vous font part de leurs enthousiasmes et de leurs coups de griffes. Aujourd’hui, Pierre Desjardins, journaliste essayeur, vous donne son top/flop 2021.
Mon top : « Le développement toujours plus spectaculaire des hybrides et électriques »
L'électrification des nouveaux modèles avance à pas de géant, tant en quantité qu'en qualité, ce qui est absolument fascinant à observer et totalement épuisant à suivre. C'était déjà vrai les années précédentes mais le tempo semble s'être encore accéléré en 2021 avec des nouveautés aux talents rien de moins que spectaculaires.
Le fer de lance mondial est encore et toujours à aller chercher du côté du Pays du Matin Calme, avec un groupe Kia Hyundai qui confirme, s'il y en avait besoin, son expertise et sa puissance de feu. Il y a eu d'abord le Kona restylé et qui, malgré une plate-forme forcément développée avec des concessions pour pouvoir accueillir tous les types de motorisations depuis le diesel microhybridé jusqu'au 100 % électrique, reste une valeur sûre. Mais là où les coréens ont frappé fort, c'est avec les cousines Hyundai Ioniq 5 / Kia EV6, deux modèles partageant des fiches techniques similaires basées sur une architecture 800V, une excellente efficience et des puissances de recharge parmi les meilleures du marché, tout en réalisant le tour de force d'offrir des personnalités bien différentes, tant au niveau de l'esthétique sans concession que des impressions de conduite. Deux chefs-d’œuvre incroyables de maturité.
Les Hyundai Ioniq 5 et Kia EV6, deux modèles qui feront date dans l'histoire de l'automobile électrique.
S'il peine à transformer l'essai dans le segment de l'électrique, les voisins japonais restent des références en matière de thermiques hybridées. Ainsi chez Toyota, la Yaris Cross, qui reprend les dessous de la citadine du même nom, réalise des consommations incroyablement basses au point d'être de véritables défis à la physique, et le nouveau Lexus NX en fait de même dans le domaine de l'hybride rechargeable, constituant une excellente surprise tant au niveau de son autonomie électrique que de son appétit très mesuré une fois la capacité de sa batterie au minimum. Et si on en est à parler de SUV branché, on ne peut pas ne pas plus citer le talentueux Mitsubishi Eclipse Cross qui hérite de toute l'expérience du pionnier qu'est l'Outlander.
Excellente surprise de 2020, l'américain Ford reconfirme en 2021 sur tout l'éventail d'électrification, depuis sa microhybridation qui fait des miracles sur la Fiesta jusqu'au Mustang Mach E, une électrique attachante aussi efficiente que dynamique.
De la microhybride à la 100 % électrique, Ford sait tout faire et avec talent.
Et le Vieux Continent dans tout ça ? Il se défend plutôt bien mais surtout outre-Rhin. Même si ce n'est pas forcément le premier nom qui vient en tête dans le domaine, Mercedes fait bien plus que bien se défendre notamment avec l'EQA qui est sans aucun doute le SUV compact électrique le plus plaisant à conduire et l'un des plus efficients.
Du côté de BMW, on propose désormais des électriques pour ceux qui les aiment, comme l'iX, sa vitrine technologique incroyablement raffinée et au physique disons atypique, et pour ceux qui ne les aiment pas, l'i4, dont la ligne conforme à celle de la Série 4 Gran Coupé et au châssis dans la grande tradition bavaroise réalisent le tour de force de faire oublier que ce sont des électrons et non pas du Sans-Plomb qui la propulsent.
L'électrique selon BMW présente désormais deux visages : celui de ceux qui veulent se différencier, avec l'iX ou l'i3, et celui de ceux qui veulent se fondre dans la foule, avec l'i4 ou l'iX3.
Pour ce qui est du groupe Volkswagen, on se maintient à flot dans le bas de l'échelle avec des modèles dans la bonne moyenne de ce qui se fait mais sans être transcendants mais on confirme son savoir-faire dans l'électrique de pointe avec une Porsche Taycan déclinée cette année en Cross Turismo à la polyvalence à la hauteur des performances ainsi qu'en Sport Turismo GTS, un break de chasse particulièrement réjouissant à conduire.
Vous voyez probablement un trou béant en forme d'hexagone dans cette énumération et pour cause, je n'ai pas eu l'occasion cette année d'essayer un modèle électrifié qui m'a absolument bluffé, tout le monde semblant continuer de surfer sur la vague précédente, comme Peugeot avec son tandem hybride rechargeable habituel adapté à la toute nouvelle 308, ou les électriques du groupe entier toutes basées sur le même système qui gagnent quelques kilomètres d'autonomie après une mise à jour. On se consolera comme on peut avec la franco-roumaine Dacia Spring et ses prestations allant bien au-delà de son tarif et la future Renault Mégane électrique qui s'annonce prometteuse.
Rien à véritablement se mettre sous la dent au rayon des vraies nouveautés électriques parmi les marques hexagonales mais une entrée remarquée dans le segment de la franco-roumaine Dacia Spring.
Mon flop : « dire au revoir à l'ancien monde »
Bien sûr, qui dit électrification galopante pour cause, majoritairement, de politique gouvernementale toujours plus contraignante, dit qu'il faut faire ses adieux à certaines traditions issues de l'ancien monde. À commencer par des architectures de thermiques qui n'ont plus lieu d'être, ce qui donnera sans doute lieu aux plus grands élans de nostalgie face au moteur électrique n'offrant pas des différences de personnalité d'une marque à l'autre. Le V8, le six en ligne ou à plat, ou le 4 cylindres turbo, tous sont vraisemblablement amenés à tirer leur révérence dans un futur plus ou moins proche et, je dois l'avouer, certaines présentations en 2021 tenaient de la veillée funèbre, puisque l'on sait déjà qu'elles ne seront pas remplacées par une évolution d'elles-mêmes. Comme l'Audi RS3 Sportback, dernier écrin pour le glorieux 5 cylindres qui a atteint le statut de mythe mécanique il y a maintenant près de 40 ans en s'illustrant en rallye. Ou encore la Toyota GR86 qui concentre les spécificités d'avoir un 4 cylindres à plat transmettant sa puissance obtenue sans la moindre assistance respiratoire aux seules roues arrière via une boîte de vitesses manuelle. Ou enfin la Hyundai i20 N, l'une des dernières représentantes de la lignée des petites GTI bouillonnantes.
Deux motorisations thermiques atypiques et que l'on peut reconnaître à l'oreille vivent leurs derniers instants : le 5 cylindres en ligne et le 4 cylindres à plat.
Ce qui est d'autant plus frustrant face à ce qui ressemble fortement à une nouvelle disparition de dinosaures, c'est que l'on sait très bien qu'elle aura une influence plus que négligeable sur les moyennes d'émission de CO2 mondiales tant ces modèles, même au pic de leur succès, n'ont eu que des diffusions confidentielles et avec des kilométrages annuels risibles. Il y aurait pourtant un futur durable possible avec l'électrique utilitaire au quotidien et le thermique pour le loisir le week-end.
Mon vœu pour 2022 : Évidemment que je souhaiterais une politique écologique nationale et mondiale enfin constructive s'orientant vers les plus grosses sources d'émission de CO2 que la science s'évertue pourtant à montrer du doigt et non ces soubresauts ponctuels visant des domaines anecdotiques mais économiquement moins contraignants. Et puis bien sûr la santé aussi physique que mentale pour chacun d'entre vous : prenez soin de vous, des vôtres et de votre prochain même s'il ne vous ressemble pas (à lire avec du violon en fond sonore).
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