Reprise de GM&S : nouveau report pour la décision du tribunal
Pour le tribunal, les conditions d'entente entre les différents acteurs du dossier, dont PSA et Renault, ne sont pas encore réunies. Un nouveau délai a été accordé, jusqu'au 31 juillet.
Feuilleton GM&S, suite… et toujours pas fin, au point qu'un sentiment de lassitude commence à poindre. Mercredi dernier, le Tribunal de Commerce de Poitiers devait se prononcer sur l'unique offre de reprise pour l'équipementier GM&S, formulée par GMD (numéro 1 français de l'emboutissage), et qui sauverait 120 emplois sur 277. À l’issue de l'audience, elle avait fixé un ultimatum, invitant les différentes parties du projet à s'accorder avant le lundi 24 juillet.
Mais une nouvelle fois, la décision finale est reportée, GMD ayant demandé un "court délai". Le président du tribunal a annoncé le maintien de l'activité jusqu'au 31 juillet à minuit et a indiqué que si les clauses suspensives à la reprise par GMD n'étaient pas levées d'ici là, il considérerait qu'il n'y a pas de repreneur. Parmi ces clauses, on trouve l'adhésion des salariés mais surtout la prise en charge des travaux nécessaires pour moderniser l'usine.
Et c'est ce point qui a rendu le dossier explosif, car pour GMD, la note de quinze millions d'euros doit être équitablement réglée par l'État, Renault et PSA, ces derniers étant les principaux clients de GM&S. Si le Losange a plutôt accepté sans broncher, PSA s'est engagé à investir 4 millions d'euros, pas davantage. De plus, les deux constructeurs donneraient des garanties pour passer 22 millions d'euros de commandes jusqu'en 2022.
La semaine à venir s'annonce à nouveau chaude, les salariés de GM&S ayant déjà décidé de bloquer à nouveau la plate-forme logistique de Renault située à Villeroy dans l'Yonne, qui avait déjà été mise à l'arrêt forcé la semaine dernière. Chez PSA, on a annoncé la couleur : une action de ce type envers un de ses sites « serait considérée comme une nouvelle agression vis-à-vis de ses 70 000 salariés » et elle « délierait le groupe PSA de tout engagement ».
Il est vrai que demander à ses principaux clients de rénover une usine qui ne leur appartient pas et bloquer leur activité pour se faire entendre tout en leur réclamant des commandes est plus que surprenant. Sans oublier que les nombreuses dégradations commises dans l'usine de GM&S par les salariés ne sont pas de nature à instaurer la confiance.
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