Marché moto : cherche jeune désespérément
Il faut s’en convaincre, en ce monde rien n’est acquis et tout modèle est mortel. Prenez le cas de la moto, il n’y a pas si longtemps symbole d’émancipation, de liberté, d’affirmation sociale, un joujou extra à faire tomber les filles. Puissance et vitesse donnaient la dimension statutaire, une recette magique. Seulement voilà, elle ne marche plus. La nouvelle génération est bien différente des précédentes et s’est trouvé d’autres centres d’intérêt où s’épanouir et dépenser son argent. La moto au sens large a été perdue de vue et doit revenir en grâce. Une situation à ce point sérieuse que tous les constructeurs se sont alliés pour communiquer.
Une cause commune placée sous le sceau de la CSIAM, Chambre syndicale internationale de l’automobile et du motocycle. L’ambition ? Elle est précisée par Julien Garcia, directeur du marketing de Suzuki France : “il n’existe pas de communication à proprement parler dans notre secteur. La personne qui n’a pas de permis moto n’a aucune chance de se faire une idée de ce que c’est réellement”. Un vide qu’un programme de communication sur trois ans va tenter de combler. La sécurité, la mobilité et le plaisir seront mis en avant.
Pour le bruit et la fureur, vous repasserez. Car les mentalités ont changé. « Les jeunes de la nouvelle génération ont une sensibilité plus forte à ce genre de messages que leurs aînés », déclare Frédéric Stik, directeur du département moto de BMW. « Cela vient d’un impact positif de l’action des autorités et de la Sécurité routière. La vitesse était le facteur dominant avant, aujourd’hui c’est le style, la mode et le côté pratique, notamment pour les plus jeunes ».
Alexandre Kowalski, directeur de la communication de Yamaha Motor se fait l’écho de cette analyse : « les jeunes d’aujourd’hui ne sont plus du tout comme les jeunes d’il y a 30 ans. Les nouvelles technologies ont enlevé à la moto son côté socialisant ». Pour autant, tout n’est pas perdu. Chez Suzuki, on corrige : “est-ce que les jeunes sont moins grisés par la vitesse, je n’en suis pas sûr. Ils recherchent surtout du plaisir, et l’on devrait davantage communiquer sur ce thème”.
Le deux-roues motorisé d’aujourd’hui doit donc être un objet pratique et stylé. En ce sens, on comprend les succès des machines vintage : “la vitesse était le facteur dominant avant, aujourd’hui c’est le style, la mode et le côté pratique, notamment pour les plus jeunes”, confirme Frédéric Stik, représentant une marque BMW qui a une NineT dans sa gamme. La voie pour attirer les jeunes dans un marché mature et vieillissant ? L’avenir nous le dira.
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