Pour la Cour des Comptes, les radars automatiques ne sont pas assez efficaces
La Cour des Comptes pointe du doigt le manque à gagner avec les radars automatiques, un grand nombre de flashs ne donnant pas lieu à un PV.
En 2016, 16 millions d'avis de contravention ont été envoyés aux conducteurs grâce aux radars automatiques, soit une hausse en un an de 20,6 %. La forte augmentation s'explique notamment par l'arrivée de redoutables radars dits de chantier, qui crépitent à tout va lorsqu'ils sont placés dans des zones de travaux où la limitation de vitesse est réduite. Conséquence, les recettes explosent, avec cette année-là 920 millions d'euros, en hausse de 18,5 %. En 2018, l'État s'attend même à passer un cap symbolique, avec plus d'un milliard de recettes.
Pourtant, la Cour des Comptes pense que cela pourrait être mieux. Dans son rapport 2018, elle s'est intéressée à la gestion des amendes de circulation. Et pour elle, c'est clair : l'État peut améliorer l'efficacité des radars pour faire progresser le taux de recouvrement. Elle pointe du doigt le nombre important de flashs que ne donnent pas lieu à des PV. En 2016, il y a eu ainsi 25 millions de flashs. La différence avec la quantité de contraventions envoyées s'explique par les photos de mauvaise qualité, celles où l'on voit plusieurs véhicules… Dans son rapport, la Cour ose carrément écrire que ce taux de rejet "peut atténuer la crainte de la sanction de la part des conducteurs" ! Elle souhaite donc un "perfectionnement" des radars.
La Cour des Comptes dénonce aussi un fort taux de non-paiement. Selon elle, sur la totalité des contraventions, soit 38 millions en 2016, une sur quatre n'est pas réglée. Le taux était de 19 % en 2010. Elle reconnaît que parmi ceux qui ne payent pas, il y a beaucoup de conducteurs qui connaissent des difficultés financières, voire sont débiteurs vis-à-vis du fisc. Mais elle pointe aussi les failles dans le logiciel pour utiliser le recouvrement forcé, ce qui fait que seulement 30 % des amendes majorées sont payées.
La Cour des Comptes estime à 700 millions d'euros le manque à gagner, de l'argent qui sert à la Sécurité Routière (92 % selon l'État), mais aussi au désendettement. Avec ironie, certains font tout de même remarquer que si les Français se mettent à mieux respecter les limitations de vitesse, cela créerait un énorme trou dans les caisses !
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