Privatisation des routes nationales, on y est ?
Routes Nationales déclassées en Départementales, un réseau routier de moins en moins entretenu par l'État qui préfère accorder aux sociétés concessionnaires d'autoroute les travaux d'aménagement et de réparation… l'État se désengage de ses voies routières. À quel prix ?
1 100 000 kilomètres de routes composés d'environ 12 000 bornes d'autoroutes (9 000 km d'entre elles sont concédés à des sociétés privées, 3 000 km sont entretenus par l'État), 9 000 km de Nationales, environ 380 000 km de Départementales et 700 000 km de routes communales… et une privatisation des routes digne des feuilletons à rallonge, des feuilletons aux kilomètres pourrait-on dire.
En 1955 des sections d'autoroutes sont concédées à des sociétés (les intérêts publics restaient majoritaires) pour la construction et l'exploitation sur une durée de 30 ans pouvant être étendus selon les besoins. En 2000 l'État se désengage financièrement des sociétés autoroutières avec une vente partielle en 2002 puis totale en 2005. Environ 9 000 km sont privatisés. Une mauvaise affaire pour l'État selon nombre d'économistes.
Dès 1972 l'État débute le déclassement de routes nationales et départementales suivi d'une seconde vague (de 2005 à 2008) aboutissant à ce que les nationales restent gérées par l'État de l'ordre de 1,1 % du réseau routier total soit environ 10 500 km.
2014 l’ASFA (association des sociétés françaises d’autoroutes) demande que l’entretien des routes nationales "adossées" au réseau autoroutier concédé incombe aux exploitants autoroutiers à la condition d’une hausse des péages, ou d’une durée de concession augmentée. Juin dernier "la ministre des Transports, Elisabeth Borne, a désigné, ce jeudi 13 juin le groupement composé des sociétés Eiffage SA et APRR, dont Eiffage SA est le mandataire, comme « concessionnaire pressenti unique » de l'aménagement de la RCEA (Route Centre-Europe Atlantique) dans l'Allier" soulignait nos confrères de La Montagne. La démarche de concession des routes nationales est désormais actée. Qu'est-ce qui en découlera ? Une augmentation des durées de concessions autoroutières ? Un tarif en hausse aux gares de péage ? Des péages sur les Nationales ? Le package complet ?
Pour la FFMC (Fédération des Motards en Colère) "cet accord est révélateur de l’incapacité de l’État à garantir un réseau routier correctement entretenu. Un constat qui pose la question de la capacité des départements et municipalités à entretenir le réseau dont ils ont la charge. Quand on sait que la très grande majorité du réseau routier français est gérée localement, ladite question reste posée !"
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