Les ZFE ont-elles eu une influence sur l’achat en occasion ?
Même si les zones à faibles émissions ont récemment été assouplies, leur mise en place a été un sujet de préoccupation pour les automobilistes concernés. Ont-elles pour autant incité à acheter des voitures plus récentes ?
ZFE, cet acronyme pourrait être le titre d’une série télévisée. Difficulté de compréhension, déploiement incertain, reportées maintes fois, les zones à faibles émissions, qualifiées de bombe sociale, n’ont jamais fait consensus. Résultat, le gouvernement a récemment fait marche arrière.
Initiées en 2015 à Paris, puis étendues à une partie de la périphérie et à d’autres métropoles, ces zones ont modifié le comportement des Français pour l’achat d’un modèle d’occasion, c’est ce que démontre AAADATA via leurs statistiques.
Ils observent tout d’abord que les acheteurs vivant dans les ZFE ont « adopté une attitude attentiste » puisque la hausse des immatriculations observée en 2021 par rapport à 2020 y est moins forte qu’ailleurs. La baisse de 2022 par rapport à 2021 est aussi plus faible dans les ZFE.
Les Crit'Air 1 en forme
Par ailleurs, ils notent une accélération du renouvellement vers des voitures récentes de type Crit’Air 1 (date de 1er mise en circulation à partir de 2011, hors diesel). Enfin, ces ZFE n’ont pas eu d’effet positif sur l’achat de véhicules électriques.
Dans le Grand Paris, entre 2020 et mai 2023, les achats de voitures neuves et d’occasion Crit’Air 1 sont passés de 41 à 53 %, soit davantage que dans les non-ZFE (de 39 à 50 %). Ce sont surtout les Crit’Air 2 qui en pâtissent puisque sur les cinq premiers mois de l’année, elles représentent 23 % des achats, contre 58 % pour les Crit’Air 0 et 1. Cette situation se retrouve dans la plupart des ZFE (Nice, Aix-Marseille, Reims, Strasbourg, Lyon…).
S’il y a une métropole dans laquelle « l’effet ZFE » à un impact important est Saint-Etienne. Dans les zones soumises à restriction, les achats se concentrent à 7 % sur les électriques et à 73 % sur les Crit’Air 1 ! A contrario, dans les nones hors ZFE de Saint-Etienne, seulement 33 % des achats concernent les Crit’Air 1.
Le constat est similaire à Rouen. Les automobilistes se dirigent essentiellement sur les Crit’Air 1 avec 73 % des achats dans les zones concernées, alors que ce chiffre descend à 45 % pour le département entier.
L’instauration des ZFE a clairement accéléré l’achat de voitures Crit’Air 1, au détriment des Crit’Air 2 et 3. En revanche, l’engouement vers les électriques n’est pas plus fort.
Désormais, les voitures Crit’Air 5 sont admises jusqu’en 2025 et les Crit’Air 3 profitent d’un sursis jusqu’à fin 2027. Cette décision va-t-elle à nouveau modifier les décisions d’achat des Français ? L’avenir nous le dira.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération