Monospaces : un marché divisé par deux en moins de 10 ans
En Europe, les ventes de monospaces se sont effondrées en quelques années. C'est évidemment la faute aux SUV, mais aussi à la progression des ventes d'utilitaires aménagés.
Les chiffres publiés par Jato, spécialiste des statistiques automobiles, montrent à quel point les monospaces n'ont plus la cote en Europe. En 2011, 1,93 million de monospaces ont été écoulés sur le Vieux Continent. L'année dernière, ce n'était plus que 892 000 ! La part de marché de ce type de véhicule est passée de près de 14 % à moins de 6 % !
Les principaux fautifs, on les connaît : ce sont les SUV, dont la part de marché se rapproche maintenant des 40 % ! Le côté plus tendance des baroudeurs a attiré la clientèle des véhicules familiaux, ravie de trouver des modèles qui n'avaient pas (encore) l'image de véhicules de retraités.
La chute des ventes des monospaces est aussi forcément due à une baisse de l'offre. De nombreux monospaces ont laissé leur place à des SUV. C'est particulièrement valable pour les petits modèles, dont les représentants se comptent maintenant sur le doigt d'une main. Adieu les Citroën C3 Picasso, Ford B-Max, Opel Meriva, Renault Modus, Toyota Verso-S… 203 000 petits monospaces ont été écoulés en 2018, contre 725 000 en 2011 !
Chez les compacts, la chute a également été vertigineuse : on est passé de 960 000 à 566 000 ventes. Plusieurs modèles sont là aussi partis à la retraite, comme le Seat Altea ou le Toyota Verso. Dans cette catégorie, ils sont toutefois davantage à faire de la résistance. Mais tous sont loin de leurs meilleurs scores. Renault a vendu 90 000 Scénic et Grand Scénic en 2018, contre 160 000 en 2011… et 305 000 en 2005.
Les monospaces sont par ailleurs victimes de la bonne forme des variantes particulières des utilitaires (ludospaces, vans). Leurs ventes ont frôlé la barre des 500 000 exemplaires l'année dernière, contre 351 000 en 2014. Ces modèles séduisent les familles qui cherchent avant tout de l'espace pour les enfants et les bagages, à des prix généralement plus attractifs.
Difficile d'être optimiste pour l'avenir du marché des monospaces. Sur les segments des urbains et des grands modèles, l'offre devrait se réduire à peau de chagrin. Du côté des compacts, de nouveaux arrêts sont déjà prévus, comme celui des Ford C-Max en juin, et des références du marché (Citroën C4 SpaceTourer, Renault Scénic, Volkswagen Touran) sont en sursis.
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