Salon de Milan 2021 - Benelli TRK 800 : italian mix
Oh, quelle surprise, encore un trail au salon du trail… pardon de la moto EICMA 2021. Cette fois-ci, il est proposé par Benelli et son bicylindre cube 754 cm3. Alambiqué, aiguisé, pointu, dirons-nous, de forme tout du moins, il était assez attendu et rejoint les Aprilia Tuareg, Tiger 900, F850 GS et consorts, sans oublier la toute nouvelle CF Moto 800 MT, tout en s'intercalant avec des trails de moindre cylindrée et puissance, telle la X-Cape de Moto Morini. Alors, qu'a-t-elle à proposer, cette TRK 800 ?
Dans le plan de projets de toutes les marques ou presque, il y avait un trail, ce type de motos remportant un franc succès en Europe. Il y avait aussi sûrement un modèle esthétique unique, imposant de loin ses critères afin de rassurer/séduire les moins fortunés ou les jeunes permis sans leur donner l'impression de les rabaisser pour autant.
En France, la R1250 GS domine en effet outrageusement le marché, tandis que les plus petites cylindrées et échassiers moins exigeants en matière de jambes (834 mm tout de même pour cette TRK 800) ou de finances se partagent les "miettes". Et il y a à manger pour tout le monde, à ce que l'on dirait, surtout lorsque l'on bénéficie déjà d'un modèle 502 dans sa gamme, à l'image de Benelli.
Se démarquer dans ce milieu très concurrentiel devient de plus en plus compliqué, surtout avec la prolifération de modèles et l'arrivée de nouveaux acteurs, chinois pour la plupart. La Chine et sa puissante industrie moto dont fait partie QianJang, propriétaire et promoteur de la marque depuis 2005.
Cette TRK 800 dispose d'une esthétique curieuse, mais très orientée sport, semblant résulter d'un mixage au shaker de Multistrada (un modèle qui marche), de GS (un modèle qui marche) et de Tuareg 660 (un modèle qui pourrait marcher) et d'une VFR 800 (pour la partie arrière). En résulte une moto à la face avant complexe, au bec plongeant et pointu, aux écopes intégrant les clignotants et proposant une roue de 21' à l'avant et de 17 à l'arrière, à rayons et bien entendu, bicolores sinon ce n'est ni sport, ni original (mais c'est assez joli), et surtout ce n'est pas drôle et l'on n'envisage pas sereinement une traversée de désert ou de toundra. Pourtant, avec les 22 litres du réservoir, il y aurait de quoi faire…
La partie arrière, quant à elle, semble très GT dans l'âme et pour tout dire assez accueillante. On devrait également profiter d'une assise épaisse et des amples poignées façon corne de vache. Sans oublier le grand débattent des suspensions : 170 mm à l'avant et à l'arrière (peu ou prou). Une fourche et un mono amortisseur réglables en tous sens, qui compensent peut être par la taille (fourche de 50 mm !) un complexe dont nous tairons ici le nom. Quoi qu'il en soit, le TRK est assez impressionnante, fut-ce par l'enchevêtrement de pièces de bonne lui apportant un côté très organique.
La bulle, quant à elle, a retenu notre attention, ne serait-ce qu'au travers de son mécanisme de réglage de hauteur. Une pièce superbe sur le modèle exposé, dont on sent bien qu'il n'a pas forcément cherché à faire des économies de poids. Comptez tout de même 226 kg tous pleins faits, ce qui est raisonnable, mais élevé au regard de ce que propose l'Aprilia Tuareg, par exemple. La transmission finale reste classique et par chaîne.
Le moteur, quant à lui, est une production Benelli. Il affiche des caractéristiques intéressantes tandis que son emplacement et sa protection (sabot) devraient permettre de passer à peu près partout. Cela dit, des pare carters ne seraient pas de trop compte tenu de l'exposition de ces éléments et leur côté proéminent. On regrette pour l'instant les commandes aux pieds, notamment les pédales, certes en acier et donc moins cassants, mais aux ergots on repliables. Par contre, les repose-pieds sont caoutchoutés ce qui est appréciable en théorie sur les longs trajets routiers, lorsque les vibrations sont présentes.
Rien ne manque en tout cas niveau dotation, comme en témoignent les étriers avant à 4 pistons en position radiale, tandis que l'ABS répond présent, sans que l'on ne sache encore le degré de personnalisation que l'on peut lui apporter, notamment pour une excursion en off road. Nul doute que nous en apprendrons un peu plus au cours de ce salon ou lorsque les informations plus complètes auront été largement distribuées via l'importateur français. Notamment en ce qui concerne le tarif.
À suivre, donc, et si les trails de cet acabit vous intéressent, jetez un œil sur la CF Moto à venir, sachant que ladite marque produit des éléments pour KTM et utilise les moteurs de la marque autrichienne… On en reparle !
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