Présentation vidéo - Kia EV9 (2023) : l'électrique coréen qui vient titiller les premium
Après les Soul EV, Niro électrique et EV6, voici que Kia dévoile son 4e modèle 100 % électrique. Un gros SUV familial, qui vient, avec ses caractéristiques et son niveau d'équipement, titiller les concurrents premium. Y parviendra-t-il ? En tout cas, le constructeur coréen y a injecté tout son savoir-faire.
Le groupe Hyundai/Kia a acquis une solide expérience, et réputation, dans le domaine de la voiture électrique, que ce soit en matière de technologie ou d'efficacité énergétique. Ainsi, après le e-Soul fin 2014, le e-Niro en 2019 et l'EV6 en 2021, Kia lance son 4e modèle 100 % électrique sur le continent européen : l'EV9.
Un bon gros bébé de 5,01 m de long, 1,98 m de large et 1,75 m de haut, des mensurations plus typiquement américaines que du Vieux Continent. C'est d'ailleurs pour ce marché qu'il est destiné, plus que pour le nôtre, sur lequel les ventes devraient rester discrètes.
Cela dit, sans complexe, Kia l'oppose chez nous à une concurrence premium. Sont cités le Tesla Model X, Le BMW iX, le Mercedes EQE SUV, le Volvo EX90 ou encore l'Audi Q8 e-Tron... De grosses ambitions donc, et un tarif que l'on attend du coup assez salé, même s'il n'est pas communiqué à date (attendu mi ou fin juin). Les modèles cités atteignent et dépassent sans problème les 100 000 € en tout cas.
Prétentieux donc, un peu, mais sa découverte en studio dans la banlieue de Francfort en Allemagne, laisse-t-elle apercevoir des qualités suffisantes pour lutter ? Il n'en est pas dépourvu, c'est une certitude.
Un style aussi fort que lisse
Déjà le style est assez impressionnant. Au-delà du gabarit maous, qui fait se sentir tout petit, on a droit à style tout à fait dans la veine des dernières productions de la marque, c'est-à-dire très distinctif, travaillé et original.
Voyez donc la face avant avec cette calandre fermée très verticale, ultime itération, selon les termes du constructeur, de la fameuse "tiger nose" : la "Digital tiger face". Le capot est très plat, le bouclier très travaillé intègre le cas échéant les deux Lidar nécessaires au fonctionnement de la conduite autonome de niveau 3 (nous y reviendrons), et on remarque surtout une signature lumineuse des feux de jour en forme de Z, ou L rallongé, elle aussi très reconnaissable.
Le profil laisse découvrir des jantes au diapason du gabarit, soit entre 19 et 21 pouces, et des poignées de portes rétractables, très ressemblantes à celles vues chez Jaguar ou Land Rover. C'est en tout cas très lisse, pratiquement sans aspérités et les lignes de caisse sont discrètes, en triangle sur les ailes, dont les contours noir laqué géométriques évoquent plutôt Lexus ou Toyota.
La troisième vitre latérale remonte vers le haut, dynamisant la partie arrière. Et on arrive à une poupe très verticale, lisse elle aussi, encadrée de feux à la signature en forme de boomerang à trois branches, assez sympa.
Ce style porte chez Kia le nom de "Opposites United" (les opposés réunis). D'accord. Dans tous les cas, l'EV9 est un pur SUV, et cela se voit.
Un habitacle zen, spacieux et bien fini
Dans l'habitacle, on retrouve une philosophie proche de celle de l'EV6 ou des cousines du groupe les Hyundai Ioniq 5 et Ioniq 6. L'ambiance est zen, plutôt minimaliste, ou en tout cas sans les originalités affichées à l'extérieur. L'enfilade d'écrans est de la partie, avec pas moins de trois côte à côte : deux de 12,3 pouces pour l'instrumentation et le multimédia, et un dernier de 5,1 pouces, entre les deux, pour gérer directement la climatisation, sans passer par l'écran multimédia. Las, pour le consulter et y opérer, il faut pencher la tête, preuve qu'il est tout simplement mal placé.
Heureusement, des touches purement physiques sont conservées sur la planche de bord, pour un réglage direct de la température et de la ventilation. C'est bien vu.
Le dessin, très horizontal, et l'absence de console centrale rendent cette planche de bord plus aérienne, en tout cas moins mastoc que ce que l'on aurait pu craindre. Et si l'ambiance est assez sombre (on peut choisir parmi plusieurs harmonies toutefois), la qualité des matériaux et leurs assemblages sont sans reproche. Pas encore au niveau des SUV comparables de la concurrence premium, mais pas loin.
Originalité, des touches tactiles à retour haptique sont cachées sous le bandeau de planche de bord, et elles ne s'illuminent qu'à la mise de contact.
Enfin, à chaque extrémité, on trouve les écrans de contrôle des rétroviseurs caméra, disponibles en option. Mais ils sont à notre sens assez mal intégrés, leur grande taille les rendant encombrants.
Banquette ou fauteuils pivotants
À l'arrière, les futurs acheteurs auront le choix entre une banquette 3 places (vois portfolio), donc 7 places en tout, ou deux sièges indépendants, soit 6 places. Très confortables et disposant de beaucoup d'espace entre eux, ils sont inclinables, coulissants et disposent d'accoudoirs. La longueur aux jambes est royale, conséquence d'un empattement gigantesque de 3,10 m.
Ils ont pour autre avantage de pouvoir pivoter à 180 degrés pour faire face aux sièges de troisième rangée. Ce n'est pas nouveau, le Renault Espace possédait le système dès les années 80, mais avec les sièges avant. C'est en tout cas convivial. Il faut cependant être à l'arrêt pour les faire pivoter, car il faut ouvrir la portière. Sinon, ça coince. Dans cette configuration, l'extension arrière de l'accoudoir avant permet de disposer d'une tablette entre les sièges (voir portfolio).
La troisième rangée de sièges, assez accessible pour une fois, est moins confortable que les autres c'est vrai, mais reste spacieuse, et dispose de sa propre climatisation, de porte-gobelets et de prises USB pour recharger ses appareils électroniques. Ils se manipulent avec aisance depuis le coffre tandis que des boutons sur le flanc de la soute permettent de rabattre automatiquement les dossiers de la deuxième rangée.
Le coffre est de son côté une véritable soute d'Airbus A380 : en configuration 4 ou 5 places, il cube 828 litres, et en configuration 6 ou 7 places, il reste encore 333 litres de disponible, soit plus que dans certaines citadines polyvalentes type Peugeot 208 (311 litres). La surface de chargement est plane, mais la largeur un peu réduite à cause des accoudoirs de 3e rangée.
De plus, un "frunk" (coffre avant), ajoute 90 litres pour les versions 4x2 et 51 litres pour les 4x4).
Vous aurez au passage évidemment noté que l'EV9 est un des rares SUV électriques 7 places, avec le Mercedes EQB et le Tesla Model X, ce dernier étant cependant encore plus volumineux (plus de 1 100 litres en 5 places).
Une capacité de batterie et deux puissances, en 4x2 et 4x4
Techniquement, assez peu d'informations pour le moment, on sait seulement que l'EV9 sera disponible en Europe avec une seule capacité de batterie, et non deux comme il était question précédemment. Cet accumulateur affiche 99,8 kWh de capacité, ce qui est confortable, et donnera une autonomie de 541 km maximum avec la version propulsion développant 150 kW, soit 204 ch, pour 350 Nm de couple. Elle abat le 0 à 100 km/h en 9,4 s. pour une vitesse de pointe de 185 km/h.
Pour la version à transmission intégrale, on ajoute un second moteur sur l'essieu avant. La puissance totale grimpe à 283 kW soit 385 ch, le couple est de 350 Nm pour le moteur arrière et 200 Nm à l'avant, la vitesse maxi grimpe à 200 km/h et le 0 à 100 est abattu en 6 secondes, ce qui commence à causer. Ici, l'autonomie atteint les 497 km maximum.
Cette batterie, qui dispose comme celle de l'EV6 de la technologie 800 volts (même plateforme e-GMP), permet des recharges ultrarapides. Kia promet 249 km récupérés en 15 minutes et de passer de 10 à 80 % en 25 minutes, sur une borne adaptée. Le chargeur embarqué accepte 11 kW de puissance, il faudra donc plus de 9 heures pour une recharge complète en courant alternatif.
Un équipement sacrément technologique
Terminons par l'équipement, que l'on va ici résumer car il faudrait plusieurs pages pour le décrire.
L'EV9 pourra disposer, en série ou en option, la gamme française n'étant pas définie, des 3 écrans numériques, de la climatisation à toutes les rangées (alimentée par une pompe à chaleur), des sièges chauffants et ventilés, des feux à LED matriciels, de la navigation connectée avec planificateur d'itinéraire, des mises à jour sans contact OTA (over the air), de la possibilité d'acheter et d'activer des options via le Kia Connect Store (ou par abonnement, comme cela se fait chez BMW). Par exemple on pourra acheter la possibilité d'augmenter le couple et les performances du moteur (et passer de 6 à 5,3 s. pour le 0 à 100 km/h). On peut aussi se servir de son téléphone comme d'une clé virtuelle et la partager pour un temps limité avec ses amis sur leur propre smartphone. Évidemment, Android auto et Apple Car play sont intégrés.
Bien sûr, toutes les aides à la conduite modernes sont de la partie (lecture des panneaux, alertes aussi nombreuses que diverses) et grâce à 15 capteurs, dont deux Lidar (radars modélisant l'environnement), l'EV9 est capable de proposer une conduite autonome de niveau 3, c'est-à-dire sans les mains. Mais les législations européennes ne permettent pas encore de bénéficier de cette technologie, sauf en Allemagne à faible vitesse. Ce sera donc pour plus tard, mais Kia rejoint ici Tesla, Mercedes, Volvo, Audi et BMW au niveau technologique.
Ce gros SUV coréen bénéficie aussi des fonctions V2L (vehicule to load), V2H/V2B (vehicule to home/building) et V2G (vehicule to grid). C'est ce que l'on appelle la charge bidirectionnelle. On peut donc, grâce à un adaptateur, recharger ou brancher des appareils électriques sur la prise de recharge, ou même fournir du courant à sa maison, ou au réseau électrique.
Bref, pour résumer, Kia a mis le paquet, et tout son savoir-faire en matière de véhicule électrique, et de technologie, dans son nouveau vaisseau amiral.
Un haut de gamme dont on ne connaîtra les prix que courant juin. Ils s'annoncent salés toutefois, vu les prestations d'ensemble et la concurrence désignée. Mais si comme souvent, Kia arrive à proposer un rapport prix/prestation/équipement favorable, cet EV9 pourrait bien se faire une petite place au soleil, surtout sur le marché américain ou asiatique, qui sont ses marchés naturels. On a en tout cas hâte d'en prendre le volant, pour voir s'il ne déçoit pas sur la route.
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