Gros plan sur Sonia Delaunay
L’actualité culturelle autour de l’automobile nous offre l’occasion de belles rencontres autour de la créativité.
La galerie Le Coin des Arts rue de Turenne, dans le quartier du Marais, à Paris, présente une exposition consacrée à Sonia Delaunay jusqu’au 6 avril prochain.
Cet accrochage nous remet en mémoire cette attachante artiste qui s’est penchée sur l’automobile à plusieurs reprises.
Sonia Delaunay est la mère spirituelle de toutes les femmes artistes qui ont apposé leur griffe sur une automobile.
Née Sara Ilinitchtna Stern en Ukraine, Sonia Terk (1885-1979) émigra en Allemagne en 1903, puis à Paris en 1905 pour suivre les cours de l’Académie de la Palette à Montparnasse.
Sonia Delaunay participa activement à l’exposition de 1925 où elle dévoila les travaux qu’elle avait réalisés pour le couturier Jacques Heim. Celui-ci montrait ses créations dans un magasin situé sur le pont Alexandre III transformé en « rue des boutiques » par Maurice Dufrêne, ébéniste et décorateur.
Sonia Delaunay y révélait une torpédo dont la décoration « simultanée » était assortie aux robes dont elle avait imaginé les imprimés.
Contrairement à ce que l’on a souvent lu, cette torpédo n’est pas une Citroën. Ce pourrait être une Ariès ou une Donnet-Zédel.
On retrouve Sonia Delaunay en 1967, à Paris. Une exposition réunissait un groupe d’artistes qui avaient pris la voiture pour support ; pas des bijoux mais de très ordinaires Opel Kadett, Simca 1000 ou DAF 600 !
Sonia Delaunay disposait de la carrosserie la plus attrayante, celle d’une Matra 530 qu’elle couvrit de motifs géométriques et colorés.
L’automobile est entrée au Centre Georges Pompidou grâce au visionnaire Hervé Poulain. À l’occasion d’une vente de charité organisée en juin 1977 au bénéfice de l’œuvre des Petits Lits Blancs, le commissaire-priseur confia des maquettes à l’échelle 1/5 à quelques artistes.
Pour cet événement, Sonia Delaunay hérita d’un modèle réduit de Bugatti 35… Fatiguée, percluse, usée, elle était âgée de quatre-vingt-douze ans (et allait s’éteindre deux ans plus tard), mais elle habilla la maquette de papiers de couleurs, découpés maladroitement et collés grossièrement.
Peu importe, l’âme de la magicienne de la couleur jaillissait encore de cette géométrie improvisée. Une quinzaine d’années plus tard, le collectionneur Marc Nicolosi obtiendra l’autorisation du propriétaire de l’œuvre de la reproduire grandeur nature sur sa propre Bugatti 35.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération