Salaire de Ghosn : Macron monte au créneau
La rémunération de Carlos Ghosn n’est pas un sujet clos. Preuve en est, cette journée passée à l’Assemblée Nationale où le nom de celui qui préside aux destinées du groupe Renault-Nissan a été prononcé. Et pas pour des félicitations. Au contraire, c’est le ministre de l’Economie qui est monté au créneau, appelant au sens des responsabilités de l’intéressé.
En cause cette rémunération de plus de 7 millions d’euros comme patron de Renault rejetée par l’assemblée des actionnaires et aussitôt remis à l’ordre du jour par le conseil d’administration. Une conjoncture qui étonne même jusqu’à l’actuel patron du Medef Pierre Gattaz qui n’est pourtant pas du genre à avoir la fibre sociale exacerbée : "je suis un peu choqué que l'on ait entériné aussi vite des conditions de rémunération", a-t-il dit sur BFM.
Une émotion qui a gagné les rangs du gouvernement et de la représentation nationale. Le ministre Emmanuel Macron a donc donné de la voix : "suite à ce vote de l'assemblée générale de Renault, il y a un dysfonctionnement en matière de gouvernance". Une déclaration qui ressemble beaucoup à celle de son homologue allemand faite il y a quelques jours au sujet des bonus partagés dans une marque Volkswagen en crise. "Ce que nous demandons très clairement, c'est d'une part que M. Ghosn prenne ses responsabilités dès à présent pour que sur sa rémunération de 2016 les conséquences soient tirées de ce vote, c'est que le conseil d'administration de Renault se réunisse à nouveau pour tirer les conséquences de ce vote".
"Lors du dernier conseil, seuls les représentants des salariés et de l'Etat se sont prononcés contre. Nous devons en tirer les conséquences dans les prochaines semaines sans quoi nous serions conduits à légiférer", a poursuivi un ministre de l'Economie qui se retrouve donc à nouveau en conflit avec un Carlos Ghosn qui avait pris ombrage l'an dernier des manœuvres étatiques au sujet de l’actionnariat du constructeur au losange.
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