Présentation vidéo - Skoda Octavia 2019 : est-elle devenue une berline premium ?
Après un teasing qui aura duré quelques semaines, Skoda dévoile enfin sa quatrième génération d'Octavia. Et clairement, elle gagne en maturité, et monte en gamme. Au point d'en devenir une berline premium ? On peut aujourd'hui sincèrement se poser la question.
En bref
4e génération de la Skoda Octavia
Style plus affirmé
Micro-hybridation pour certains moteurs essence
Bloc hybride rechargeable iV
Équipement technologique en forte amélioration
Disponible en mars 2020 pour le break Combi
Lundi 11 novembre 2019. En ce jour d'anniversaire de l'armistice de la première guerre mondiale, férié en France, c'est l'effervescence à Prague, en République Tchèque. Pourquoi ? Parce que le constructeur national Skoda a décidé de présenter ce même jour la dernière génération d'un modèle de la plus haute importance pour lui : l'Octavia.
Et ce sont donc plus de 700 journalistes du monde entier qui se sont retrouvés dans la capitale tchèque ce lundi, pour la découvrir en détail après que la marque nous a fait languir pendant des semaines. D'abord un dessin de l'extérieur, puis un essai de l'auto mais en version camouflée, puis un dessin de l'intérieur, les communicants sont passés maître dans l'art de nous faire patienter, en morcelant la présentation de l'auto.
Mais aujourd'hui, nous la découvrons sans fard, dans ses versions berline et break, ce dernier représentant 2/3 des ventes aujourd'hui.
L'Octavia est une icône pour Skoda. La première génération "moderne" est apparue en 1996, peu après le rachat de la marque par le groupe Volkswagen (en 1992). Mais en réalité la première berline à avoir porté ce nom est aujourd'hui une "ancienne", qui est sortie en 1959. L'Octavia souffle donc ses 60 bougies cette année.
Pour autant, elle ne compte pas dans les générations actuelles et c'est donc la 4e qui est intronisée aujourd'hui. Elle porte la responsabilité de faire aussi bien que ses devancières, qui se sont écoulées à 6,5 millions d'exemplaires. La familiale est tout simplement le modèle le plus vendu de Skoda, et réalise un tiers des immatriculations, sur une gamme qui compte pourtant 7 modèles. L'Octavia est même en tête des ventes dans plusieurs pays européens, dont la République Tchèque (pas une surprise), la Suisse, l'Autriche, , la Finlande, la Hongrie, La Pologne, le Serbie et la Biélorussie. Elle se paye même le luxe d'être le 1er véhicule importé en Allemagne.
C'est dire si son renouvellement revêt une importance capitale. Et sa découverte sous les feux des projecteurs, en versions haut de gamme, bourrées de technologies, nous a fait nous poser une question (sérieuse) : l'Octavia ne serait-elle pas en train de devenir une berline premium ?
Un style élégant et plus affirmé
Mais abordons d'abord le chapitre esthétique. L'Octavia, comme les autres modèles de la gamme Skoda, a toujours fait preuve d'un certain conservatisme. Et même si ce n’est pas la révolution cette fois-ci, il ne faut pas exagérer, le dernier opus fait preuve d'un peu plus de caractère. En s'inspirant de la Scala (la compacte de la marque) pour la partie avant, et de la Superb pour le capot ou la partie arrière, aussi bien en berline qu'en break "Combi", elle gagne en prestance et en modernité.
Sans verser dans la démesure. Ainsi, la calandre gagne en taille, mais pas trop, et évite "l'effet BMW". Les phares abandonnent le concept d'optique double, qui était apparu lors du restylage de la précédente génération, et qui n'avait pas fait l'unanimité, loin de là. Ils peuvent en option adopter la technologie "Matrix LED". Le capot très nervuré et les lignes de caisse sur le profil font très fortement penser à la Superb, mais cela reste épuré et non torturé, à l'instar de cette dernière, dont on a dit à sa sortie qu'elle portait enfin bien son nom. Sur la berline, on retrouve la ligne de vitrage qui remonte au niveau de la porte arrière, signature stylistique depuis la 3e génération.
À l'arrière, les feux débordent largement sur les ailes mais se prolongent aussi vers le centre de la malle pour la berline, du hayon pour le Combi. Les clignotants sont à défilement tandis que les signatures lumineuses, à LED, devant comme derrière, feraient presque penser à du Audi...
Les proportions restent semblables à celle de l'ancienne car le gabarit évolue très peu. L'empattement est identique à 2,68 m, et la berline grandit de 19 mm, quand le Combi gagne 22 mm. Ainsi les deux variantes de carrosserie font désormais la même taille, soit 4,69 m). L'ensemble reste élégant, simple, classique, mais également harmonieux et équilibré. Bref, ça fonctionne très bien, en berline comme en Combi (et presque mieux encore pour ce dernier, mais on vous laissera juges).
Un intérieur spacieux et aussi bien fini que présenté
Dans l'habitacle, la question "premium ou pas" se pose avec encore plus de pertinence. En effet, en pénétrant dans la voiture, on est immédiatement impressionné par le côté agréable du dessin, et la qualité de réalisation. La planche de bord en plusieurs couches, et symétrique, reprend la forme de la jonction capot/calandre. Son dessin est agréable, moderne, et les couleurs claires du modèle dans lequel nous nous sommes installés rehaussent l'aspect zen, chaleureux, et haut de gamme.
Aussi, les matériaux choisis sont d'excellente facture. Plastiques moussés, alcantara sur le bandeau de planche de bord, cuir, placages noir laqué (salissants cependant) font cossus, et sont très bien assemblés. La troisième génération faisait déjà bien, celle-ci fait encore mieux, et très sincèrement, on est au même niveau qu'une Volkswagen Passat, si ce n'est mieux.
En face de lui, le conducteur dispose d'un "digital cockpit" entièrement numérique avec 4 modes d'affichage et d'un nouveau volant à 2 branches, qui permet de contrôler l'ordinateur de bord et le multimédia à l'aide de touches rotatives chromées du plus bel effet. Il fait dans l'esprit penser à ce que proposait... Mercedes, dans ses Classe S, au début de commercialisation. En haut de gamme, il est aussi capacitif, c’est-à-dire qu'il suffit de poser ses mains dessus, pour que la voiture sache que vous gardez le contrôle (en phase de conduite autonome par exemple), sans avoir besoin de tourner légèrement. Comme dans... la Passat restylée. Et il devient chauffant en option.
Le levier de vitesses de la boîte DSG, comme sur la dernière Golf 8, disparaît, au bénéfice d'une commande "shift by wire", c'est-à-dire sans lien mécanique entre la nouvelle commande (un minuscule sélecteur) et la boîte de vitesses.
L'écran multimédia, tactile, mesure 8,25 pouces en entrée de gamme et 10 pouces ensuite. Il peut disposer des commandes gestuelles et propose une surface tactile à ses pieds, pour monter et baisser le son. On peut aussi commander la voiture à la voix, à l'aide d'un assistant vocal baptisé "Laura". Un système déjà vu sur la Passat (encore elle), et qui comprend des phrases complètes en langage naturel.
La sellerie, quant à elle, bénéficie de labels d'ergonomie pour la première fois, et les sièges peuvent être chauffants et massants en haut de gamme.
La banquette arrière est toujours aussi accueillante, et malgré l'empattement identique, on gagne 5 mm d'espace au genou. C'est anecdotique, mais toujours ça de pris. Quant aux coffres, ils gagnent encore en volume. La berline passe de 590 à 600 litres, le break de 610 à 640 litres, établissant ainsi de nouveaux records, pour un gabarit aussi compact. Le Combi gagne en plus quelques astuces, comme une tablette cache-bagage qui se rétracte automatiquement, et de nouveaux filets de retenue plus pratiques à utiliser.
Bien sûr, l'Octavia fait toujours le plein d'astuces "simply clever" (simplement intelligent), si chères à la marque. On trouve toujours le grattoir dans la trappe à carburant, avec jauge de mesure de la profondeur des pneus, le porte ticket sur le montant avant, l'emplacement pour parapluie dans la portière, des rangements de grande taille pouvant accueillir des bouteilles d'eau de 1,5 litres. Mais on trouve aussi désormais : un deuxième emplacement dans la portière passager avant pour une balayette à neige, des stores pare-soleil dans les portières arrière, des rangements pour smartphone au dos des sièges avant, un système d'entonnoir intégré au réservoir de lave-glace, pour le remplir sans en mettre partout, ou encore un tube de remplissage spécial pour l'additif adBlue, qui permet d'utiliser les pompes réservées aux poids-lourds ou de remplir sans en renverser.
Des motorisations modernisées, de la micro-hybridation, et un bloc hybride rechargeable
Sous le capot, on retrouve en essence les classiques 1.0 TSI 115 ch (200 Nm), 1.5 TSI 150 (250 Nm) et 2.0 TSI 190 (320 Nm). Ce dernier est disponible uniquement en version DSG7 (boîte de vitesses robotisée à double embrayage) et transmission 4x4.
Grosse nouveauté, les 1.0 et 1.5 TSI sont aussi disponibles avec une hybridation légère 48V (alterno-démarreur à courroie). Cela impose la boîte DSG7 et promet une amélioration des performances grâce à un effet "boost" électrique et une diminution de 7 % des émissions de CO2 et de la consommation.
En diesel, on retrouvera le 2.0 TDI en 3 niveaux de puissance : 115 ch (300 Nm, BVM ou DSG7), 150 ch (340 Nm, BVM, DSG7 ou DSG7 4x4) et 200 ch (400 Nm, DSG7 4x4). Les diesels adoptent un traitement des oxydes d'azote (NOx) dite à "double dosage", qui utilise deux convertisseurs catalytiques SCR, pour réduire de 80 % les émissions d'oxyde d'azote par rapport à la précédente génération, et satisfaire ainsi les normes Euro 6d. Le groupe Volkswagen semble avoir donc pris le problème à bras-le-corps. Les moteurs essence, eux, adoptent tous le filtre à particules.
Mais ce n'est pas tout. L'Octavia va aussi bénéficier, comme la Superb, d'un bloc moteur hybride rechargeable. Il s'agit d'un 1.4 TSI de 156 ch, couplé à un bloc électrique de 75 kW, pour une puissance cumulée de 204 ch. La batterie de 37 Ah et 13 kWh permet une autonomie en tout électrique de 55 km en cycle WLTP. Cette variante sera baptisée iV, comme pour la Superb. Attention, avec ce moteur, le volume de coffre, à cause de la batterie hybride située en dessous, passe à 450 litres pour la berline et 490 litres pour le Combi.
Un équipement digne des meilleures premiums d'il y a à peine quelques années
Enfin terminons avec la dotation en équipement, ce qui nous permet de revenir à la question "premium ou pas". La structure de gamme française n'est pas encore fixée, nous allons donc citer tout ce que l'Octavia peut recevoir, et vous allez le constater, elle n'a pas à rougir face à la Golf 8, la Passat ou une Audi ou BMW d'il y a quelques années.
Ainsi, elle peut disposer de 9 airbags (dont un genoux conducteur), d'une climatisation tri-zone, des sièges électriques chauffants et massants, de la sellerie cuir, du volant chauffant, du pare-brise dégivrant, de l'affichage tête haute 16 couleurs, de 5 ports USB-C (dont un au niveau du rétroviseur central, pour brancher une dash-cam par exemple), des feux matrix LED automatiques, de la surveillance des angles morts sur 70 m, de la conduite autonome de niveau 2 (assistant en embouteillage et jusqu'à 210 km/h sur autoroute), du freinage d'urgence automatique avec détection des piétons et des cyclistes, de l'aide active à l'évitement de piéton ou de cycliste (sans réaction de votre part devant l'obstacle, la voiture tourne seule), de la détection de trafic arrière en manœuvre, de la détection de piéton ou cycliste en approche à l'ouverture des portières, de la détection de trafic en sens inverse lorsque l'on tourne à gauche (il peut freiner la voiture), du régulateur de vitesse adaptatif et prédictif (il peut adapter sa vitesse à l'approche des courbes, grâce à la caméra frontale qui lit les limitations et aux données du système GPS), de l'assistant vocal Laura. De même, la carte SIM présente à bord permet des services connectés comme l'appel d'urgence en cas d'accident (obligatoire aujourd'hui), les alertes embouteillage, l'envoi de données techniques en concession en cas de panne, la consultation de ses propres données de conduite. Elle permet aussi de connaître la position de sa voiture, de l'ouvrir ou de la verrouiller à distance, d'envoyer un itinéraire au système de navigation, d'avoir accès à des web radio ou de partager une connexion internet.
On s'arrêtera là, on n'en jettera plus. Mais vous l'aurez compris, cette dernière génération d'Octavia n'est plus la parente pauvre des berlines du groupe. Elle en propose autant sinon plus qu'une Passat ou que la dernière Golf, la plus technologique jamais présentée.
Et cela, mixé avec sa qualité de présentation, de finition, ses prestations en termes d'habitabilité, la modernité de ses moteurs (micro-hybridation, hybride rechargeable), nous fait dire qu'elle pourrait bien tailler des croupières à la Passat ou même à sa grande sœur la Superb. Bien sûr, dans le groupe Volkswagen, Audi reste un cran au-dessus, mais une A4 ne coûte évidemment pas le même prix !
Justement, les tarifs ne sont pas encore connus. Ils risquent fort de subir une inflation, surtout en haut de gamme "+ options technologiques", mais promettent d'être comme souvent très compétitifs sur les milieux de gamme.
Il est clair, donc, que la success-story de l'Octavia n'est pas prête de s'arrêter. Rendez-vous, pour ceux qui seraient intéressés, à la fin du premier trimestre 2020 pour les premières commandes. Le break sera commercialisé en premier, la berline suivra quelques semaines après, avant que l'on puisse découvrir les versions hybrides rechargeables, puis la sportive RS et la baroudeuse Scout, qui sont toujours au programme.
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