Prise en mains - Audi S3 2024 : que reste-t-il à la RS3 ! ?
Cela pourrait être la toute dernière itération de la lignée S3… si les prochaines élections européennes ne changent pas la donne concernant l’avenir « 100 % électrique » de l’automobile. Nous avons donc profité de cette mise à jour de l’Audi S3 comme si c’était bel et bien la dernière…
Début janvier, nous vous avons parlé de l’Audi Q8 Dakar, édition spéciale du SUV électrique de la marque, que le constructeur nous avait emmenés découvrir au Sultanat d’Oman. Le constructeur n’avait pas entrepris un si long voyage rien que pour ce modèle, puisque nous avons aussi pu prendre en main la nouvelle S3, retravaillée à l’occasion de sa mi-carrière et que vous avez pu découvrir ce matin. Nous voici donc au volant de ce qu’on ne peut définir que comme une réussite !
Ce qui change
Si vous le permettez, nous éviterons le « coupage de cheveux en quatre » que serait l’évocation des changements esthétiques. Comme toujours chez Audi, cela relève de l’anecdotique, pour ne pas dire de la devinette. Et puis, ce qui nous intéresse dans une S3 n’est pas son look (quoique, voyez plus loin) mais son potentiel athlétique. En l’occurrence, on commencera par souligner le gain de puissance du 4 cylindres 2 litres turbo, qui passe de 310 à 333 ch, et de 400 à 420 Nm. Pas de quoi métamorphoser les chronos, puisqu’on ne gagne qu’un dixième à l’exercice du 0 à 100, soit à présent 4,7 secondes. Le plus important, en fait, c’est tout ce que les ingénieurs ont fait au châssis et à la transmission. Avec pour effet une augmentation exponentielle du facteur fun !
On peut parler de la boîte S-Tronic 7, dont les passages de rapports sont encore plus fulgurants depuis qu’ont été recalibrés les modes de conduite Dynamic et Dynamic +. Idem pour les réactions du moteur aux mouvements du pied droit.
Par ailleurs, on vous a dit que la voiture accélère un peu plus fort, mais elle freine… beaucoup plus fort, grâce à des disques ventilés de 357 mm à l’avant (pour 34 mm d’épaisseur), mordus par de nouveaux étriers à deux pistons. Audi explique aussi avoir optimisé les béquilles électroniques pour « une plus grande stabilité à la limite ». Limite qu’il sera toutefois de plus en plus difficile d’atteindre, notamment en raison du train avant corrigé tant au niveau des wishbones que des pivots, avec pour résultat le doublement du carrossage négatif. Du coup, le train avant offre un grip phénoménal… à tel point que cette nouvelle S3 à quatre roues motrices plaira particulièrement aux amateurs de propulsions. Grâce à cet avant soudé, mais aussi à la nouveauté la plus sympa de ce face-lift…
Différentiel de RS3
Voilà, tout est dit : Audi équipe désormais la S3 du même différentiel arrière que la RS3. Un diff’ dont chaque demi-arbre dispose de son propre embrayage piloté électroniquement, et se caractérise donc par une vectorisation de couple aux petits oignons. Le résultat est magique puisque cette Audi A3, qui est pourtant une traction à la base, peut privilégier le train arrière et se métamorphoser en engin carrément survireur lorsqu’on engage le mode Dynamic+. Nous avons notamment eu le bonheur d’emprunter une longue route de montagne à l’adhérence très faible et parsemée de nombreuses épingles. Un grand moment de bonheur, cette S3 offrant la possibilité de négocier chaque lacet en survirage, plus ou moins prononcé selon l’humeur du moment. Dès l’entrée du virage, elle se place parfaitement sur les freins et laisse dériver son train arrière pour se mettre en position idéale pour s’extraire en force de la difficulté. Un plaisir réservé aux pilotes ? N’essayez évidemment pas cela sur route ouverte la première fois mais honnêtement, le comportement de la S3 est tellement agréable et naturel qu’il ne faut pas non plus avoir sa licence de course pour en tirer un plaisir fou et immédiat !
La recette idéale
Au bout du compte, en rendant les clés de cette nouvelle S3, on se dit qu’Audi est à « ça » de la recette parfaite. Car très sincèrement, nous trouvons que grâce à ce génial différentiel arrière, le châssis S3 est aussi fun, bien que moins jusqu’au-boutiste, que celui de la RS3. Il est aussi un peu plus confortable, accessible et ouvert au jeu...
Nous préférons aussi la sportivité bien dosée du look de la S3, plutôt que l’agressivité ostentatoire de la RS3. Il ne manquerait donc rien à la S3 ? Dans l’absolu, pas grand-chose, mais puisqu’on la compare à la RS3… Difficile de faire abstraction du moteur de légende qui équipe cette dernière. Outre ses performances, la sonorité du 5 cylindres participe largement au potentiel émotionnel de la grande sœur. Certes, Audi a retravaillé l’échappement de la S3 pour lui offrir une sonorité plus expressive. Il n’en reste pas moins que sous le capot, c’est toujours bien un 4 cylindres. Il existe donc encore une ultime version d’A3 à développer : une S3 avec le fameux moteur 5 cylindres. Ou une RS3 aussi discrète et accessible que la S3…
Enfin, accessible, cela dépend de quoi on parle car évidemment, le prix de cette nouvelle S3 n’est pas prévu à la baisse. Mais il ne sera connu que dans quelques jours.
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