Honda ne construit peut-être pas les meilleures motos du monde , mais le constructeur s'est doté d'un service prospective et marketing indépassable. Notamment pour avoir anticipé avant tout le monde la chute des immatriculations et la montée en puissance des constructeurs chinois. En conséquence, la firme, concurremment à son positionnement habituel (machines de qualité, finition, fiabilité, innovations) a décidé d'investir dans ce qu'on peut appeler une seconde chaîne de production avec des modèles bas de gamme (appelons un chat un chat) accessibles aux motards plus ou moins indigents (continuons à appeler un chat un chat). La CB 750 Hornet en est, avec la 1000 (montée avec le même cahier des charges), l'éclatante preuve. Pour 8000 euros, on a donc: une machine au look insipide, aux manques criants (pas de garde-boue, pas de centrale, même en option), mal fichue (accès aux valves, garde-boue avant trop court), qui vibre énormément, d'une finition indigne (soudures, câbles, traitement des surfaces, bras oscillant et amortisseur arrière désolants, différences de teintes sur les plastiques), un bicylindre rudimentaire, rugueux, à la boîte mal étagée (premiers rapports), où le couple n'apparaît que sur le papier, qui n'aime pas les hauts régimes (le bruit du moteur en convainc très vite). Bien sûr, la moto est dotée de toute la quincaillerie électronique habituelle (parfaitement inutile ici) qui tente de faire oublier le reste. Pour l'instant, ça marche. Et ça a marché pour moi, qui regrette vivement cet achat, à chaque fois que la moto sort du garage.