3. Moto GP 2010 - Moto 2: Gladiatores !

C'est l'événement historique de cette saison 2010. L'avènement d'une nouvelle catégorie annonciatrice d'une fin d'existence du deux temps dans le paddock des Grands Prix. Un châssis prototype et un moteur unique Honda le tout saupoudré d'un manufacturier exclusif. C'est techniquement moins abouti que le Supersport ? C'est un concept politiquement incorrect pour l'élite de la vitesse ? Qu'importe, c'est économiquement diablement pertinent et c'est avec un peu plus de quarante pilotes que la Dorna a jeté son Moto 2 sur la scène mondiale.

Résultat ? Du spectacle, une hiérarchie sans cesse mouvante mais aussi des défauts, dont cet effectif énorme qui porte en lui les germes d'un drame. Plus le peloton est compact, plus la différence à faire est difficile à concrétiser et plus vous aurez de la tension mais aussi moins d'échappatoire en cas de pépin. Premier vainqueur d'une course de Moto 2, Shoya Tomizawa l'a appris à ses dépens et ne verra jamais la fin de cette inédite campagne. Un drame qui a poussé à la réflexion la Dorna au sujet du plateau 2011. Avec le résultat que l'on sait: l'année prochaine, ils seront autant à se déchirer pour la gloire.

Pour tirer son épingle du jeu de cette fournaise, il fallait être solide et Toni Elias l'a été. L'Espagnol, qui n'est jamais aussi étincelant que lorsque sa carrière en dépend, a fait étal de tout son talent et a usé de sa grande expérience pour porter sa Moriwaki Gresini à la tête du peloton. Pas mal car pas évident. Beaucoup s'y sont cassés les dents et ont vu en un an une réputation bâtie pendants des saisons s'effondrer. Alex De Angelis a rebondi in extremis mais Pasini a connu un exercice noir, pour ne citer qu'eux.

D'un autre côté, on a vu des miracles. Au débotté, souvenons-nous de la pole au Mans de Kenny Noyes, de la victoire de Roberto Rolfo tandis que l'arrivée tardive mais impressionnante du Champion du Monde Supersport Kenan Sofuoglu semble être le présage d'une redistribution des cartes en ce qui concerne le statut d'espoir de la vitesse et le meilleur chemin à suivre pour accéder au Moto GP. 2011 s'annonce plus indécis que jamais. Qui s'en plaindra ?