Peugeot 206 XS 1,6 l 16v vs Toyota Yaris TS : toniques et économiques
Vous êtes jeune, vous avez un petit budget et vous cherchez une auto sportive qui n’affolera pas votre assureur ? Les Peugeot 206 XS 1,6 l 16v 110 ch et Toyota Yaris TS 106 ch ont des arguments à faire valoir, dès 2 000 €.
Les forces en présence
- Peugeot 206 XS 1,6 l 16v (2001-2006) : citadine 4 places, 4 cylindres 1,6 l atmo, 110 ch, 1 025 kg, à partir de 2 000 €.
- Toyota Yaris TS (2001-2006) : citadine 4 places, 4 cylindres 1,5 l atmo, 106 ch, 950 kg, à partir de 2 000 €.
Au tournant des années 2000, deux citadines marquent les esprits : la 206, pour son look et son comportement routier vif, et la Toyota Yaris pour sa fiabilité et sa fabrication française. Une fois dotées de moteurs pétillants, ces deux petites autos polyvalentes se muent en agréables sportives, pas violentes certes mais prodigues en sensations. Elles pointent tout de même chacune à plus de 190 km/h et effectuent le 0 à 100 km/h en moins de 10 s : largement suffisant à l’époque actuelle !
Présentation : deux citadines dynamiques et efficaces
Au cours des années 90, Peugeot revoit sa stratégie de relève de la 205. Initialement, celle-ci devait être remplacée en bas de gamme par la 106 et en haut de gamme par la 306. Ça n’a pas donné les résultats espérés, donc en 1997, le Lion ajoute à son catalogue une citadine polyvalente au style fort : la 206. Techniquement, elle conserve des traits de la 205, comme le train arrière à bras tirés alliés à des barres de torsion. Elle se distingue de ses rivales par son comportement routier très vif, parfois trop, mais qui convient bien aux versions sportives, comme la S16.
Sous son capot, l’offre de moteurs s’enrichit en 2001 d’un 1,6 l à 16 soupapes de 110 ch qui équipe la version XS, tonique mais pas radicale. Abordable (82 400 F, soit 16 300 € actuels selon l’Insee), elle se contente d’un équipement suffisant : vitres électriques, radio-CD, ABS, jantes alu mais pas de clim.
Une XS Premium enrichie (clim auto, rétros électriques, antibrouillards) est aussi disponible, alors qu’une Quicksilver s’invite entre ces deux versions en 2004, après le léger restylage d’avril 2003 qui apporte notamment de nouveau feux arrière. Des versions XT et Griffe existent aussi, mais elles visent plus le confort que le luxe. Les 206 1,6 l 110 ch finissent leur jolie carrière en 2006, quand arrive la 207.
La Yaris, c’est un très joli coup signé Toyota. Pour elle, le constructeur japonais a construit une usine à Onnaing, dans le Nord, prouvant qu’on peut produire de façon rentable et qualitative en France. Cela vaut une excellente pub à la Yaris qui ne déçoit pas quand elle est présentée en 1999. Au contraire ! Jolie bouille, fabrication rigoureuse, prix placés, garantie 3 ans… elle rencontre le succès. En 2001, elle s’adjoint une version sportive, dénommée TS (pour Toyota Sport), dotée d’un performant 1,5 l de 106 ch.
Comme l’auto se révèle légère, cette puissance relativement modeste suffit à lui octroyer de bonnes performances. Mieux, le tarif reste contenu : 81 994 F, soit 16 200 € actuels. À ce prix, on a droit aux boucliers sport, aux jantes alu, aux rétros et aux vitres électriques mais pas à la clim, qui reste en option.
En 2003, la Yaris bénéficie d’un léger restylage, qui apporte des projecteurs et des pare-chocs redessinés. Mais si la 206 a droit à un ESP en option, la Toyota ne pourra jamais en bénéficier. En 2006, une nouvelle génération de Yaris, plus imposante, vient prendre la relève.
Fiabilité/entretien : deux bombinettes robustes
Encore simple mécaniquement, la 206 1,6 l se montre fondamentalement endurante, ce qui ne signifie pas qu’elle a été épargnée par les ennuis. Jusqu’en 2004, le moteur a souffert de fuites de liquide de refroidissement, obligeant à un changement de joint de culasse. Un souci normalement résolu, mais à vérifier. Autre pépin, récurrent celui-ci : à fort kilométrage, les roulements des bras de suspension arrière se grippent, modifiant à terme le carrossage des roues, qui devient négatif (bas des roues orienté vers l’extérieur). Dans ce cas, il n’y a qu’une solution : changer l’essieu arrière.
Par ailleurs, on relève quelques bugs électroniques, impliquant une reprogrammation du boîtier BSI. Néanmoins, bien entretenue, une 206 110 ch passe aisément les 200 000 km. L’entretien courant est aisé, les pièces peu chères et abondantes, mais la courroie de distribution doit être changée régulièrement.
Pour sa part, la Toyota Yaris a subi de très nombreux rappels en début de carrière. La TS étant apparue juste après, elle a d’emblée bénéficié d’une fiabilité à peu près sans faille. On relève quelques soucis de capteurs électroniques, de roulements de roue, voire de butée d’embrayage, mais l’ensemble se révèle très endurant. Autre avantage, la distribution se fait par chaîne, ce qui ne nécessite, en principe, aucun entretien.
Avantage : Yaris. La longueur des paragraphes parle d’elle-même : la Yaris ne pose que très peu de problèmes. Ça ne signifie pas que la 206 soit mauvaise, loin de là, mais la Toyota s’impose.
Vie à bord : une 206 bien plus avenante
Plus imposante que la Yaris, la 206 en profite pour proposer davantage d’espace habitable. La présentation se montre assez soignée, et l’habitacle se compose de matériaux relativement agréables à l’œil. Côté équipement, la 206 XS manque notamment de la clim et des rétros électriques de série, mais nombre d’exemplaires en disposent. Surtout que les versions XS Premium, XS Pack et Quicksilver, mieux dotées, ne sont pas rares.
La Yaris se contente de matériaux peu flatteurs, et d’une présentation sans cachet, même si l’assemblage général ne suscite pas la critique. On apprécie aussi l’instrumentation analogique, plus lisible que celle, digitale, des versions inférieures, ainsi que les nombreux espaces de rangement. Compte tenu de l’encombrement, l’habitabilité apparaît très correcte, surtout que la Toyota dispose d’un argument intéressant : une banquette coulissante. La clim reste en option, mais nombre d’exemplaires en disposent.
Avantage : 206. Plus spacieuse, mieux présentée et nantie de matériaux moins basiques, la Peugeot prend logiquement le dessus sur la Toyota.
Sur la route : la Peugeot, plus accomplie
Même si son volant ne se règle pas en profondeur, la 206 procure une très bonne position de conduite. Le siège, certes un peu court en assise, offre un maintien latéral appréciable. Le moteur, assez présent dans l’habitacle, prodigue une jolie souplesse, mais se montre surtout à l’aise à mi-régime, comme beaucoup de blocs français. Il ne rechigne pas à tâter de la zone rouge, mais on sent que ce n’est pas son truc, même si la boîte agréable à manier et bien étagée incite à l’y pousser. Par ailleurs, les accélérations et reprises sont vives.
Dynamiquement, la 206 se signale par une direction précise agissant sur un train avant plutôt mordant, alors que l’essieu arrière n’a besoin que de peu de provocation pour survirer. C’est plaisant si on sait s’en servir, surprenant dans le cas contraire, mais ne nuit pas à l’efficacité de la Peugeot, au contraire ! Alerte, celle-ci se révèle fermement suspendue et un peu sonore sur autoroute, sans que cela ne soit rédhibitoire.
La Toyota se passe également de volant réglable en profondeur, et sa position de conduite déconcerte un peu initialement. On se sent comme assis sur un tabouret, mais on s’y fait vite, et on apprécie aussi le siège maintenant fermement. L’instrumentation centrale demande aussi une accoutumance, mais au démarrage du moteur, tout s’oublie.
Ce petit 1,5 l fait du bruit, mais en contrepartie, réjouit par son alacrité. Moins vigoureux à bas et mi-régime que le 1,6 l de la 206, il pétille beaucoup plus à l’abord du compte-tours, et se montre donc plus satisfaisant à solliciter, d’autant qu’il est aussi plus doux. La boîte, à l’étagement resserré, se révèle également très plaisante à manier.
Le châssis est lui aussi très vif, et son amortissement vraiment ferme lui confère un peu le tempérament de celui d’un kart. Ça vire à plat, bondit de virage en virage et accepte de survirer en cas de provocation. La Yaris est saine, prévisible et dotée d’un bon grip mais, revers de la médaille, d’un inconfort parfois rebutant. De plus, le niveau sonore élevé rend les voyages autoroutiers pénibles.
Avantage : 206. Si elle n’est pas plus efficace que la Yaris, la Peugeot se montre plus confortable et polyvalente. Elle remporte cette partie.
Budget : un duel très serré
206 ou Yaris, à 2 000 €, on trouve des exemplaires avoisinant ou dépassant les 200 000 km, sains. À 2 500 €, on déniche des autos de 150 000 km, plus intéressantes et en meilleur état : pourquoi se priver ? À 3 500 €, les 206 n’affichent plus que 80 000 km environ. Cela dit, si on souhaite une Yaris affichant un kilométrage comparable, ce sera alors nettement plus cher : 5 000 €. C’est le prix de la rareté.
En matière de consommation, les deux autos se révèlent plutôt frugales, avec un accessit à la Yaris : elle avale 7,0 l/100 km contre 7,5 l/100 km pour la sochalienne.
Avantage : 206. Comme elle se trouve moins chère à faible kilométrage, la 206 l’emporte d’une courte tête.
Verdict : la 206 pour la polyvalence, mais la Yaris pour le fun
Aux points, la 206 l’emporte grâce à son confort supérieur à celui de la Yaris, sa présentation plus flatteuse, et sa meilleure insonorisation, autant d’éléments qui lui confèrent une meilleure polyvalence.
Plus rude et moins chatoyante, la Toyota compense avec une fiabilité plus avérée à très gros kilométrage et surtout, un caractère autrement affirmé. Ceci, allié à moindre fréquence sur le marché, lui donne aussi un meilleur potentiel en tant que collector.
Disons que pour un usage quotidien, la 206 s’impose, alors que si on cherche surtout à s’amuser, on préférera la Yaris.
Le classement final
Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Yaris |
Vie à bord | 206 |
Sur la route | 206 |
Budget | 206 |
Verdic | 206 |
> Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : Peugeot 206, Toyota Yaris.
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