Mort sur la piste - Un téléfilm autour des 24h qui dure, heureusement, moins longtemps
Diffusé samedi prochain sur France 2, ce polar manceau a été tourné au printemps dernier sur le circuit et dans la ville. Une bonne idée, et de belles autos, avec de bons comédiens, malheureusement desservis par une réalisation fade.
Un téléfilm qui se déroule sur, et près, de la piste des 24h, durant la semaine du centenaire, ne pouvait que nous attirer comme des moucherons vers un pare-brise—brise. Mais comme nous le rappelait la semaine passée l’excellent Serge Bellu : « la plupart des films tournés dans l’univers du sport automobile ont été caractérisés par l’indigence de leur scénario ». Et ce Mort sur la piste diffusé le samedi 4 novembre sur France 2 ne fait pas exception.
Mais ce n’est pas tant le scénario qui pose problème. Il est certes convenu, mais instille les rebondissements et fausses pistes nécessaires pour cocher les cases de l’intrigue classique du policier télévisé français moyen. Le problème, c’est tout le reste.
Des comédiens perdus sur la piste
Les personnages, sans épaisseur sont, en plus, desservis par des dialogues mièvres au possible et une direction d’acteurs absolument inexistante. Tout le monde semble s’ennuyer dans les paddocks, la piste et dans la ville du Mans. En commençant par Eléonore Bernheim, par ailleurs excellente comédienne. Elle semble ici aussi perdue qu’une Citroën AX diesel dans la ligne droite des Hunaudières.
Et puis il y a la cerise sur le gâteau : Jason Priestley. Oui, oui, l’ado héros de Beverly Hills 90210 est de retour, 30 ans après, dans ce téléfilm franco-belge. L’homme, pilote à ses heures, aurait été séduit rien qu’à l’idée de fouler la piste mancelle. Il joue le rôle d’un ex-pilote, forcément, reconverti en flic de Los Angeles, évidemment, venu faire un stage, improbable, au commissariat local.
Si Priestley arbore magnifiquement la barbe et les yeux bleus, il semble lui aussi un peu perdu dans le paddock. En fait, un seul comédien tire très honorablement son épingle du jeu et on ne l’attendait pas. Il s’agit d’Olivier Marchal. L’ex-flic reconverti dans le cinéma viril interprète le rôle d’un potentat local et directeur d’écurie de course. Mais il faut préciser que le personnage est aussi bourru que celui qui l’interprète. Pas un rôle de composition, donc.
Mais l’intrigue alors ? Elle commence lorsque le cadavre d’un pilote, jeune prodige, est retrouvé dans les virages Porsche du circuit. D’ailleurs, il sera souvent question de la marque allemande, puisque le pilote, avant d’être cadavre, conduisait une 911 en ville et en course, qu’une autre Porsche, une 935, aura son importance dans l’intrigue, et que Jason circule à bord d’une 356 qu’il se fait prêter sur un simple claquement de doigt.
Reste que tous ces défauts sont plutôt bien emballés dans des images de celui qui, dans l’équipe a le mieux travaillé : le chef opérateur. Les (rares) moments de course sont parfaitement filmés, tout comme la vieille ville du Mans. Ce directeur de la photo s’appelle Bruno Rosenvallon, et il mérite une place plus grande que celle des autres au générique de ce téléfilm heureusement moins long que les 24h.
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