Médicaments et conduite: alerte aux benzodiazepines
En France, 3,4% des accidents mortels seraient liés à l'absorption de médicaments. Les pouvoirs publics lancent une campagne d'information sur ce risque, et annoncent par la même occasion une nouvelle classification des produits présentant un danger pour la conduite. Les benzodiazépines sont particulièrement visés.
"La sécurité sur la route commence sur votre table de nuit": telle est l'accroche retenue par la sécurité routière pour sa nouvelle campagne consacrée à l'influence des médicaments sur la conduite, qui accompagne la mise en place d'une nouvelle classification des médicaments "à risques".
Celle-ci se décompose toujours en trois catégories: le niveau 1 - pictogramme jaune - invite à "ne pas conduire sans avoir lu la notice". Le niveau 2 - pictogramme orange - invite à "ne pas conduire sans l'avis d'un professionnel de santé", tandis que le niveau 3 - pictogramme rouge - interdit la conduite: "la prise du médicament rend la conduite dangereuse. Avant de commencer à conduire, demandez l'avis de votre médecin", est-il notamment spécifié. Bases de données à l'appui, les pouvoirs publics considèrent que la prise de médicaments de niveau 2 multiplie par 1,24 le risque d'accident, chiffre qui s'élève à 1,56 pour les médicaments de niveau 3.
La nouveauté est qu'un arrêté du ministère de Santé actualisant la liste des médicaments à risque vient de paraître, et celui-ci met particulièrement l'accent sur les benzodiazépines ou apparentés (anxiolytiques ou hypnotiques), qui passent désormais en catégorie 3. Une information importante dans la mesure où plus de 11 millions de Français en consommeraient au moins une fois dans l'année. Les pouvoirs publics précisent ainsi que "3,4% des accidents mortels de la route peuvent être attribués à une prise de médicaments, et que la moitié d'entre eux est liée aux benzodiazépines". Dans ces conditions, les pharmaciens seront invités à participer à participer à la grande campagne de communication. A cette fin, il sera notamment mis à leur disposition un kit de sensibilisation à destination du grand public.
La principale difficulté avec les médicaments est que contrairement à ce qu'il se passe pour l'alcool ou la drogue, il est impossible de détecter par un contrôle au bord de la route si un conducteur est sous l'influence de tel ou tel produit, et par là même impossible de créer une infraction de conduite correspondante. Or, il se trouve que la prise de certains médicaments est parfois vitale pour les patients. D'autre part, quand bien même on arrête la prise de tel ou tel médicament, celui-ci peut continuer à faire effet plusieurs heures voire plusieurs jours après. Sujet des plus délicats, donc.
La classification complète des médicaments de leur degré de danger est disponible en pièce jointe de cet article ou consultable ici.
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