Scandale Volkswagen - L'ex-patron Winterkorn jure de son ignorance
Si la situation n’était pas aussi grave, Volkswagen pourrait s’amuser d’une situation qui l’oblige encore et toujours à faire face à son action coupable sur les moteurs diesels sortis de ses usines. En ce moment, le groupe est convoqué par des parlementaires, des cours de justice et des enquêteurs qui lui demandent comment il a pu en arriver là. Une série « audition » pourrait donc égayer la gamme. Mais le moment n’est pas à rire. Surtout quand l’ex-patron Martin Winterkorn jure n’avoir jamais rien su d’un trucage qui a créé un nouveau terme : dieselgate.
Le millésime 2017 chez Volkswagen continuera à être placé sous le joug d’une année 2015 qui a révélé la manipulation de 11 millions de ses véhicules dans le monde pour les faire passer pour moins polluants. En Allemagne, une commission parlementaire travaille sur le sujet et tente de dissiper la fumée enveloppant les tenants et les aboutissants de ce scandale planétaire. Elle vient de convoquer l'ex-patron de Volkswagen, Martin Winterkorn, pour en savoir plus. Et elle a été déçue.
Martin Winterkorn, celui-là même qui était présenté comme un chantre de la qualité, et que l’on disait informé de la moindre pièce présente dans les voitures de son puissant groupe, a ainsi juré n'avoir rien su du trucage des moteurs diesel avant que le scandale n'éclate en septembre 2015. Mieux, il a jugé "incompréhensible" de n'avoir pas été informé "clairement et plus tôt" par ses équipes. Qui apprécieront. D’autant plus que les autorités américaines le soupçonnent avoir appris la manipulation dès l'été 2015.
Mais côté allemand, on en restera là. Martin Winterkorn a en effet refusé de répondre aux questions les plus précises des parlementaires, invoquant le respect de l'enquête judiciaire en cours dans le pays. Le tout, les yeux dans les yeux. De ce côté-ci de la frontière, on sait où cela peut mener.
Pourtant, aux États-Unis, le FBI fait parler un d'Olivier Schmidt, un cadre dirigeant arrêté. Et ce dernier s’est mis à table en déclarant que la direction du groupe aux douze marques avait été informée de la supercherie à la mi-2015 mais avait décidé de garder le silence. Ce qui met à mal la ligne de défense de Volkswagen qui affirme que le directoire n'a été informé que "fin août, début septembre" 2015 de ce gigantesque trucage.
Un combat sur le calendrier qui n’est pas d’arrière-garde. C’est même une question cruciale en Allemagne, où le parquet de Brunswick (nord), a ouvert une enquête pour "manipulation de cours", avec plus de 1 400 plaintes d'actionnaires s'estimant floués par la communication tardive du groupe et réclamant plus de 8 milliards d'euros de dommages-intérêts.
Les travaux de la commission parlementaire vont se poursuivre. Les députés doivent entendre Matthias Wissmann, ancien ministre des Transports, devenu président de la Fédération de l'industrie automobile (VDA), ainsi que trois cadres dirigeants des marques Volkswagen, Audi et Opel. Elle veut aussi auditionner la chancelière, Angela Merkel, le 8 mars.
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