Minuit à Paris, une somptueuse Peugeot 184...
Une rarissime Peugeot 184 tient la vedette dans ce film parisien de Woody Allen.
Diffusé en décembre 2023 et à nouveau le 15 janvier prochain, Midnight in Paris (Minuit à Paris) est aussi disponible en vidéo à la demande sur Arte. À travers ce film, Woody Allen propose un voyage onirique au sein de la génération perdue des écrivains américains des années 1920 et 1930
Un scénariste venu à Paris avec sa fiancée, Gil Spender, vit chaque nuit une expérience extraordinaire : à minuit, un coupé-limousine emprunte silencieusement les rues pavées de la Montagne Sainte-Geneviève et s’arrête au niveau de Owen Wilson, alias Gil Spender. Celui-ci grimpe dans la Peugeopt 184 qui le mène à la rencontre d’une autre époque, au cœur des années bouillonnantes animées par Ernest Hemingway, Scott Fitzgerald, mais aussi Gertrude Stein et Picasso.
En l’occurrence, le coupé-limousine en question est une voiture qui fait partie de la collection de L’Aventure Peugeot. À ce titre, elle figure dans l’exposition permanente du musée situé à Sochaux.
Sa carrosserie, signée Jean-Henri Labourdette et datée de 1928, habille un épisode méconnu de l’histoire de Peugeot. Au cours des années folles, Peugeot avait l’ambition de rejoindre l’élite des marques françaises proposant des modèles de prestige.
À côté de la firme Hispano-Suiza qui régnait sans partage sur le marché du luxe, des firmes plus généralistes ont tenté elles aussi de se jouer un rôle sur ce créneau. C’est ainsi que Renault proposa la 40 CV tandis que Panhard & Levassor disposait d’une 35 HP et Peugeot du Type 184.
La principale innovation de la Peugeot 184, comme pour la 174 qui l’a précédée, se cache sous son capot, sous la forme d’un moteur sans soupapes, un six-cylindres de 3,8 litres. Sur ce type de mécanique, la distribution classique (composée de soupapes commandées par arbres à cames) est remplacée par des fourreaux mobiles percés de « lumières » ; ces fourreaux glissant alternativement dans les cylindres en dégageant ou obstruant les lumières d’admission ou d’échappement.
Cette technologie présente des qualités en termes de silence, de souplesse et d’agrément de conduite, mais il souffre d’une certaine anémie. De toute façon, la crise économique de 1929 mettra un terme à la plupart des initiatives qui procédaient d’ambitions démesurées. Peugeot renonçera définitivement à se frotter à l’univers du luxe. Malheureusement, jamais le Lion ne reviendra sur cette capitulation…
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