PSA : Carlos Tavares hausse le ton face aux syndicats d'Opel
Opel est mis au régime par PSA. Outre-Rhin, cela crée des tensions avec les syndicats. Lors de l'Assemblée Générale du groupe, le patron Carlos Tavares a rappelé que "c'est au management de diriger l'entreprise" !
Dirigeants, employés, politiques allemands : tous s'en doutent, la relance d'Opel ne peut se faire sans encombre et sans douleur. L'allemand enchaîne les exercices déficitaires depuis près de 20 ans. L'éclair doit donc être revu en profondeur pour repartir sur des bases saines et solides.
Carlos Tavares n'a toutefois pas choisi l'option du traitement de choc. Pour obtenir tous les feux verts et rassurer au moment de l'acquisition, il s'était engagé à ne fermer aucune usine et à ne procéder à aucun licenciement sec à court terme. Mais cela ne signifie pas pour autant qu'il va appliquer une méthode douce avec des pincettes.
Opel doit gagner en compétitivité. Pour cela, PSA a mis en haut de la liste des priorités une baisse des coûts de fonctionnement de la marque, notamment du côté des usines. Il y a quelques jours, Wolfgang Schäfer-Klug, président du conseil d'entreprise d'Opel, a révélé que PSA avait demandé la suppression de 3 700 des 20 000 postes que compte Opel Outre-Rhin. Cela devrait plutôt bien se passer, car selon Wolfgang Schäfer-Klug, 2 000 personnes ont déjà accepté de partir et 2 000 autres sont prêtes à le faire.
PSA s'attaque maintenant aux salaires des employés d'Outre-Rhin. Le français s'est lancé dans un bras de fer avec le syndicat IG Metall à l'usine d'Eisenach, qui souhaite qu'une hausse des salaires de 4,3 % soit appliquée. PSA refuse, demandant aux employés allemands de faire un effort, avec en échange l'assemblage d'un nouveau SUV à partir de 2019.
Alors que la chancelière Angela Merkel s'en est mêlée la semaine dernière, demandant à PSA de tenir ses engagements en matière d'emplois, Carlos Tavares s'est entretenu vendredi avec les ministres allemands de l'Économie et du Travail pour rappeler que PSA "respecte actuellement toutes les conventions collectives existantes en matière de production" et qu'un "plan d’investissement est prévu pour chacun des sites en Allemagne". Mais il sera "mis en œuvre dès que les conditions de performance seront réunies". Du côté d'IG Metall, on parle de chantage.
Hier, lors de l'assemblée générale des actionnaires, Carlos Tavares a été plus direct. Selon des propos relayés par Autoactu, il a déclaré : "Il est important que l’on fasse ce qu’il faut pour remettre le management au centre du dispositif et faire en sorte qu’Opel soit managé par son management. C’est la discussion qui est en cours et va encore durer quelques semaines". En clair, si les partenaires sociaux sont consultés, ce n'est pas eux qui ont le dernier mot, ce qui ne semble pas plaire Outre-Rhin, où les syndicats avaient du pouvoir face à General Motors.
Carlos Tavares assume et profite du soutien de ses actionnaires. L'homme a fait ses preuves en remettant sur de bons rails PSA, au bord de la faillite il y a moins de cinq ans. Plus étonnant, Carlos Tavares peut aussi compter sur le soutien des syndicats français ! À propos de ses homologues allemands, un représentant de FO déclarait à Reuters la semaine dernière : "Il ne faut pas qu’ils pensent que c’est le groupe PSA qui va absorber leurs difficultés. C’est sûr, auparavant, c’est ce qui se passait avec General Motors". La solidarité syndicale s'arrête à la frontière.
Elle pourrait toutefois s'améliorer après la validation par les actionnaires de la prime exceptionnelle d'un million d'euros versée à Carlos Tavares suite au rachat d'Opel !
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