Moto 2 - Interview Hervé Poncharal: "Satisfait des essais de la Mistral 610 et comblé par Florian Marino"
Le bébé cette fois entièrement enfanté par Tech3, et donc plus seulement mis en garderie par des parents exerçant la noble profession de constructeur de motos à grande échelle, a ainsi poussé ses premiers cris et a pris contact avec la réalité de la piste. C'est Florian Marino, espoir tricolore de 16 ans, qui a eu le privilège de procéder au déverminage de cette moto gauloise, et par deux fois s'il vous plait. Une première à Ledenon, immortalisée par Diane De Salve de Sport-Bikes, et une seconde à Alès. Un moment fort dans la vie de l'équipe d'Hervé Poncharal qui s'est jetée corps et âmes dans cette aventure. Un instant que le boss a bien voulu nous faire partager dans un entretien exclusif:
Hervé, ça y est, ta Moto 2 a tourné. Et il a fallu doubler le plaisir !
C'était le but de ce « shakedown ». Déceler les tracasseries inévitables d'un premier roulage pour arriver à Valence le 9 décembre prochain avec une machine prête à encaisser des tours. A Ledenon, on a eu un problème de masse qu'il a fallu régler. Les conditions sont froides à cette période et pour des raisons de réglementation liée au bruit, on ne peut pas tourner de 13h00 à 14h00. Du coup, on n'avait pas accumuler assez de tours.
Tu t'es donc rabattu sur Alès.
Oui. Laurent Corrick qui s'occupe du site d'Alès est un ami. Il était venu nous voir et spontanément, il nous a proposé d'aller tourner là bas. On a bien sûr accepter et là on a fait du bon boulot. On est content des premières indications de la moto et Florian Marino a été impeccable. Guy Coulon est très satisfait de ces deux jours et il a apprécié le retour technique de Florian.
Parle nous de Florian Marino.
Il a à peine seize ans, il a fait la bonne saison que l'on sait avec une victoire en Rookies Cup 125 et en Stock 600. Il connait donc bien les deux genres de moto et il nous a dit qu'il se sentait sur un vrai proto avec notre moto. Ce qui veut dire aussi que le Moto 2 n'est pas du Supersport. Une Moto 2 fait partie de la famille des Grands Prix. Florian est quelqu'un de humble, gentil, rapide, avec une très bonne analyse technique. Il va compter dans l'avenir de la vitesse française. Je peux te dire qu'on va le suivre de très près !
Quel moteur as tu utilisé pour ces essais ?
Un 600 CBR de série équipé d'un kit HRC pris chez Honda France. Ce n'est pas aussi performant qu'un moteur Supersport mais on ne sera pas obligé de gaspiller les sous pour le faire réviser au bout de 400 kms. Notre objectif est de nous concentrer sur le châssis. Le carénage et l'aéro sont carrément finalisés, à 99%. Très peu de nouveautés viendront de ce côté là d'ici Valence. Maintenant, il faudra faire attention aux chronos de chacun. Nous, on a un moteur qui va rendre 15 chevaux à ceux qui voudront faire des temps pour se montrer avec un moteur Supersport. Je précise aussi que l'on utilise l'essence prise à la pompe lambda. Ce n'est que début mars, lorsque l'on aura le moteur standard fait par Honda pour la catégorie que l'on aura une réelle idée de la valeur de chacun.
Tu parles d'investissement sur le châssis, ton budget est-il bouclé ?
Non toujours pas. Maintenant, je vais te dire un truc. A Ledenon, il y a des Italiens qui ont fait des milliers de kilomètres pour nous voir. Les entreprises transalpines qui nous soutiennent se sont déplacées, j'ai senti un intérêt, une passion, une ferveur, un enthousiasme, une envie, une disponibilité, une flexibilité. Qui en France est venu nous voir ? Il y a une certaine sinistrose chez nous et c'est dommage. Notre aventure est à la fois excitante et flippante, mais un entrepreneur doit aussi savoir prendre des risques pour garder sa compétitivité.
La prochaine échéance, c'est donc Valence ?
Oui, là bas, il faudra aligner les kilomètres et c'est De Rosa qui s'en chargera. Ces deux tests préliminaires nous ont fait gagné du temps. A Valence, il fera froid et on ne pourra sérieusement travailler qu'entre 10h30 et 16h00. Chaque moment passé sur la piste devra être optimisé.
Au fait Hervé pourquoi Mistral 610 ?
D'abord le nombre. 600 parce que c'est un 600cc et 10 pour l'année. Le nom ? Je suis Gaulois comme tu dis mais un Gaulois varois. J'aime ce sud-est, fondamentalement et Mistral, ça évoque la vitesse, le vent, ce train qui à mon époque traversait la vallée du Rhône. Une telle dénomination signifie quelque chose, réveille des sentiments, suscite des images. Ce n'est pas comme les sigles barbares ou les termes froids anglo-saxons qui veulent rappeler la Formule 1.
Le 11 décembre, tu es à Genève en tant que Président de l'IRTA. Le Moto GP entrera-t-il dans l'ère des 1 000cc avant 2012 ?
Non ! On commence juste à se mettre d'accord, alors il faut y aller doucement. On est déjà d'accord pour se focaliser sur du quatre cylindres. Je sais que des bruits commencent à courir à propos d'un plateau mixte en 2011. Ceci ne peut être envisageable que si la crise continue à ce point ses ravages que l'on se retrouve avec une grille à treize motos, que le règlement soit figé d'ici là, que des candidats avec des motos déjà finalisées se présentent et que tout le monde soit d'accord. Ce qui fait beaucoup de si !
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