Renault refuse la guerre des prix sur l’électrique
Le constructeur français ne compte pas entrer « dans une spirale » des prix pour ses modèles électriques. Une position plutôt périlleuse dans la conjoncture actuelle.
C’est ainsi que s’est exprimé Thierry Pieton, le directeur financier de Renault lors du bilan du premier trimestre du Groupe. En effet, il n’est pas question de baisser les prix de sa Mégane E-Tech, affichée à partir de 42 000 €.
La marque affirme ainsi qu’elle peut se permettre de sacrifier un certain volume pour maintenir les niveaux de prix. Cette tendance du « vendre moins, mais mieux » est en vogue pour bon nombre de constructeurs. Pourtant, cette politique pourrait être quelque peu risquée…
Le Groupe Renault fait état d’un chiffre d’affaires en hausse de 29,9 % par rapport au premier trimestre 2022. Il se réjouit également que la Mégane E-Tech ait enregistré plus de 11 000 ventes depuis le début de l’année, dont plus de 70 % sur les versions haut de gamme et plus de 80 % sur les motorisations les plus puissantes. Le directeur financier indique ainsi que la Mégane est rentable avec de jolies marges et qu'il n'y donc pas d'incitation à baisser les prix et à tuer les valeurs résiduelles.
Pourtant, depuis l’annonce de maintenir ses prix, l’action de Renault est en chute de 7 % à la Bourse de Paris.
La concurrence fait le choix inverse
Surtout, la concurrence fait le choix inverse, et cela fonctionne. Tesla a fortement baissé les prix de ses modèles et les résultats ne se sont pas fait attendre. Selon l’ACEA, ses immatriculations ont augmenté de 58 % entre janvier et mars, par rapport à la même période en 2022. Le Model Y, affiché 44 990 € (hors bonus), est devenu le modèle le plus vendu en Europe au premier trimestre. L’année dernière, elle s’est placée au quatrième rang mondial.
La concurrence ne vient pas que des Etats-Unis. La Chine, et notamment MG, ne compte pas faire de la figuration. À titre d'exemple, la MG 4, une alternative à la Renault Mégane E-Tech, est vendue à partir de 29 990 €, hors bonus. Elle s’est d’ores et déjà placée à la cinquième place des ventes de voitures électriques.
Si maintenir des marges confortables est louable, les volumes de ventes doivent suivre pour qu’elles se concrétisent. L’avenir nous dira laquelle des deux stratégies de prix s’avère payante.
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