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On aurait tant aimé l’aimer, ce premier ePrix de Paris

Dans Sport Auto / Formule E

Michel Holtz

Organiser un grand prix en plein Paris avec des voitures électriques reste la meilleure manière de convaincre les indécis du mode de propulsion zéro émission. Sauf que la fête des Invalides a été quelque peu gâchée par des attaques politiques opportunistes, et un défaut d’organisation lié à une totale privatisation de l’épreuve. Dommage.

On aurait tant aimé l’aimer, ce premier ePrix de Paris

C’était le rendez-vous de l’année. Ce moment qui devait réconcilier les frères ennemis : les amateurs de sport automobile, et d’automobiles tout court, avec les pourfendeurs de la chose roulante. Celle qui va trop vite, vrille les tympans et pollue comme personne. Pour fumer le calumet de la paix catalysé, ce premier ePrix de Paris était l’événement rêvé : une course auto qui n’utilise pas un décilitre d’essence bêtement fossile, aux décibels minimum et qui, cerise sur la soupape, se déroule dans un décor historique en plein cœur de Paris. Du grand, du vrai, du beau spectacle, s’il n’était les querelles politiques surréalistes, les défauts d’une organisation encore balbutiante, la bonne vieille lutte des classes entre les VIP invités et privilégiés et les gueux sommés de payer et privés de visibilité.

Quant la gauche critique la gauche et que la droite fustige la droite

C’est que la rivalité politique ne distingue plus sa droite de sa gauche. Les oppositions au Grand Prix de Paris se sont élevées très équitablement de chaque côté. Dans la majorité même du Conseil de Paris, les élus du groupe écolo se sont fendus dès le 12 avril d’un communiqué pour fustiger l’opération, « un désastre écologique », sous le prétexte que la pose/dépose de bitume aux Invalides représente, notamment « des risques cancérogènes induits par de telles quantités de dérivés pétroliers toxiques ».

Le fait que l’ePrix représente une opportunité énorme pour convertir les Français à la propulsion électrique ne semble pas avoir effleuré le groupe Vert au Conseil de Paris. Une propulsion, malgré tout, plus soft pour la planète que le bon vieux moteur à explosion, même si de temps à autre, quelques études opportunes et lobbyistes tentent d’affirmer l’inverse. Cette bonne pub pour l’électrique ne semble pas non plus avoir effleuré Nathalie Kosciusko Morizet, qui a fustigé samedi les conditions d’accès restrictives aux Invalides.

On peut considérer que l’ancienne ministre de l’Ecologie, notamment en charge du Grenelle de l’environnement, se préoccupe du bien-être des Parisiens. On peut aussi considérer que NKM ne rate aucune occasion de critiquer sa vieille rivale au sein des Républicains : Rachida Dati, maire du 7e arrondissement où se déroulait la course, et alliée d’un jour d’Anne Hidalgo, maire PS de Paris, dans la promotion de l’épreuve.

Le centre, forcément, ne saurait être absent de ces prises de position. C'est Marielle de Sarnez, lieutenant de François Bayrou et Yann Wehrling, ex-Vert recentré, qui s'y sont collés dans une tribune pour dénoncer "l'e-gabegie" de la course. On est donc assez loin, au travers de toutes ces attaques ciblées, de la réconciliation entre les pro-voitures et les anti. Et surtout, à des années-lumière de l’intérêt général.

Les invités dans les tribunes,
les spectateurs payants derrière les panneaux publicitaires

Pourtant, la critique émise par NKM contenait un fond de vérité. C’est qu’effectivement, les 10 000 spectateurs ayant acquitté les 20 euros pour accéder à l’arène n’étaient pas les mieux lotis. Les tribunes avec vue étant réservées aux invités de l’organisation et des sponsors, ils se sont retrouvés derrière des grilles et des panneaux publicitaires, n’apercevant parfois que l’ombre de l’aileron d’une monoplace. Des reproches particulièrement adressés à la Formula E Holdings, la société organisatrice de l’événement et dirigée par l’Espagnol Alexandre Agag. Sauf que la raison de cette ségrégation est plutôt simple, et le deal avec la mairie de Paris plutôt clair : la manifestation ne devait pas coûter un euro au contribuable parisien. Le million d’euros du budget a donc été intégralement versé par les nombreux sponsors, tellement nombreux que leurs gros calicots ont gâché la vue des spectateurs payants. Dommage.

Mais dans le cas où les partenariats privés auraient été minimisés, et que la municipalité aurait été forcée de subventionner l’épreuve, on n’ose imaginer le tollé. Celui de Parisiens qui n’ont pas envie de verser une obole pour une course de bagnoles. Comme celui des politiques adversaires de la mairie, qu’ils soient dans le camp d’Anne Hidalgo, ou dans celui d’en face.

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