Pourquoi Alpine pense que l'hydrogène peut séduire les détracteurs de l'électrique
Sous une autre variante, la technologie de l’hydrogène semble intéresser la marque Alpine. Peut-elle représenter une véritable alternative au 100% électrique et à la pile à combustible pour ceux qui aiment les bruits des moteurs thermiques ?
Vous le savez, la marque Alpine se prépare à déployer une gamme de modèles 100% électriques à partir de l’année prochaine avec d’abord la citadine A290, suivie d’un SUV compact ainsi que de deux autres SUV plus gros en plus de la remplaçante de l’A110 actuelle. A110 actuelle qui restera le tout dernier modèle thermique à pétrole de la division sportive du groupe Renault, avec une commercialisation qui s’arrêtera définitivement en 2025 ou 2026 au plus tard.
Mais il n’est pas certain que toutes les futures Alpine routières soient silencieuses. On ne parle pas de voitures électriques équipées de bruiteurs artificiels façon Abarth 500e mais plutôt de la possibilité de voir un jour des sportives Alpines équipées d’un moteur à combustion interne carburant à l’hydrogène. L’année dernière, Alpine avait présenté son concept-car Alpineglow au mondial de l’automobile de Paris. Cette supercar est décrite comme une voiture à hydrogène mais elle l’utilise comme carburant dans un moteur thermique (à la façon de la vieille BMW Hydrogen7 ou du prototype expérimental Toyota Yaris H2) et non pas via une pile à combustible. Un simple exercice de style ? Pas forcément si l’on en croit le nouveau communiqué officiel d’Alpine diffusé en marge du Grand Prix de Formule 1 des Pays-Bas ce week-end.
Alpine explore sérieusement la piste de l’hydrogène
« Chez Alpine, la compétition, et notamment la Formule 1, sont de véritables laboratoires pour le développement des technologies de demain. L’Alpenglow nous permet d’explorer différentes pistes autour du moteur à combustion interne à hydrogène, bien adapté aux utilisations sportives. L’hydrogène sera probablement un vecteur d’énergie incontournable pour la mobilité de demain. Alpine se doit d’être à la pointe de ces recherches, l’hydrogène pouvant très bien être une étape essentielle de la décarbonation des prochaines générations de Formule 1 et de voitures d’endurance. », peut-on lire dans le début de ce communiqué qui fait le lien avec les utilitaires Renault préparés par la filiale Hyvia, utilisant de l’hydrogène mais dans des piles à combustible.
Rien de très concret dans ces éléments de langage assez classiques mais il y a quelques semaines, l’ingénieur en chef Pierre-Jean Tardy dédié au projet hydrogène chez Alpine a eu des mots bien plus intéressants sur le sujet auprès des spécialistes de H2-mobile : « le moteur à combustion hydrogène est la seule technologie qui permette de tenir les objectifs de décarbonation tout en maintenant une puissance utilisable en continu », explique-t-il en critiquant les limites de la pile à combustible. Il parle aussi de ce moteur thermique à hydrogène comme d’une solution pour garder le « bruit et les vibrations du moteur qui participent au plaisir de conduire cher à la marque Alpine » et affirme que la marque va fabriquer un moteur à hydrogène « à partir d’une feuille blanche » avec des objectifs de rendement très élevés.
Alpine pense à des applications en sport automobile à moyen terme (en endurance et en Formule 1 où cette technologie est étudiée par les dirigeants du championnat pour remplacer le carburant classique à la prochaine décennie), mais aussi dans le monde des voitures de route : « La décision appartient aux dirigeants d’Alpine mais on ne néglige pas la possibilité de proposer une voiture à moteur à combustion hydrogène à la clientèle Alpine avant la fin de la décennie », précise à ce sujet Pierre-Jean Tardy aux journalistes de H2-mobile. Bref, attendons de voir ce que donnent les travaux d’Alpine dans les prochaines années mais il ne semble pas impossible d’avoir d’ici 2030 une A110 brûlant bruyamment de l’hydrogène dans ses cylindres si la technologie paraît concluante. Mais attention, BMW y avait finalement renoncé (le constructeur allemand préférant désormais se concentrer sur la pile à combustible comme Hyundai) et Toyota n'en est qu'au stade experimental en la matière.
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