Renault vs. ExxonMobil, pub contre pub
Réalisés à 12 ans d'intervalle, ces deux films publicitaires - l'un pro-thermique, l'autre pro-électrique - semblent se répondre directement en utilisant des procédés comparables.
Dans une publicité récemment mise en ligne, le fabricant de lubrifiants Mobil (ExxonMobil, donc) s’en prend à l’électrification de la mobilité, avec des câbles qui constituent autant d’entraves dans la vie quotidienne.
Baptisé Breaking free, ce film d’une durée de 1’59’’ s’accompagne de l’introduction suivante : « La vie devient surconnectée, surchargée et surprogrammée. Déconnectez-vous et redécouvrez la joie de la route ouverte. Pour l'amour de la conduite. [...] »
Bercé par la voix délicate de Nancy Wilson - (You don’t know) How glad I am – le spectateur hostile à l’électrique ne pourra que saluer la force avec laquelle le message est transmis.
Et même le partisan de l’électrique se dira, en voyant le personnage final prendre la route avec son chien à bord de son glouton pick-up, que oui, le thermique a tout de même du bon…si l’on fait abstraction du fait qu’une voiture électrique n’impose pas de se déplacer avec des câbles qui pendouillent en permanence, contrairement à ce que montre le film.
Renault vs. ExxonMobil, pub contre pub
La « guerre » aux modèles à batterie serait donc déclarée aux Etats-Unis, où, en dépit des crédits d’impôt accordés aux acheteurs d’électrique, la baisse des prix du carburant complique le décollage des motorisations zéro émission (ventes en hausse de 50% au premier semestre, contre +71% l’an dernier).
Rappelons au passage que l’administration américaine vise 50% d’immatriculations pour les motorisations électriques à l’horizon 2030.
Mais ce film pro-thermique en rappelle un autre, plus redoutable encore, réalisé par Publicis pour Renault en 2011.
Renault vs. ExxonMobil, pub contre pub
De fait, celui-ci semble avoir directement inspiré ExxonMobil en montrant l’importance de l’électrique dans la vie quotidienne, avec des appareils, du rasoir à l’ordinateur, qui ne fonctionneraient que grâce à du pétrole.
Le procédé est formidable d’efficacité, et invite effectivement à s’interroger sur cette source d’énergie qui apparaît alors absolument abominable.
Dès lors, pourquoi ne pas passer à l’électrique aussi pour l’automobile ?
On ne prétendra pas répondre ici à cette question (encore qu’on ait notre petite idée…), mais on saluera le formidable talent de publicitaires qui, quelle que soit la cause défendue, sont parfois capables de créer de véritables petites pépites.
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