Les ventes de voitures chinoises en Europe ? Elles vont très bien, merci
Il se vendait à peine 9 000 voitures chinoises dans l'Union Européenne en 2018. L'an dernier, le score a grimpé à 80 000. Un chiffre qui se stabilise ? Pas vraiment. Rien qu'au premier semestre de cette année, le nombre d'autos venues tout droit de l'Empire du Milieu a atteint 75 000 exemplaires, laissant espérer un score 2022 de 150 000 voitures. Voir plus. Si la Chine automobile s'est réellement réveillée, le monde doit-il trembler ?
Les voitures chinoises ? Elles ne sont pas fiables et en matière de sécurité passive. En plus, elles manquent d'équipements et de qualité d'assemblage. Mais ça, c'était avant. Avant Volvo surtout. Lorsque le groupe Geely rachète le Suédois en 2009 à l'Américain Ford, il est devenu en quelques années l'ambassadeur de son pays, et de ses concurrents, en prouvant au monde entier qu'un constructeur chinois était capable de fabriquer, non seulement des autos fiables, mais aussi des autos premium capables de rivaliser avec la triplette allemande (Audi-BMW-Mercedes).
Dix ans ont passé, et d'autres marques, beaucoup moins premium, ont débarqué. Des arrivées d'abord timides, mais qui s'installent petit à petit dans le paysage automobile européen. Combien sont-elles ces voitures venues de Chine ? Le cabinet Inovev, spécalisé dans les statistiques autos, s'est penché sur la question. Et les résultats de l'étude qu'il vient de livrer sont, au choix, stupéfiants ou terrifiants pour les constructeurs européens.
Des ventes pratiquement doublées chaque année
En 2018, lorsque les premières autos de l'Empire du milieu ont été dûment homologuées et vendues sur le vieux continent, il ne s'en est vendues que 9 000. Sauf que depuis cette date, leur nombre n'a cessé de progresser, passant de 14 000 en 2019, à 30 000 en 2020. Toujours pas de quoi fouetter un chat, ou un pékinois, puisqu'en Europe il se vendait, en moyenne, avant le Covid, 15 millions de voitures.
On peut donc considérer le score chinois comme totalement marginal. Sauf qu'en observant la courbe de progression des ventes des voitures du cru, il s'avère qu'elle double chaque année. En 2021, alors que les constructeurs européens ont commencé à souffrir, elles ont trouvé 80 000 acheteurs. Et cette année, durant les 6 premiers mois, elles atteignent déjà le chiffre de 75 000. Ce qui, en étant pessimiste, permet de laisser espérer aux groupes chinois présents en Europe d'atteindre 150 000 ventes, sans se forcer.
La pénurie de pièces ? Connait pas
Le secret de la réussite des MG, Aiways et bientôt Byd qui va présenter son modèle "européen" dès la fin de l'été ? Une obsession de la voiture électrique que leur permet un accès facilité aux batteries, fabriquées en Chine, et aux micro-processeurs, fabriqués au même endroit. Il est très loin le temps où l'Europe tentait de freiner les autos chinoises en refusant de les homologuer en prétextant leur danger face aux crash-tests. Aujourd'hui, les nouvelles autos passent aisément l'examen d'entrée, et elles sont même en train de passer aisément un autre examen : celui de la conquête du porte monnaie des consommateurs du vieux continent grâce à leurs tarifs alléchants. Des clients qui, munis d'un Iphone au fond de leur poche, lui aussi fabriqué en Chine, se rendent compte que les produits made in China peuvent être aussi qualitatifs que ceux d'ici.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération