Mitsubishi dans le rouge racheté par Renault-Nissan
Le scandale du trucage des émissions n’en finit pas de faire parler. Si les conséquences de celui-ci chez Volkswagen ont été relativement réduites, il n’en est pas de même chez Mitusbishi avec une perte annoncée de 220 milliards de yens (1,94 milliard d’euros). Conséquence directe: le rachat de la marque par l'alliance Renault-Nissan
Comme nous avons pu le voir à plusieurs reprises, l’affaire des diesels truqués qui a touché de plein fouet Volkswagen n’a eu finalement que très peu d’impacts sur la santé du groupe et ce malgré de nombreuses rumeurs. Si la firme allemande a été particulièrement mise en avant dans cette affaire, d'autres constructeurs l’ont aussi été à l’image de Mitsubishi. Avec un regard très européen, on pourrait penser que l’impact est faible, mais en réalité, c’est tout le contraire.
L’affaire du trucage des mesures de consommation sur plusieurs mini-voitures Mitsubishi au Japon (dont 2 fabriquées pour le compte de Nissan) plonge la marque japonaise dans une véritable crise. Ainsi, les dirigeants ont annoncé une perte nette de 220 milliards de yens sur le premier semestre de son exercice fiscal 2017, soit 1,94 milliard d’euros, selon un chiffre encore provisoire. Dans le détail de ces pertes exceptionnelles, il y a l'indemnisation des clients (56 milliards de yens, soit 494 millions d’euros), les coûts liés aux mesures de traitement des clients (16 milliards de yens, soit 141 millions d’euros), l’indemnisation de Nissan et des concessionnaires Nissan et Mitsubishi (42 milliards de yens, soit 370 millions d’euros) et l’augmentation des coûts de production (40 milliards de yens, soit 353 millions d’euros). A cela s’ajoute également une baisse des ventes importantes sur la plupart des marchés sur la même période : - 16 % au global mais surtout -37 % au Japon, -13,5 % en Europe et -28 % en Amérique Latine et Moyen Orient. Mitsubishi espère redresser la barre mais s’attend tout de même à une diminution des ventes de 11 %.
Au final, sur 2017, Mitsubishi prévoit une perte de 2,11 milliards d’euros. Une première depuis 8 ans. Une vraie catastrophe. C’est donc dans ce contexte très tendu que le constructeur nippon a été obligé de conclure un accord stratégique d’Alliance avec Nissan Motor Co qui prendra 34 % de son capital. En clair, Nissan devient l'actionnaire majoritaire et par effet de bord, Renault également. Les négociations n'ont duré que 15 jours, un délai jamais vu dans l'auto.
Le nouveau patron de Mitsubsihi sera donc Carlos Ghosn, qui renforcera sa puissance dans l'univers automobile avec les directions de Nissan, Renault, le russe Avtovaz et bientôt Mitsubishi. A eux quatre, les nouveaux associés assemblent 10 millions de véhicules, soit des chiffres très proches de ceux de Volkswagen et Toyota. Même s'il s'en défend, Carlos Ghosn se rapproche de son objectif : faire de l'Alliance le premier constructeur mondial.
En sauvant Mitsubishi, il faiut donc une double bonne affaire. Reste à savoir maintenant quelles seront les conséquences pour chaque marque?
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération