Renault et Nissan : la rumeur d'une fusion
Carlos Ghosn travaillerait à la fusion de Renault, Nissan et Mitsubishi, qui ne formeraient plus qu'une seule entité. Mais l'opération est des plus complexes, avec des exigences des gouvernements français et japonais.
Mardi, l'Alliance Renault-Nissan a fêté ses 19 ans. Et les relations entre le français et le japonais pourraient être chamboulées dans les mois à venir. Ils ne vont pas se séparer, au contraire : depuis quelques heures, la rumeur enfle sur une fusion à venir. Celle-ci a même un effet très positif sur la valeur en bourse de l'action Renault.
Au fil des années, Renault et Nissan n'ont cessé de se rapprocher, mettant le paquet sur les synergies, mais surtout pour partie la technique, partageant plates-formes, moteurs, usines… Mais l'Alliance est une super-coopération et non un groupe. Les deux parties gardent leur indépendance. Elles sont liées par des participations : Renault détient 43 % de Nissan et Nissan détient 15 % de Renault. Chacune a son propre groupe de marques (Dacia, Lada, Samsung pour le français, Infiniti et Datsun pour le japonais). Et depuis 2017, Mitsubishi a été rattaché à l'Alliance car Nissan en détient 34 %.
Selon les infos de Bloomberg, Carlos Ghosn serait en charge de gérer le processus de fusion. Cela explique en partie la nomination d'un nouveau numéro 2 pour le Losange, Thierry Bolloré. Avec ce dernier, Ghosn va davantage se concentrer sur le rapprochement des marques. L'AFP a tenté de contacter Renault et Nissan, mais aucun n'a voulu commenter ces informations, qualifiées de "spéculation". Mais il y a quelques semaines, Ghosn avait laissé entendre qu'un rapprochement plus fort de Renault et Nissan était une suite logique de leur histoire
Si Renault et Nissan se connaissent bien, la fusion s'annonce comme un dossier complexe, sur lequel plane l'ombre des politiques. Les susceptibilités nationales ne vont pas aider, l'État français détenant 15 % de Renault et ne cachant pas son envie de voir la marque française garder le dessus. Mais du côté japonais, on veut que Nissan monte en puissance car celui-ci représente une large majorité des ventes de l'Alliance et est mieux implanté internationalement. Bref, c'est un véritable casse-tête qui se présente.
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