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Peugeot 205 Junior vs Renault Super 5 Five : le duel des premières voitures des quadras, dès 1 000 €

Dans Rétro / News rétro

Stéphane Schlesinger

Pour cibler les jeunes, Peugeot et Renault ont redécoré leurs modèles d’entrée de gamme, créant les 205 Junior et Super 5 Five. Deux modèles indigents mais qui ont permis à toute une génération de vingtenaires de se motoriser à moindre coût dans les années 80-90. Séquence nostalgie.

Peugeot 205 Junior vs Renault Super 5 Five : le duel des premières voitures des quadras, dès 1 000 €

Les forces en présence

  • Peugeot 205 Junior (1986-1992) : berline 3 ou 5 portes, 4 cylindres, 0,9 l, 45 ch, 740 kg, à partir de 1 000 €
  • Renault Super 5 Five (1987-1992) : berline 3 ou 5 portes, 4 cylindres, 1,1 l, 47 ch, 740 kg, à partir de 1 200 €
Enjoliveurs, bandes colorées : il n’en faut pas plus pour transformer la lugubre 205 XE en une pimpante Junior, ici en 1988 avec la peinture métallisée optionnelle.
Enjoliveurs, bandes colorées : il n’en faut pas plus pour transformer la lugubre 205 XE en une pimpante Junior, ici en 1988 avec la peinture métallisée optionnelle.
Pas d’enjoliveurs mais une bande latérale pour compenser le dénuement extérieur de la Super 5 Five, ici en 1989. C’est peu.
Pas d’enjoliveurs mais une bande latérale pour compenser le dénuement extérieur de la Super 5 Five, ici en 1989. C’est peu.

Si les Peugeot 205 et Renault Super 5 ont connu un si grand succès, c’est d’une part grâce à une excellente conception, d’autre part, à une animation de gamme permanente.

En 1986, le Peugeot décide de cibler une clientèle désargentée : les jeunes. Comment ? En décorant la 205 de base, la XE, dont personne ne veut, et en la rebaptisant Junior. Rien de révolutionnaire (Autobianchi a déjà nommé de la sorte son A112 la moins chère) certes, mais ça marche !

Renault n’y est pas insensible, et décide de procéder de même avec sa Super 5, mais sans cibler spécifiquement la jeunesse. La Régie présente la Five en 1987, qui, elle aussi, rencontre le succès.

Présentation : deux modèles de base augmentés

Peugeot a parfaitement réussi à faire passer la 205 Junior pour autre chose que le bas de gamme spartiate qu’elle est pourtant.
Peugeot a parfaitement réussi à faire passer la 205 Junior pour autre chose que le bas de gamme spartiate qu’elle est pourtant.

Après avoir avec brio donné à la gamme 205 une extraordinaire locomotive, la GTI, en 1984, Peugeot s’intéresse au reste des variantes de celle qui lui a sauvé la vie. Les finitions intermédiaires GR et SR ont trouvé leur public, les XL et surtout XE, avec leur petit moteur XW de 954 cm3, bien moins. Normal, cette dernière sert à afficher un prix d’appel. Et si on en faisait un succès ?

On la maquille à peu de frais, avec des enjoliveurs, des bandes latérales, des sièges en jean et hop, la Junior est née. C’est d’abord une série limitée, 300 F plus chère que la XE, mais la réaction du public est telle que la Junior est intégrée à la gamme en 1987, quand la 205, restylée, reçoit un nouveau tableau de bord et les excellents blocs TU : en 954 cm3, la vitesse maxi passe, selon Peugeot, de 136 à 143 km/h.

Pourtant, l’équipement demeure bien pauvre. Moteur de 45 ch seulement, pas d’assistance de freinage, pneus de 135 de large, habitacle dépouillé, sans montre ni totaliseur partiel et encore moins de bacs de portière. Rien ! En 1988, en 5 portes, elle coûte 50 700 F, soit 12 900 € actuels selon l’Insee… La Junior va perdurer ainsi, avec l’approbation du public, jusqu’en 1992, subissant un léger remaniement, comme les autres 205, en 1990 (clignotants cristal, feux arrière inspirés de ceux de la 405). Ensuite, elle s’étoffe, se décline en diesel : c’est une autre voiture.

La Renaut 5 Five est moins attractive par sa présentation que la 205 Junior, d’où son moindre succès. Ici, un exemplaire de 1991.
La Renaut 5 Five est moins attractive par sa présentation que la 205 Junior, d’où son moindre succès. Ici, un exemplaire de 1991.

Chez Renault, on a appliqué à l’entrée de gamme de la Super 5 un traitement similaire à celui de la 205 Junior, mais pas identique. Comme chez son concurrent, sa citadine est tirée par la charismatique GT Turbo, les versions intermédiaires TL/GTL réalisent le gros des ventes, alors que la C de 956 cm3 est là pour afficher un prix bas, en se contentant de ventes très faibles.

Lors du restylage de 1987, le moteur de la C disparaît, le plus petit étant désormais le 1 108 cm3 de 47 ch. Il équipe la SL ainsi que la nouvelle Five, qui se signale par une présentation plus pimpante. Bandes latérales, sièges bicolores mais pas d’enjoliveurs. Surtout, dans l’habitacle, on a remplacé l’original tableau de bord de la Super 5 par celui, bien plus basique, de l’utilitaire Express !

Néanmoins, la Five conserve, au contraire de la Junior, une assistance de freinage, et se dote de pneus un poil plus larges, des 145. Néanmoins, elle coûte légèrement moins cher : 49 400 F en 5 portes, soit 12 600 € actuels selon l’Insee. Et roule un chouia plus vite : 147 km/h. En 1990, elle modifie le motif de ses sièges, et gage un totaliseur partiel, puis gagne un 1,4 l catalysé à injection fin 1992.

Fiabilité/entretien : le moins vaut le plus

Moteur très robuste pour la 205 Junior, malgré sa petite taille. Les périphériques, en revanche, sont assez peu endurants.
Moteur très robuste pour la 205 Junior, malgré sa petite taille. Les périphériques, en revanche, sont assez peu endurants.

Nous avons affaire ici à deux autos minimales mais fort bien conçues et très fiables. Elles se satisfont d’un entretien simple, surtout la Renault dont le moteur Cléon se contente d’une chaîne de distribution, le TU de la 205 ayant une courroie à changer régulièrement. Les deux blocs révèlent toutefois une petite sensibilité au niveau du joint de culasse.

Légères et limitées en puissance, ces autos usent peu leur suspension (même si les roulements de bras tirés finissent par céder sur la 205) et leur transmission, dont on surveillera sur l’une et l’autre l’état des soufflets des demi-arbres. En fait, vu leur âge, elles ont surtout un ennemi commun : la corrosion. Surveillez les planchers, les bas de caisse, les fonds de coffre et les jonctions caisse/longeron.

Comme celui de la 205, le moteur de Super 5 est robuste, au contraire de ses périphériques.
Comme celui de la 205, le moteur de Super 5 est robuste, au contraire de ses périphériques.

Les démarreurs et alternateurs ne sont, cela dit, pas très endurants, et la Renault accuse des soucis de mise à la masse des feux arrière. Dans l’habitacle, vu l’absence d’équipements, les pépins électriques sont inexistants, alors que les revêtements de siège ne tiennent pas si mal de coup, surtout dans la Renault. La rançon de la simplicité.

Avantage : aucun. La 205 et la Super 5 se marquent à la culotte, offrant toutes deux une mécanique simple à entretenir et robuste, passant aisément les 200 000 km.

Vie à bord : qui a dit monacal ?

De l’équipement ? Où ça ? Peugeot est allé très loin dans le dénuement de la 205 Junior, ici en 1988.
De l’équipement ? Où ça ? Peugeot est allé très loin dans le dénuement de la 205 Junior, ici en 1988.

Dans l’une comme dans l’autre, il faut tirer un trait sur toute notion d’équipement. Ah si, les sièges sont réglables et la banquette arrière rabattable. Mais pour le reste… Montre, température d’eau, couvercle de boîte à gants, totaliseur partiel (jusqu’en 1991 pour la R5), poignées de maintien, et allume-cigare brillent par leur absence. Mais, en sus, la 205 se passe d’aérateurs centraux, de bacs de portière, remplace ses accoudoirs par lesdites poignées de maintien qui n’en sont donc plus.

Dénuement quasi intégral aussi chez Renault, où la planche de bord vient de l’Express. Au moins a-t-on droit à un bac portière gauche, des accoudoirs et une lunette chauffante.
Dénuement quasi intégral aussi chez Renault, où la planche de bord vient de l’Express. Au moins a-t-on droit à un bac portière gauche, des accoudoirs et une lunette chauffante.

Pour sa part, la Five fait l’impasse sur les aérateurs latéraux et l’éclairage des commandes de chauffage (très gênant la nuit). C’est rare de lister des équipements absents ! Mais elle a droit à un bac de portière gauche et une lunette chauffante. En 5 portes, la Renault offre un peu plus de place aux passagers arrière, tandis que sur les deux, le confort des sièges (pas ridicule) se vaut. La jeunesse de l’époque était encore bien peu regardante, tant qu’elle pouvait rouler dans autre chose qu’une 2CV ou une 4L !

Avantage : Renault. Moins pingre que la 205, la R5 offre des bacs de portière et un feu de brouillard. Suffisant pour prendre un léger dessus.

Sur la route : une R5 plus volontaire

Sur route, la 205 Junior manque vraiment de puissance, tant du côté du moteur… que du freinage.
Sur route, la 205 Junior manque vraiment de puissance, tant du côté du moteur… que du freinage.

À bord de la 205, on est assis un peu haut, mais la position de conduite reste bonne. Le moteur se fait un peu prier pour démarrer, mais ensuite, il se signale par son côté alerte et sa souplesse correcte. En revanche, s’il fait illusion jusqu’à 80 km/h, après, on rame. Les 130 km/h sont atteints après bien des efforts !

Tant mieux, car le freinage, enclin aux blocages de roue intempestifs, se montre nettement insuffisant, alors que trop souple, la suspension engendre beaucoup de roulis. La tenue de route apparaît saine, même si les pneus étroits limitent l’adhérence sur le sec. De toute façon, la puissance reste faible.

Surprise, l’insonorisation se révèle correcte et la suspension efface étonnamment bien les inégalités. Ajoutée à une direction légère et une boîte facile, elle rend la conduite de la Junior douce et confortable. C’est là sa qualité majeure.

Plus généreusement motorisée que la 205, la Super 5 est plus à l’aise sur route. Ici, une auto de 1992 vendue sur Benzin.fr.
Plus généreusement motorisée que la 205, la Super 5 est plus à l’aise sur route. Ici, une auto de 1992 vendue sur Benzin.fr.

Dans la Super 5, on bénéficie d’un siège un peu plus ample que dans la 205, mais on s’aperçoit que le volant est légèrement décalé vers la droite. On s’y fait. Le moteur ne se réveille pas plus aisément que celui de la 205, mais rapidement, on constate qu’il a plus de coffre.

Pas tellement plus souple, il garantit en revanche des performances supérieures, les essais d’époque gratifiant la Renault d’une vitesse maxi de 145 km/h, contre 132 km/h à la Peugeot. Sur voie rapide, c’est un gros écart ! Un peu plus fermement suspendue et nantie de pneus plus larges, la Five prend moins de roulis et s’accroche mieux au bitume, tout en freinant plus efficacement (même si ce n’est pas le Pérou). En clair, elle profite d’un excellent comportement routier.

Sa direction demeure légère et précise, sa boîte très plaisante à manier, mais le vieux Cléon se montre rugueux et bruyant. Heureusement, la suspension demeure prévenante.

Avantage : Renault. Performances, tenue de route et freinage sont à mettre au crédit de la Super 5, qui prend le dessus sur une 205 pourtant plus douce.

Budget : des youngtimers à prix dérisoire

Ici, un exemplaire de 1992 vendu 1 850 € par Benzin.fr en 2019. Elle n’avait que 18 000 km. Pas d’essuie-glace arrière mais au moins, le feu de brouillard est de série.
Ici, un exemplaire de 1992 vendu 1 850 € par Benzin.fr en 2019. Elle n’avait que 18 000 km. Pas d’essuie-glace arrière mais au moins, le feu de brouillard est de série.

On déniche des Super 5 Five en très bon état pour 1 000 €. Typiquement, on aura un exemplaire affichant entre 100 000 et 150 000 km. On en a même vu une de moins de 60 000 km pour 1 500 €. Une très belle auto de moins de 100 000 km ne doit pas dépasser 2 000 €. La consommation moyenne avoisine les 7 l/100 km.

Ni essuie-glace arrière ni feu de brouillard (ils sont factices) pour la 205 Junior, ici en 1988.
Ni essuie-glace arrière ni feu de brouillard (ils sont factices) pour la 205 Junior, ici en 1988.

Quant à la Peugeot, elle fixe son prix d’accès en belle condition à 1 200 €. À ce prix, le kilométrage avoisinera les 150 000 km, alors qu’à 1 300 €, on en dégotte s’en tenant à 110 000 km. Et à 2 000 €, le totaliseur reste parfois sous les 80 000 km. Certains en demandent parfois plus de 3 000 € : c’est excessif. Enfin, la 205 consomme un peu moins que la Super 5 : 6,5 l/100 km en moyenne.

Avantage ; aucun. Un poil moins chère, la Renault consomme légèrement plus que la Peugeot. Égalité donc.

Une habitabilité arrière très convenable pour la 205, mais des ceintures sans enrouleur. Ici, un exemplaire vu sur planete-205.com.
Une habitabilité arrière très convenable pour la 205, mais des ceintures sans enrouleur. Ici, un exemplaire vu sur planete-205.com.

Verdict : la Renault, plus polyvalente

Grâce à son moteur plus gros et puissant, sa suspension mieux contrôlée et ses freins assistés, la Renault bat la Peugeot par ses performances et ses qualités routières. Elle s’appuie aussi sur un équipement moins pingre pour assurer sa victoire. Revers de la médaille, elle est demeure moins douce à conduire et plus austère.

En tout cas, ce deux petites étonnent par leur endurance et leurs frais d’usage réduits. Et toutes deux peuvent rouler dans la plupart des grandes agglomérations une fois passées en carte grise collection. De bons moyens de revivre sa jeunesse !

Le siège bascule pour laisser un bon accès aux places arrière, assez spacieuses, de la Super 5.
Le siège bascule pour laisser un bon accès aux places arrière, assez spacieuses, de la Super 5.

Au final

Thème Avantage
Fiabilité/entretien Égalité
Vie à bord Renault
Sur la route Renault
Budget Égalité
Verdict Renault

> Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : Peugeot 205, Renault Super 5

 

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