Les ZFE pourraient tenir compte du CO2 et condamner bon nombre d'autos dès 2030
Un arrêté au projet de loi est en consultation par le gouvernement sur les ZFE et pourrait déclencher une fin de décennie particulièrement explosive en matière d'automobile. Au delà de la vignette Crit'Air, les ZFE pourraient aussi tenir compte des rejets CO2 des véhicules !
Le projet d'arrêté du Sénat est comme une petite bombe qui pourrait bien faire réagir rapidement les associations d'automobilistes habituées à se manifester à chaque fois sur les sujets brûlants. L'idée est simple : associer à la classification Crit'Air une variable CO2 supplémentaire.
Vous avez déjà probablement vu des voitures particulièrement gourmandes en carburant dans des grandes villes où les restrictions de circulation sur vignette Crit'Air étaient mises en place, et pour cause : une Lamborghini Aventador ou une Bugatti Chiron sont Crit'Air 1, pas une Renault Clio 2 ou une Peugeot 206, même parfaitement entretenues. La faute à l'âge du véhicule, et aux systèmes de dépollution plus anciens. Mais avec cet arrêté, les véhicules thermiques modernes mais un peu trop gourmands peuvent déjà compter leurs jours, en tout cas dans les ZFE, qui seront inévitablement de plus en plus grandes et nombreuses.
Et n'allez pas croire que cet arrêté ne serait réservé qu'aux voitures grandes consommatrices d'or noir. Le projet d'arrêté prévoit deux "seuils" déclencheurs, en version NEDC et WLTP. Ceci afin de s'adapter à l'année de l'immatriculation du véhicule (qui était soit sur un cycle NEDC, soit sur un cycle WLTP).
NEDC
- Seuil 1 : moins de 95 g/km
- Seuil 2 : moins de 50 g/km
WLTP
- Seuil 1 : moins de 120 g/km
- Seuil 2 : moins de 50 g/km
2030, arrêt de mort des autos actuelles ?
Concrètement, cela signifie qu'au moment où les ZFE se durciront, il faudra à la fois être Crit'Air 1... et répondre à l'un de ces seuils. En clair, la quasi totalité des véhicules neufs immatriculés aujourd'hui en France ne passeront pas la porte de ces ZFE lorsque ces seuils seront actifs, même s'il faut rappeler que l'on ne sait pas encore à quelle date précise.
L'un des objectifs inavoués de cet arrêté est d'exclure dès la prochaine décennie les hybrides rechargeables des villes. Des autos qui profitent pour l'instant des largesses de la législation avec un groupe motopropulseur que l'on pourrait qualifier de "transition" vers le tout électrique.
Avec un tel projet de loi se pose la question de la valeur résiduelle des voitures. Nous commençons clairement à y voir de plus en plus clair sur la sortie du thermique. Sans les ZFE, les marques pouvaient encore tabler sur une prolongation des ventes d'hybrides et thermiques après 2030. Il sera certainement bien plus compliqué d'écouler un diesel et même un hybride à cette date si ces autos ne peuvent plus accéder aux ZFE.
Le bouleversement va ainsi se faire autant sur le marché du neuf que celui de l'occasion. Mais aussi sur le leasing, qui calcule ses mensualités sur la base d'une valeur résiduelle stable. Ce ne sera clairement plus le cas dans les années à venir.
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