Renault et le salaire de Ghosn : l’avis des actionnaires ne compte pas

Une scission au grand jour mais qui est de pure forme. C’est aussi le signe d’une époque : tout se décide entre initiés et ceux à qui on donne droit au chapitre ne sont, au final, qu’un alibi démocratique. Un fonctionnement qui s’affirme partout et dans d’autres domaines. Ceci dit, c’est de chez Renault qu’est venu le dernier exemple.

On pensait le sujet du salaire du patron Carlos Ghosn aussi clos que celui de la rémunération de Carlos Tavares au sein du groupe PSA. Mais on se trompait. L’assemblée générale des actionnaires de Renault a ainsi rejeté vendredi 29 avril la résolution portant sur la rémunération du patron. Une révolution ? Non sire, un caprice vite rectifié par le conseil d’administration du constructeur automobile français qui a confirmé les émoluments sans délai. La rémunération de Carlos Ghosn sera bien de 7,251 millions d’euros, dont 1,737 million en numéraire, soit une hausse de 0,49 % par rapport à 2014.

Il faut dire que les actionnaires n’ont qu’un droit, celui de donner un avis. La décision, c’est ailleurs qu’elle se prend. Le conseil d’administration a cependant promis d’engager une mission sur les « évolutions utiles » pour les années à venir. Quant à Carlos Ghosn, il a répondu aux actionnaires : « en tant qu’actionnaire, vous donnez délégation au conseil d’administration, c’est lui qui juge non pas sur la base d’un caprice, mais il juge si la façon dont le PDG est payé est conforme à ses efforts, à son talent, à la situation. Nous avons un processus très clair, transparent. Le plus important, c’est que Renault aille bien ». Fermez le ban.