Renault et Airbus s'associent pour la batterie de demain
Pierre-Olivier Marie , mis à jour
L'avionneur européen et le constructeur automobile travaillent ensemble pour développer des batteries plus légères et moins onéreuses.
Le défi de la décarbonation concerne aussi le transport aérien, avec la perspective d’une neutralité carbone dans l’aviation civile mondiale à l’horizon 2050. Un accord en ce sens a été conclu début octobre, avait annoncé l'Organisation de l'Aviation civile internationale (OACI), qui dépend de l'ONU.
Pour y parvenir, les constructeurs doivent donc multiplier les pistes. Le 19 novembre, la Royal Air Force faisait ainsi voler pendant 1h30 un Airbus A330 MRTT (version militaire, photo) alimenté par un carburant dit durable à base d’huile de friture.
En parallèle, l’avionneur européen travaille aussi sur une propulsion à hydrogène, avec l’ambition d’installer un réservoir dans le démonstrateur de l'A380 à l’horizon 2026-2028.
Alors que s’ouvre aujourd’hui l’Airbus Summit, qui va permettre à l’avionneur européen de détailler ses grands axes de développement pour les mois et années à venir, on apprend qu’un accord a été passé avec Renault pour la mise au point d’une technologie hybride qui pourra profiter tant aux avions de l’un qu’aux voitures de l’autre, avec comme principaux enjeux les technologies liées au stockage de l'énergie, qui détermine l’autonomie des véhicules électriques.
« La collaboration portera notamment sur les briques technologies liées à l'optimisation de la gestion de l'énergie et à l'amélioration du poids des batteries, et permettra d'étudier les meilleures options pour doubler la densité énergétique des batteries à l'horizon 2030, en passant de cellules actuelles chimiques (lithium-ion avancé) à des conceptions entièrement solides », écrivent les deux groupes dans un communiqué.
« En associant l'expérience de Renault Group dans le domaine des véhicules électriques à nos propres résultats en matière de démonstrateurs de vol électrique, nous pourrons accélérer le développement des technologies disruptives nécessaires aux futures architectures d'avions hybrides dans les années 2030 et au-delà », commente Sabine Klauke, Directrice de l’Ingénierie chez Airbus.
« L'aviation est un domaine extrêmement exigeant en termes de sécurité et de consommation d'énergie, tout comme l'industrie automobile » déclare de son côté Gilles Le Borgne, son homologue au sein du groupe Renault « Nos équipes d'ingénieurs échangent avec celles d'Airbus pour faire converger des technologies transversales qui permettront à la fois d'exploiter des avions hybrides et de développer les véhicules de demain. »
La coopération portera notamment sur la question de la sécurité des batteries, avec les risques que représente la combustion dûs aux échauffements de l’électrolyte, ce liquide inflammable contenu dans les batteries. Il faut donc enfermer ces dernières dans des sortes de sarcophages qui pèsent lourd et coûtent cher. Les supprimer permettrait de réduire les coûts et de gagner en efficience énergétique, deux problématiques-clés pour l’automobile et l’aviation.
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