Plan climat : les taxes sur le gazole vont s'envoler, Hulot veut la fin des autos 100 % thermiques d'ici 2040
Cette fois, c'est clair : la fiscalité du gazole sera alignée sur celle de l'essence d'ici cinq ans. À cela s'ajoutera la hausse régulière de la compensation carbone !
En réussissant à convaincre Nicolas Hulot de rejoindre le gouvernement, Emmanuel Macron a envoyé un signal fort aux Français : l'écologie ne sera pas oubliée pendant le quinquennat qui vient de débuter. Le nouveau Ministre de la Transition Écologique entre très rapidement dans le vif du sujet, puisque deux jours après le discours de politique générale du Premier Ministre à l'Assemblée Nationale, Nicolas Hulot présente un Plan climat qui détaille les mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France, avec en toile de fond l'accord de Paris.
Il y a un objectif à long terme très ambitieux : la neutralité carbone d'ici 2050. Cela signifie que le niveau des rejets de gaz à effet de serre ne doit pas être plus élevé que les émissions capturées, par les forêts ou d'autres moyens.
Évidemment, plusieurs points concerneront les automobilistes. La principale avait déjà été évoquée dans le discours de politique générale : la fiscalité du gazole sera progressivement alignée sur celle de l'essence d'ici 2022. Pour cela, les taxes sur l'essence seront un peu baissées et celles sur le gazole fortement augmentées. Une mesure qui n'a rien d'inédite, puisqu'elle avait déjà été évoquée par Manuel Valls quand celui-ci était Premier Ministre.
Pour rappel, en France, les taxes représentent environ 70 % du prix du litre. Il y a deux grandes taxes : la TVA et surtout la TICPE (Taxe Intérieure sur la Consommation de Produits Énergétiques). Cette dernière est fixée en fonction du type de carburant. En 2017, elle est de 65,07 € par hectolitre de SP95 et de 53,07 € par hectolitre de gazole, un avantage qui remonte à l'Après-Guerre pour favoriser les professionnels. C'est cet écart qui explique en grande partie la différence des tarifs dans les stations… et c'est sur ce levier que l'État va jouer.
Le prix du gazole, qui est au dernier pointage des prix moyens en France 16 centimes moins cher que le sans-plomb 95, va donc augmenter rapidement dans les années à venir. À cela s'ajouteront les hausses induites par la revalorisation de la taxe carbone, nommée dans le Plan Climat "compensation carbone". Le processus est toutefois déjà commencé. Ainsi, dans la nuit du 31 décembre 2016 au 1er janvier 2017, entre le rééquilibrage et la taxe carbone, le litre de gazole avait pris en moyenne 5 centimes et celui de sans-plomb 95 2,5 centimes.
D'ici 2022, le sans-plomb 95 pourrait prendre 5 à 10 centimes de taxes. Mais pour le gazole, la note sera douloureuse. La hausse au bout de cinq ans pourrait être comprise en 15 et 20 centimes !
La fin du 100 % thermique d'ici 2040 !
À plus long terme, Nicolas Hulot fixe un objectif très ambitieux pour le marché automobile : "la fin de la vente des véhicules diesels et essences d'ici 2040". Comme le dit le Ministre, c'est "une véritable révolution qui s'annonce".
Pour amorcer le changement, il a annoncé la création d'une "prime" pour aider les ménages modestes à remplacer les véhicules d'avant 1997 par un véhicule "propre" neuf ou d'occasion.
Prix des carburants au plus bas avant les grandes vacances
Si les annonces du jour ne font pas sourire, il y a tout de même un motif de satisfaction en ce moment. Grâce à une chute des cours du pétrole, les prix à la pompe sont au plus bas depuis début décembre 2016. Au dernier relevé du Ministère de la Transition Écologique, le litre de gazole coûtait en moyenne en France 1,1604 €, et celui de sans-plomb 95 1,3220 €. Le 6 janvier, juste après la modification de la fiscalité, le gazole était à 1,2734 € et le SP95 à 1,4129.
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