Qualité chez Stellantis : avis de gros temps du réseau jusque chez les dirigeants
Les ennuis techniques s'accumulent pour le groupe. les réseaux s'en plaignent et la direction tente de temporiser en désignant des responsables.
Il en a gros, comme on dit. Pour ce directeur de marque d’un groupe de concessionnaires, qui ne tient pas à voir son nom apparaître, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Une goutte en forme d’airbags Takata défectueux ou de Puretech facétieux ? « Il y a tous ces problèmes-là, mais pour couronner le tout, on nous demande en plus de mobiliser toutes nos voitures de courtoisie pour dépanner les clients pendant le rappel Citroën et DS ».
Pour rappel, Stellantis a promis, le 30 mai, qu’il mettait à la disposition des clients concernés par le rappel des airbags dangereux, 60 000 voitures. Des autos en provenance du réseau. « On ne sait même pas d’où sort ce chiffre. En tout cas, on ne les a pas ». Seuls 10% du total serait disponible actuellement.
Des ateliers surbookés
D’autant qu’à ce souci de recherche désespéré de voitures de prêt, s’ajoute un encombrement maximum des ateliers liés au programme de rappel pour ces fameux airbags, mais aussi à l’extension de garantie portée à dix ans ou 175 000 km pour les modèles des différentes marques du groupe équipés du moteur 1.2 PureTech produits entre avril 2014 et juin 2022. De quoi agacer des garagistes qui, de plus, sont moins rémunérées par la marque lors des réparations effectuées sous garantie, que lors des travaux réglés par les propriétaires eux-mêmes.
Et notre directeur de marque de faire remarquer que cette extension de garantie a été décrétée sans aucune concertation, « comme d’habitude ». En y ajoutant les retards de paiement des pouvoirs publics (même si Stellantis n’y est pour rien) en ce qui concerne le leasing social, on peut aisément affirmer que le printemps n’est pas au beau temps dans les réseaux Citroën, DS et Peugeot.
Ces problèmes sont évidemment remontés jusqu’à la direction du groupe. En témoigne la réaction d’Olivier François il y a quelques jours. Le patron cumulard, puisqu’il est directeur général de DS, mais aussi de Fiat/Abarth, tout en dirigeant le marketing du groupe, a ainsi expliqué qu’au niveau de la satisfaction clients, « Il y a des indicateurs qui nous montrent que l’on ne s’améliore pas assez vite. » Une telle déclaration sonne comme une sanction pour le responsable de la fameuse « relation clients ». En l’occurrence Richard Schwarzwald qui a quitté ce poste, remplacé par Olivier Bourges.
Les nuages s'accumulent
Pour autant, l’homme nouvellement nommé ne saurait résoudre des problèmes qui ne sont pas liés à ses seules compétences. Car c’est au niveau de la qualité que s’accumulent les nuages au-dessus de Stellantis. Airbags, Puretech, mais aussi soucis liés à l’ADBlue sur les modèles diesel blueHDI : les ennuis s’enchaînent, parfois réglés à coups de rappels qui concernent des centaines de milliers de propriétaires dont certains n’hésitent pas à actionner des leviers judiciaires. Une drôle de passe qui intervient alors que les ventes ne sont pas au beau fixe, et que le groupe est en pleine montée en gamme de Peugeot, sa marque mère en Europe.
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