Renault s'étonne que Dacia ne soit toujours pas concurrencé
Les Duster et Sandero ne sont évidemment pas sans concurrents, les catégories des citadines et SUV compacts étant bien encombrées. Mais en matière de prix/prestations, ces modèles restent imbattables… et aucun rival ne s'est aventuré sur leur terrain.
Dacia a été créé en 1966. Mais la marque a commencé une toute nouvelle vie avec la prise de contrôle de Renault en 1999. Le Losange avait une idée un peu folle : concevoir une voiture familiale à prix cassé. C'est ainsi qu'est apparue en 2004 la Logan.
On connaît la suite : une véritable success-story. Le roumain a écoulé près de 600 000 voitures l'année dernière. Dacia, c'est maintenant une gamme complète de voitures, de la citadine Sandero au SUV Duster. Le succès profite aux résultats du groupe Renault, mais aussi aux ventes de la maison mère. En effet, en dehors de l'Europe et de l'Afrique, les Dacia sont des Renault. Le Losange intègre ainsi "facilement" dans sa gamme indienne ou brésilienne des produits adaptés aux attentes des pays émergents.
Preuve de l'efficacité de la complémentarité des labels, avec les deux badges, la première génération de Duster s'est écoulée à plus d'un million d'exemplaires dans le monde. Et la seconde fera assurément mieux. Une réussite qui devrait faire des envieux et attirer les convoitises. On le voit par exemple avec les SUV urbains : dès qu'un segment fonctionne, les constructeurs s'y engouffrent. Et pourtant, là, toujours rien à l'horizon.
Douze ans après son nouveau départ, Dacia n'a toujours aucun rival direct en Europe. Et Renault est le premier surpris de cette situation. À l'occasion de la présentation de la seconde génération du Duster, Laurens van den Acker, chef du style du groupe, a déclaré à Autocar : "Nous savons que des concurrents viendront tôt ou tard. Mais nous nous attendions a en avoir déjà. Il est incroyable qu'à ce jour il n'y ait toujours pas de concurrent sérieux au Duster sur le marché". Si les SUV compacts sont maintenant légion, aucun n'a le même rapport prix/prestations.
Laurens van den Acker admet qu'il n'est pas simple de s'attaquer à Dacia car le roumain profite d'un business model unique qui tient presque de l'alignement de planètes difficile à reproduire. Déjà, la marque et l'usine de départ existaient, avec en prime une petite notoriété à l'Est de l'Europe. Puis, grâce à Renault, Dacia a rapidement pu se forger une image crédible chez nous. Surtout, il n'a pas fallu créer un réseau de distribution et de vente, un élément essentiel pour faire des économies et contenir les prix. À n’en pas douter, même low-cost, un Dacia venu seul s'attaquer à l'Europe de l'Ouest ne serait pas allé bien loin.
D'autres firmes semblent réunir les bons critères, à commencer par Volkswagen. Pourtant, le constructeur allemand n'arrive pas à concrétiser un tel projet depuis une dizaine d'années. Son rapprochement avec Tata via Skoda en Inde a récemment échoué. Le géant allemand a encore des projets de firme low-cost, mais d'abord pour la Chine.
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